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Critique Sisu – De l’Or et du Sang : carnage à trois francs sisu ? 🪙

En 2012, le cinéma finlandais nous avait offert des nazis sur la Lune avec Iron Sky (et sa suite encore plus barge). En 2023, le cinéma finlandais nous offre un vieux chercheur d’or dégommant salement une compagnie de nazis avec Sisu – De l’Or et du Sang. Béni soit le cinéma finlandais.

Lorsque Sisu – De L’Or et du Sang a commencé à se dévoiler via ses premières images, beaucoup de gens y ont vu un nouveau ersatz, venu de Finlande cette fois, de ce bon vieux John Wick. Oui, il faut s’y faire, désormais dès qu’un film mettra en avant un homme seul dézinguant un max d’adversaires, le comparatif avec la saga portée par Keanu Reeves sera immédiat, qu’importe s’il n’a pas inventé le Revenge Movie ou le Kill ‘Em All, les films de Chad Stahelski ont mis une main sur le cinéma d’action qu’il devient difficile à éviter même si certaines de ces fameuses « copies » n’avaient, finalement, que peu de rapport avec l’assassin en costard.

© Stage 6 Films/SND

À la différence près que Sisu n’a pas peur de la filiation puisqu’il l’épouse complètement. Le long-métrage de Jalmari Helander convoque autant John Wick que le cinéma de Quentin Tarantino et plus particulièrement Kill Bill et Inglourious Basterds, affichant fièrement ses références comme des médailles accrochées à sa poitrine. Peine perdue de chercher à pointer du doigt ses inspirations, le réalisateur l’a fait avant nous.

© Stage 6 Films/SND

Racontant une histoire simplifiée à l’extrême, Sisu nous plonge en 1944, alors que les nazis en déroute commencent à fuir la Finlande en détruisant tout sur leur passage. Isolé en pleine nature, un ancien soldat découvre un gisement d’or qui attire très vite la convoitise d’une compagnie de SS. Mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire.

© Stage 6 Films/SND

Comme nous vous le disions, le scénario emprunte pas mal de mimiques à l’oeuvre de Stahelski rien que dans la caractérisation du personnage : un homme taiseux au lourd passé dont la légende fait crever de trouille la pire des ordures. En lieu et place de Keanu, Helander fait appel à Jorma Tommila qu’il avait dirigé dans Père Noël Origines. Un choix judicieux tant l’acteur est terrifiant de charisme, promenant sa vieille carcasse avec un regard noir et sec. À aucun moment, on doute que le type soit létal. Le script s’amusera même de nos attentes par rapport à son aîné en détournant certains éléments constitutifs de ce dernier.

© Stage 6 Films/SND

De même, impossible d’éviter Tarantino avec ce découpage en chapitres utilisant quasiment la même police de texte et plusieurs effets de mise en scène dès qu’il fait intervenir plusieurs personnages sur un même plan. Faut-il réduire pour autant Sisu à ses inspirations ? Certainement pas.

Sisu est un délire sang pour sang honnête

Si Sisu est fier de lorgner du côté de ses prédécesseurs, il l’est tout autant de ce qu’il entend être : une série B bien sanglante dont le concept ne dépasse pas les 90 minutes. Entendons par là que si de nombreux projets récents sur grand écran n’ont pas livré toutes leurs promesses, voire ont pu carrément mentir sur leur contenu véritable (pas pour le meilleur), ce long-métrage assume son identité. On vous a vendu un délire bourrin avec un vieux décrassant du nazi ? Vous avez exactement un délire bourrin avec un vieux décrassant du nazi. On sait ce qu’on veut voir, on a signé pour et Helander nous le livre sur un plateau doré.

© Stage 6 Films/SND

Sisu est exactement ce que Rambo – Last Blood aurait dû être sans s’embarrasser avec des intrigues secondaires qui affaibliraient l’aura du personnage. Passées les quelques minutes d’introduction, le carnage commence en même temps qu’on accepte de laisser la cohérence au placard. À partir de là, on part pour une boucherie sauvage qui multiplie les idées gores dans les mains d’un homme capable de tout (cette scène de la pendaison…). On s’en donne à cœur joie dans la bidoche saignante au sein d’un film qui tourne de plus en plus au second degré à mesure où les cadavres s’empilent jusqu’à viser le ciel. Ici, on ne se refuse rien simplement parce qu’on a aucune raison de le faire.

© Stage 6 Films/SND

Sisu est un film généreux, régressif, portant son amour pour le cinéma B des années 80 comme un étendard et n’ayant aucune honte de son scénario simpliste à l’extrême. Sisu veut amuser, il veut faire mal et il parvient au deux. Ce n’est pas du cinéma au sens noble du terme, c’est juste un défouloir. Un défouloir au sens noble du terme.

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Notre avis

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Sisu – De L'Or et du Sang n'a pas pour lui un scénario original, ni même une mise en scène particulièrement marquante, mais il ne ment nullement sur la marchandise en nous proposant un survival crade et bourrin efficace. Le bonheur tient parfois à peu de choses.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
13 commentaires
  1. Ayant vu ce film, j’ai été surpris de me retrouver dans une salle de ciné avec 2 personnes dans une toute petite salle le jour de sa sortie… Mais bon, film finlandais, c’est peut être la raison lol

    On vient pour voir du bourrin et du gore, surtout si on a vu la bande annonce avant.. Et on a exactement ça, pas de moment où on se demande si on va s’endormir ou aller se prendre qq chose à manger ou à boire.. Certains y ont vu un John Wick mêlé a du Tarantino, perso j’y ai vu un Rambo sur le retour mêlé à du Tarantino.

    Je ne regrette pas avoir payé ma place pour être allé voir ce film.. Ce qui est plus que la plupart des derniers films que j’ai vu. A bon entendeur.

  2. Si les gens se focalisent sur l’origine ethnique de création du film pour choisir un film parmi d’autres, c’est dommage.

    Le cinéma américain est loin d’être le meilleur. En Chine, en Inde et au Japon, il existe des pépites cinématographiques.

    D’ailleurs, ce film ressemble à “Blood & Gold”, diffusé uniquement sur Netflix.

    Moi aussi, la bande-annonce a complètement déchiré mon esprit.

    1. Bonjour Zia,

      Il s’agit d’un jeu de mots reposant sur la similarité phonétique entre le titre du film (Sisu) et cette expression (six sous), au plaisir de vous lire ci-dessous 😉

  3. J’ai vu la bande-annonce j’ai flashé sur l’idée originale d’un western dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale avec des nazis.

    Avec la bande-annonce j’ai su que j’allais voir un film d’action gore qui depote, avec un héros qui gagne toujours à la fin, au milieu et même dès le début. Et c’est ça qui est bon, non?

    Pour moi, ce film est un chef-d’œuvre à part entière.

    Les plans sont magnifiques la mise en scène bien calculee même si on y trouve du déjà vu, mais à bon escient, et d’autres fois, des références à d’autres films mythique.

    Comme il est bien mené et bien construit, et qu’il n’y a rien à jeter dans ce film, que tout y est cohérent par rapport à l’annonce et à l’explication de départ, cela ne gêne pas.

    Malgré le côté gore qui pourrait être reproché au film, je trouve au contraire que tout est calculé et dosé, y compris la violence que je trouve justifiée et mise à bon escient dans chaque scène pour servir un seul projet depuis la première image : expliquer la traduction du mot SISU.

    L’auteur nous explique pourquoi ce film et pourquoi cette violence gore. C’est bel et bien un parti pris du réalisateur dès la première image.

    Le film repose principalement sur le mot finlandais sisu il n’existe pas de traduction mais qui regroupe les idées courage et de détermination poussés à leur extrême.

    C’est un film cru et c’est un choix du réalisateur.
    Tout ses choix y sont cohérents et vont dans la même direction : la violent et le choix du héro casi immortel et dur, les plans magnifiques de chaque scene, l’ambiance rendue possible grâce a la bande son, les couleurs, et les plans du réalisateur. .

    Tous les choix de ce film sont tournés autour d’un seul et unique objet : sisu.

    Une fois en tête cet élément le film est un chef-d’œuvre cinématographique tant au niveau visuel qu’au niveau du contenu.

    Le rythme y est lent et le scénario est puissant mais a prendre au second degré. Et il faut avoir le cœur bien accroché.

    Finalement j’ai trouvé des films d’action actuels bien plus violent que celui-ci.

    J’ai été bluffée par le réalisme des conditions d’hygiène de cette époque ce qui donne du poids au film et au scénario.

    Ce film est un western des temps modernes revisité dans un contexte de nazi.

    Ce film respecte les codes code du western et des films d’action américain des années 90 et 2000.

    La bande-son le choix de la musique ou des champs nous plonge dans une atmosphère bien particulière.

    Le réalisateur prends le temps et les scènes d’action sont dosées en termes de contenu, mais sans retenue du point de vue de la forme : on y voit du sang beaucoup de sang, et on retrouve la lenteur de rythme de certains westerns.

    On y voit aussi une intensité intpenser reflechie et maitrisée grâce à certains plans qui donnent de la force a la mise en scene.

    Le portrait du héros tout puissant, est un classique mais ça marche.

    Je ne recommanderai pas ce film à tout le monde quand il est spécial. Moi j’ai adoré mais je sais que ce ne sera pas le cas de tous.

  4. Quel plaisir.
    On s’immerge très vite dans ce personnage et on s’identifie a lui dès le début afin de le supporter dans ses épreuves.
    C’est juste jouissif et crescendo
    Une pépite d’or dans le monde cinématographique

  5. La bande annonce présente un film violent avec un scénario déjà vu. Au moins on sait où on va. Et bien non. Le film est presque comique. Rien ne marche, tout est faux. De la taille du filon d or aux references qui sont juste là sans cohérence avec l histoire. Même le village qui brûle semble faux. Sans parler de la pendaison qui est une grosse blague. Ce super assassin dort tout le temps marche à pied et les nazis véhicules mettent un temps fou à le rattraper. Enfin j ai rarement vu un film.aussi nul. A aucun moment on arrive à s accrocher à l histoire tellement elle est incohérente. Quelques trop rares plan de beaux paysages. Enfin pour la première fois de ma vie je suis partie avant la fin.

  6. Effectivement, on en a pour ses sous ( six sous?): du Tarantino mâtiné de Peckinpah, ça fait dans le brutal saignant ! Ne cherchez pas trop de vraisemblance dans certaines scènes ( pendaison et avion) pour le reste, c’est effectivement très régressif, mais on adore voir du déchiquetage de nazis sans le moindre dialogue du personnage principal ( à part le final, d’ailleurs en finlandais j’ai pas compris ?)… à voir donc, pour le fun…

  7. Bonjour à tous

    J ai trouvée le film sanguin mais il y a l’histoire
    On a voulu lui voler ceux qu il a travaillé toute une vie sans déranger personne et la
    Ils arrivent pour lui piquer et faire du mal aux êtres qu’ils aiment franchement bien
    Je ne sais pas si il y aurait une suite
    Bonnes journées

  8. Je regrettes un peu de pas comprendre certains dialogue du au fait que c’est dit en finlandais sinon pour le reste j’ai franchement accroché. C’est du john wick a la sauce tarantino, du pur divertissement a prendre au second degré parce que si on veut de la coherence et de la logique il faut regarder autre choses car forcément on va détester! Pour ma part j’ai passer un bon moment. J’en veut même plus 😉

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