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Critique Les Animaux Fantastiques 3 : c’était mieux après

Après deux opus au succès mitigés, Warner Bros revient avec la licence Les Animaux Fantastiques. Un retour aussi attendu que redouté pour les fans du petit sorcier à lunettes, qui espèrent que cette saga n’entache pas la précédente. Critique.

Sur sa route jusqu’aux salles obscures, le troisième volet de la saga Les Animaux Fantastiques a connu quelques rebondissements. Les équipes créatives ont d’abord dû composer avec le départ, pas volontaire, de Johnny Depp suite à des démêlés avec la justice et une affaire de violence conjugale qui l’oppose à son ex-femme Amber Heard.

Pour éviter d’entacher la réputation de l’univers, Warner Bros a donc poussé l’acteur qui campe Gellert Grindelwald vers la sortie, pour le remplacer par Mads Mikkelsen. Warner Bros doit aussi gérer les sorties transphobes de J.K. Rowling, et pourrait même vouloir couper les liens avec la romancière. La firme l’a déjà presque fait, en évitant soigneusement de la convier à la réunion qui s’est déroulée sur HBO Max au début de cette année.

Et pour noircir un peu plus le tableau, l’accueil réservé au second volet a été plus que mitigé. Après avoir amassé pas moins de 812,5 millions de dollars au box-office pour le premier volet, Warner Bros a dû se contenter de quelque 654,9 millions pour Les Crimes de Grindelwald.

Initialement prévue pour durer sur cinq chapitres, la franchise Les Animaux Fantastiques pourrait finalement être arrêtée en plein vol. Ce troisième volet a donc la lourde de tâche de clôturer les aventures de Norbert et sa bande, tout en laissant la porte ouverte à une suite en cas d’immense succès.

les animaux fantastiques acteurs
Crédits : Warner Bros

La narration aux oubliettes

C’est le principal reproche que l’on pourrait adresser aux Animaux Fantastiques deuxième du nom. Après un premier opus simpliste mais réjouissant, J.K. Rowling décide de préparer l’affrontement final entre Dumbledore et Grindelwald sur fond de guérilla politique.

Un parti-pris plutôt intéressant, mais entaché par des sous-intrigues nébuleuses et alambiquées, qui avaient laissé les spectateurs sur le carreau. Cette fois-ci, elle n’opère plus en solo. Le scénario des Secrets de Dumbledore a été écrit à quatre mains, avec Steve Kloves.

Ce n’est pas la première fois qu’il intervient dans la saga, puisqu’il avait participé à l’écriture de plusieurs opus des aventures du jeune Harry Potter. Il maîtrise donc parfaitement son sujet, et on peut espérer que cela suffise à rendre la narration plus cohérente.

Et dans l’ensemble, il y a du mieux. Le film de David Yates aborde la montée d’un totalitarisme sorcier au cœur d’une intrigue éminemment politique. Warner Bros l’a bien compris, les spectateurs et fervents admirateurs d’Harry Potter ont bien grandi, il est l’heure de pimenter les choses avec des thématiques plus matures.

jude law dans le spin-off d'Harry Potter
Crédits : Warner Bros

Là où c’était la notion de destin qui était au cœur de la saga portée par Daniel Radcliffe, Les Animaux Fantastiques tentent d’explorer la création du mal et de mettre en avant la montée en puissance du personnage qu’est Grindelwald. Le deuxième volet avait introduit cette idée, ce nouveau chapitre y ajoute un peu plus de densité.

On retrouve ainsi nos héros à l’aube d’une élection capitale pour le monde des sorciers. L’ensemble des pays de la confédération doit voter pour son président, et Gellert Grindelwald brigue le poste. Pour parvenir à asseoir sa domination et mettre son plan à exécution, il est prêt à tout. Dumbledore, qui ne peut l’affronter directement à cause d’un pacte de sang, ne peut donc compter que sur ses amis pour le mettre hors d’état de nuire.

Une narration moins parasitée par des intrigues secondaires complexes, mais qui aura tendance à traîner un peu en longueur. Les premières minutes consistent essentiellement en la formation d’une équipe, qui sera dispersée quelques instants plus tard aux quatre coins du globe.

Dumbledore l’explique très bien, le mieux pour s’en sortir face à Grindelwald c’est de jouer la carte de la confusion. À défaut de tout à fait marcher sur le principal intéressé, ce sont les spectateurs qui se perdent parfois dans les limbes de la narration.

À l’image d’un premier vol sur un balai, Les Secrets de Dumbledore emprunte parfois des virages dangereux et manque de justesse la chute. Sans en dire trop sur l’histoire, on dira simplement que les raccourcis narratifs sont nombreux. Des révélations qui tombent comme des cheveux sur la soupe au pois du Chaudron Baveur.

Ajoutez à cela une conclusion somme toute bâclée, et vous avez une potion loin d’être si magique que cela.

Grindelwald fait pâle figure

Au fil des années, Voldemort s’est imposée comme une icône de la pop-culture au même titre que Sauron ou Dark Vador dans les licences Le Seigneur des anneaux et Star Wars. Pour ne pas trop jouer avec le feu, Warner Bros a sagement décidé de l’écarter de cette nouvelle licence et de se concentrer sur un énigmatique personnage mentionné brièvement sur le papier et à l’écran.

Pour l’incarner, J.K. Rowling et David Yates font d’abord appel à Johnny Depp. Mais l’acteur sera écarté du projet, comme on le disait plus haut. Désormais, c’est sous les traits de Mads Mikkelsen qu’on le retrouve. Malgré la complexité de sa position, celle de reprendre le flambeau, l’acteur s’en sort haut la main.

Avec beaucoup d’aisance, il se glisse dans la peau de ce personnage froid et calculateur sans aucune fausse note. Pourtant, il n’est pas aidé par une partition inégale. Le récit ne parvient pas toujours à lui offrir la densité nécessaire, rendant ainsi sa présence à l’écran moins impactante.

grindelwald les animaux fantastiques
Crédits : Warner Bros

Il en va de même pour l’exploration de sa relation avec Dumbledore, cantonnée à quelques évocations du passé. Un antagoniste qui manque cruellement d’envergure, là où Voldemort et sa trogne effrayante ont traumatisé des générations de jeunes spectateurs.

Du reste, le casting s’en sort admirablement bien. Eddie Redmayne est toujours brillant dans la peau de Norbert Dragonneau, personnage discret et réservé, qui se retrouve malgré lui au cœur d’une vaste bataille contre les forces du mal. On ne peut pas non plus oublier Dan Fogler, projeté dans cet univers fantastique et émerveillant. Même son de cloche pour Jude Law dans la peau d’Albus Dumbledore. Impeccable, il fait naître la légende devant les spectateurs ravis de le voir abordé sous un autre angle.

Du reste, on regrette que certains protagonistes aient été injustement relégués au second plan, à commencer par Queenie dont le parcours nous avait particulièrement passionné dans le second volet. Même Ezra Miller, promis à une place importante dans la suite du récit, se retrouve un peu délaissé par celui-ci.

Un sort imparable ?

Visuellement, la saga Les Animaux Fantastiques n’a rien à envier à sa grande sœur. Bien que plus sombre, elle est néanmoins peuplée de belles idées de mise en scène. Ce troisième volet ne fait pas exception. Dimensions miroir, envolées magiques et combats épiques, Les Secrets de Dumbledore ne lésine pas sur les effets numériques pour nourrir son épopée.

On délaisse un peu la photographie grisâtre du second opus, la saga retrouve des couleurs. David Yates nous gratifie même de quelques éléments visuels en référence à la saga Harry Potter, des caméras traversant les vitraux de Poudlard, pas de doute, on est à la maison.

ezra miller dans les Animaux Fantastiques
Crédits : Warner Bros

Reste que parfois l’imagerie manque de carrure, et que tous les décors ne se valent pas. Si on prend plaisir à explorer l’architecture austère de l’Allemagne de la fin des années 20, c’est beaucoup moins brillant quand on se rend au Bhoutan. Une ambiance trop cendreuse et monotone. C’est trop morne pour tout à fait nous convaincre.

On terminera par la partition musicale de James Newton Howard, véritable madeleine de Proust pour aficionados de la licence. Le compositeur instille ses musiques de quelques références aux mythiques thèmes de John Williams, tout en l’infusant d’une tonalité tantôt épique tantôt plus dramatique. Un régal pour les oreilles, à savourer sans modération telle une friandise Honeydukes.

Sans être tout à fait à la hauteur de nos espérances, sans doute trop grandes, Les Animaux Fantastiques 3 s’avère être une conclusion passable aux aventures de l’attendrissant Norbert Dragonneau. Conclusion ? Warner Bros entretient le mystère sur un potentiel quatrième opus. S’il y a matière à pousser encore pour un autre volet, les studios se sont assurés de clôturer la boucle en cas d’échec commercial.

Les Secrets de Dumbledore ne fera sans doute pas renaître la saga de ses cendres, mais parvient à offrir une conclusion satisfaisante aux aventures de Norbert Dragonneau et sa bande. Les Animaux Fantastiques ne restera néanmoins sans doute pas dans les mémoires, comme si un sort d’oubliettes avait été jeté sur les spectateurs.

Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore sort au cinéma ce mercredi 13 avril.

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Notre avis

La saga n’a plus rien de fantastique. Après un second opus chaotique, Warner Bros s’en sort mieux mais précipite sa conclusion. À l’image des dragées Bertie Crochue, Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore est peuplé de jolies surprises, mais n’évite pas les éléments et raccourcis narratifs goût crotte de nez.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10
9 commentaires
  1. Au succès mitigé ? 180 millions de budget , 820 millions de recettes pour le premier ça me paraît moyennement mitigé^^
    Même pour le deuxième, 654 millions de recettes pour 200 millions de budget c’est plutôt honnête .

  2. Assurément, nous n’avons pas vu le même film.
    Personnellement j’ai été scotché à mon siège du debut à la fin. J’ai grandi avec Harry Potter, avec la même ferveur j’ai poursuivi avec les Animaux Fantastiques. La première découverte avec Norbert a été ma madeleine de Proust sur la magie. Le deuxième film a été celui que j’ai le moins apprécié. Mais le troisième vaut amplement le premier.
    Ambiance plus sombre, mais chorégraphie, cinématique et histoire haute en couleur, menée par une bande son qui nous procure un orgasme auditif. Très bon mélange visuel-auditif!
    La performance des acteurs est sans égale, nous ne sommes pas seulement spectateur, ils nous entraînent avec eux dans leur histoire.
    Nous avons découvert la magie à travers les yeux d’un adolescent qui débarque dans ce monde et nous sommes cantonnés à un « huis clos » dans l’enceinte de Poudlard, mais avec les aventures de Norbert Dragonneau et de ses amis nous explorons les méandres géopolitiques des sorciers, ainsi que le monde magique dans sa globalité, ce qui en fait une histoire profonde et complexe.
    Je finirai par dire que nous sommes transportés d’une émotion à une autre sans être balloté pour autant. Attendrissement, émoi, colère, joie, rire, … Bref un film qui ferait fondre les plus sociopathes d’entre nous.
    Franchement à aller voir et revoir sans modération. Sans demi-mesure je pense que la saga Les Animaux Fantastiques rentrera autant dans l’histoire que le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter.

  3. “les sorties transphobes de J.K Rowling” non, aucune sortie transphobe. Dire que des “personnes qui ont leur règles sont des femmes, c’est réaliste pas transphobe” il faut que certains reapprennent le mot phobie. Soutien à J.K Rowling qui subit harcèlement et menace, par des gens qui sont juste fous et veulent qu’on accordé du crédit à leur folie alors que ce sont des fachistes en puissance.

  4. Encore une fois, un avis “d’un grand critique ciné” qui croit tout savoir mieux que personne. Votre critique est loin d’être objective et je ne suis pas le seul à avoir adoré ce nouvel opus. J’espère vivement un quatrième volet !

  5. tres bon moment a passe a voir ce film , bcp dintrigues et bcp d action que on ne peux pas anticiper j ai passe 2h30a voir un super bon film bien strucutré plein d effets speciaux donc dire que ca vaux pas un clou desole ona pas du voir le meme film , il ay de la matiere pour le 4eme et le 5eme car noublion aps que grindelwald est tue par voldemort dans els reliques de la mort .. donc oui on a encore bcp dematiere a utilisé si les producteurs veulent s en servir ..

  6. vraiment pas fou ce 3eme épisode.
    des lenteurs, des incohérences, des combats expéditifs, des wtf, des personnages avec deux lignes de textes, les secrets on les connaient tous, tout est prévisible dans le film.
    la fin au temple tibétin est ridicule rien n’est cohérent avec les 2 premiers films.

    si je devais résumé le film en un titre, c’est Bambi au Tibet.

    ..on pourrait même dire, que ce film n’existe pas car à la fin c’est comme revenir à la fin du 2.

    seules choses qui mettent de l’animation, la relation Queenie/Jacob et les effets spéciaux, le reste on s’en fout.

    l’histoire des Dumbledore nous endorent, la romance Dumble/Grin est inexistante même pas de flashback pour l’exprimer. on nous parle d’élection mais au final y’en a pas. Yusuf c’est un pnj en T pose. Norbert est sous exploité, on a juste droit à ses tiques d’expression Son frère le chef des aurores c’est une victime style Ron ou Neuvile. Croyance a été nerf. Eulalie c’est une Hermione-like sous exploitée même si en un combat elle one shot les méchants avec style à la fin on dirait une novice qui doit rester à sa place car ce n’est pas la star du film. Grin semble être rester dans son Casino Royal, en deux clics, il est gracié de ses crimes, on dirait une prévision du Monde avec Poutine quand la fin du conflit en Ukraine sera terminé.

    Bref, il y a beaucoup à dire sur ce film est pas en bon. Je retiens juste la première partie avec ses effets spéciaux, les émotions entre Jacob/Queenie et certains passages humoristiques. le reste on peut faire Oubliette et refaire un nouveau film avec un autre réalisateur.

  7. Ce troisième opus est super direct dans l action des le début plein de chose qu on apprend après pour l homosexualité de Dumbledore tous le monde le savait en plus j k r l avait dit .
    La magie est toujours là mais a cause de la pandémie les gens ne vont plus trop au cinéma du coup moins de personnes mais cela va repartir en tous cas le film est vraiment beau et a voir et revoir .

  8. Une grosse bouze.
    Norbert est devenu un figurant de sa propre franchise, il y a trop peu de cohérence dans certains raccords, un fil conducteur déconstruit, le film est mou à en mourir avec certains dialogues interminables, le nouveau grindlevald ne fait ressentir aucune émotion, et il y aurait encore beaucoup trop de choses à critiquer, bref, si vous aimez VRAIMENT l’univers Harry Potter, c’est un film à éviter.

  9. Je suis d’accord, avec plusieurs points de tous.
    Mais je dirais que je suis mitigée j’ai aimé ce film, mais il y a quelques incohérences.
    Deux m’ont particulièrement frappé en regardant le film. Donc attention
    !! Spoiler Alerte !!
    Le coup du “Always” n’avait pas d’intérêt pour moi, c’est juste la facilité d’utilisé une scène culte de Harry Potter.
    Et un autre point qui m’a choquée et dont j’aimerais bien avoir des retours.
    C’est que le film nous montre un conflit entre les sang pur qui veulent le reste et les autres, mais mise à part nos personnages principaux et secondaires (et encore aucuns ne donnent réellement son avis sur ce point), tous les sorciers du monde sont débiles.
    Aucunes rébellions, le fait le plus frappant reste l’élection, tous les sorciers sont heureux du 1er vote et sont heureux du 2sd vote ???? Aucuns ne se rebellent que ce soit pour l’une ou l’autre.
    J’aurais aimé plutôt que certaines scènes qui n’apportent rien et déjà dites dans les autres commentaires, d’autres retours qui montre la complexité de l’enjeux.

    Pour conclure, ce film est bien, mais je pense que la production a choisie la facilité sur certains points quand elle aurait pu faire autrement.

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