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Critique Venom 2 : Let There Be Carnage, un bordel monstre

Après un premier opus largement décevant, la licence revient et promet de se renouveler sous la caméra d’Andy Serkis. Ce deuxième film est-il un carnage ?

En 2017, alors que Marvel rafle la mise au box-office à chacune de ses sorties, Sony dévoile le premier long-métrage de son SPMUC (Sony Pictures Universe of Marvel Characters). Les studios, qui détiennent les droits d’adaptation de certains comics de la maison des idées, décident de s’attaquer au plus célèbre d’entre eux. Spider-Man fait donc sa troisième incursion sur le grand-écran, un peu plus de trois ans après The Amazing Spider-Man avec Andrew Garfield.

Cette fois-ci, les studios s’allient à Marvel pour intégrer l’homme araignée au MCU et ainsi s’assurer une certaine audience en salles. Avec plus de 880 millions de dollars de recettes, le succès est au rendez-vous et Sony tente de reproduire l’exploit un an plus tard avec Venom, le cousin un peu moins célèbre de la petite araignée du quartier. Là encore, les chiffres sont plutôt bons, avec pas moins de 856 millions de dollars au box-office. Pour autant, le film ne séduit pas la critique.

Dans un univers cinématographique balbutiant, et avec la volonté de s’imposer sur le même créneau que Deadpool et Suicide Squad, le film ne convainc pas ; la faute à l’insipidité de son intrigue et la paresse de son réalisateur. Mais comment le parent pauvre d’un genre déjà en perte de vitesse réussira-t-il à se réinventer ?

Alors que Venom se rapproche de sa rencontre avec Spider-Man, annoncée à demi-mot par Andy Serkis, ce nouveau long-métrage attire l’attention des amateurs de productions du genre. Annoncée comme une renaissance, devant la caméra de Serkis, Let There Be Carnage parviendra-t-il à s’affranchir de son prédécesseur et à s’imposer face aux mastodontes de Disney ? Spoiler alert: un film n’a jamais aussi bien porté son nom.

On retrouve Eddy Brock, loser parmi les losers, qui doit composer avec la personnalité envahissante de Venom. Borderline mais jamais impitoyable, le symbiote veut désormais utiliser ses pouvoirs à bon escient et incarner un justicier masqué pour San Francisco. Mais Eddy, fauché comme les blés, n’est pas vraiment de cet avis. Néanmoins, lorsqu’un tueur en série demande à le voir quelques jours avant son exécution, l’ancien journaliste n’a d’autres choix que d’intervenir.

Tom Hardy Venom 2
Crédits : Sony Pictures

Tout est chaos

Le premier film ne brillait déjà pas par la singularité de son intrigue. Formatée et défaillante, la narration contait une origin story comme on n’en avait déjà vu beaucoup, sans réel intérêt et avec une propension à l’incohérence. Ajoutez à cela la pauvreté des personnages, des dialogues creux et caricaturaux, et vous obtenez un film qui laisse de marbre. 3 ans plus tard, on aurait pu espérer que la scénariste tire des enseignements de cet échec, ce n’est malheureusement pas le cas.

Le film reprend les principaux défauts de son aîné et y ajoute une dose non-négligeable de scènes faussement subversives. Malgré toutes ses bonnes intentions, le film ne parvient pas à s’affranchir du format calibré de ce genre de production. Entre raccourcis scénaristiques, amoncellement de séquences incompréhensibles et problèmes de rythme, Let There Be Carnage semble avoir été accouché dans la douleur. C’est épileptique, franchement laborieux et malgré sa durée riquiqui, il est parfois longuet.

Woody Harrelson Venom 2
Crédits : Sony Pictures

Le strict minimum

Du côté de la réalisation, Andy Serkis ne fera pas beaucoup mieux que son prédécesseur Ruben Fleischer. Malgré quelques fulgurances, notamment lorsqu’il emprunte les codes de l’horreur pour contextualiser ses personnages, force est de constater que le cinéaste ne fait pas des miracles. Rien n’est vraiment jamais inspiré, et Serkis semble avoir enclenché le pilote automatique. De l’ambiance au cadrage, en passant par la gestion de la lumière, Venom : Let there be Carnage n’est pas un plaisir pour la rétine, même si ce n’est pas non plus un désastre. La tête dans le guidon, il livre des scènes d’action brouillons et pas franchement efficaces.

Pour les effets spéciaux, c’est loin d’être mieux, surtout du côté des deux symbiotes. Après l’horrible créature argentée du premier film, Carnage est tas d’immondice rouge carmin, aux dents acérées mais au character design émoussé. Il en va de même pour les séquences dans la ville, aussi impersonnelles que l’histoire racontée par le film. Si Spider-Man a New York City comme terrain de jeu, San Francisco n’est pas vraiment exploitée dans ce nouveau film. Même le précédent faisait mieux, en utilisant les rues vallonnées de la ville américaine pour ses courses-poursuites.

La seule réelle amélioration se trouve du côté de la violence, qui s’invite dans le cadre là où elle restait hors-champs dans le précédent long-métrage. Serkis ne lésine pas sur le sang et les roustes, mais reste encore et toujours dans les clous du genre. Il ne s’écarte pas de sa ligne de conduite : un film mature certes, mais presque tout public. Là où la Fox avec Deadpool avait fait le pari du R-Rated, pour rendre hommage au personnage de Wade Wilson, Sony choisit les billets verts.

Tom Hardy Venom 2
Crédits : Sony Pictures

Un casting sous Prozac

Enfin, on notera que malgré son excellente filmographie, Tom Hardy semble avoir perdu de sa splendeur. Jamais vraiment drôle, mais parfois gênant, l’acteur fait de son mieux pour naviguer dans cet océan de répliques plus ubuesques les unes que les autres. Avec ses punchlines dignes des films d’action des années 90 (les mauvais), le personnage ne parvient pas à nous convaincre sous ses airs de loser schizophrène. Le même constat s’applique pour Woody Harrelson, protagoniste caricatural et aussi profond qu’une cuillère à café. Pire, dans les dernières minutes, le scénario tente de lui offrir une rédemption auprès des spectateurs, au moyen d’une réplique tirée du chapeau sur ses origines. Un retournement de situation qui tombe à plat et qui finit d’enterrer la portée dramatique du film.

Seul personnage à obtenir quelques rires du public, Venom abandonne sa construction ambiguë, entre créature effrayante et comique à son insu, pour incarner un protagoniste bourru, attendrissant et drôle. Un changement de registre qui sauve un peu le film.

Enfin, on notera que la musique de Marco Beltrami est loin d’être inoubliable, même si elle souligne le récit avec justesse. Le compositeur, à qui l’on doit entre autres les excellentes partitions de Fear Street et Logan, semble avoir pioché ses inspirations du côté de l’horreur. On aurait néanmoins aimé qu’il fasse grincer des guitares, pour rendre hommage au côté grunge du personnage d’Eddie Brock.

Décevant dans la forme et dans le fond, Venom : Let There Be Carnage n’est pas le renouveau annoncé pour la licence. Sony ne rend pas hommage au symbiote, qui s’en sortait finalement mieux devant la caméra de Sam Raimi, c’est pour dire. Si un combat entre Spider-Man et Venom semble plutôt alléchant, il faudra espérer que Sony décide de revoir un peu sa formule avant de proposer un tel affrontement. Ce n’est pas non plus très engageant pour le reste du SPUMC, comme pour Morbius ou Madame Web.

Caricatural et fouilli, Let There Be Carnage ne fait pas mieux que son prédécesseur. Le rendez-vous est raté pour Sony, qui peut néanmoins se targuer d’avoir attiré de nombreux spectateurs en salles aux Etats-Unis. En Amérique du Nord, il a engrangé 102 millions de dollars de recettes pour son premier week-end.

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Notre avis

Venom n'arrive pas à choisir entre antagoniste et anti-héros. Le personnage, parmi les plus célèbres de l'univers de Spider-Man fait grise mine chez Sony et devant la caméra d'Andy Serkis. Épileptique, bruyant et incohérent, le nouvel opus des aventures du symbiote donne la migraine. Les crocs de Venom sont émoussés et on se demande ce qu'il adviendra de l'univers Marvel chez les studios japonais.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 2 / 10
11 commentaires
  1. Pour l’avoir vue alors oui je suis d’accord sur le point que le scénario casse 4 patte à un canard mais sa reste un très bon film à voir de la à le déglinguer autant je trouve sa petit 😌

  2. De toute façon quand on est pas fan du Marvel Universe qu’on a pas suivi les comics Vénom de l’époque et toute ses séries annexes et en plus qu’on est payé par des gratte-papiers pour dire de la merde faut pas s’étonner de voir un avis aussi nul Monsieur le Journaleux du Geek !

  3. Mdrr doucement vous avez démonté le film et franchement il est loin d’être aussi mauvais. Vous êtes des oufs haha

  4. j’ai même pas envie d’aller le voir j’ai été tellement déçu par le premier, en fait ils on fait de VENOM un truc pour enfant, alors que j’aurais préféré un truc un peu plus dark a la Batman The Dark Knight…un peu plus sombre…c’est un truc pour enfant.

  5. Le film restera pas dans les mémoires mais ça reste un bon divertissement, vous l’avez démonté dans la critique mais ce n’était pas mérité. Est ce que vous n’en attendez pas un peu trop ? Ce genre de film n’a jamais la prétention de devenir un chef d’œuvre…

  6. Alors je ne suis pas d’accord avec les commentaires, si vous avez laissé vos cerveaux chez vous avant d aller voir le film, ce n est pas le cas de tout le monde, ce film est un nanar, il est bien plus mauvais que le premier, oui, le premier est mauvais aussi.
    Venom ne mérite pas ce traitement, carnage non plus, ils massacrent la licence gratuitement. Merci au jdg pour cet article. En tant que geek, je trouve ce film affreux.

  7. “mais au caractère design émoussé” c’est un article écrit en anglais par un autre et mal traduit?? “character design” c’est traduit par “design de personnage”

  8. C’était vraiment naze. “De toute façon quand on est pas fan du Marvel Universe qu’on a pas suivi les comics Vénom de l’époque et toute ses séries annexes ” Quelle prétention XD Ce film c’est une daube et une insulte à la franchise, c’est tout.

  9. Je viens de le regarder
    J’ai fais avancer au combat final. Oui c’est chaotique, oui c’est le minimum syndical. Venom et carnage font autant peur que les méchants là pour montrer que le héros est fort mais que le vrai méchant n’est pas encore arrivé… Pas ouf.

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