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Impressions – Shadow of the Tomb Raider : Ivre de la jungle

Fin juillet, alors que nous tentions de composer avec l’écrasante chaleur qui s’abattait sur la Capitale, Square Enix s’est mué en agence de voyages éphémère et nous a proposé de nous envoler pour le Mexique et le Pérou le temps d’une matinée. Nous étions effectivement conviés à prendre des nouvelles de Shadow of the Tomb Raider, la prochaine aventure de Lara Croft, attendue pour 2019. Autant vous dire que l’on n’a pas craché sur ce bref dépaysement.

L’Eldorado, le Graal, la Pierre de Chintamani, l’Arche de l’Alliance, autant d’artefacts légendaires dont la seule découverte constituerait une petite révolution pour l’humanité. Pourtant, les scénaristes d’Uncharted ou Indiana Jones ont décidé de les affubler de pouvoirs mystiques afin de rendre leur quête plus épique, tout en justifiant au passage les centaines de morts que laissent Indy et Nathan dans leur sillage.

De son côté, Lara Croft aurait vraiment aimé que les scénaristes de Shadow of the Tomb Raider ne collent pas une malédiction sur le couteau maya qu’elle vient de récupérer dans un temple au Mexique. Déjà parce que cela lui aurait évité de déclencher l’Apocalypse sur Terre en scellant ainsi le destin de l’espèce humaine. Et surtout, l’aventurière ne se le serait pas fait voler par la Trinidad comme la dernière des débutantes une fois sortie du lieu maudit.

Tout un cinéma pour une minuscule fin du monde

À peine le temps de survivre à un tsunami (oui) que nous voilà parti pour la jungle péruvienne à la recherche de la cité perdue de Païtiti, et d’une mystérieuse boîte en argent, pour empêcher les mercenaires de la Trinidad de refaçonner le monde selon ses désirs (l’autre effet Kisscool du poignard maudit).

Bien que cette prise en main se soit étendue sur quatre heures, il ne nous a fallu que quelques minutes pour remarquer que ce nouvel épisode de Tomb Raider, le dernier de la trilogie initiée en 2013, se veut plus cinématographique que ses prédécesseurs. Tant dans la mise en scène de ses séquences de gameplay, que dans son rythme et son ambiance.

Le jeu est certes beau graphiquement (même si les textures de l’eau gagneraient à être retravaillées), mais ce sont surtout les paysages et panoramas présentés qui flattent la rétine et l’envie d’aventure du joueur. Jungle luxuriante, village caché grouillant de vie,  temples sombres et angoissants, tout y est pour titiller l’explorateur qui sommeille en vous.

Si l’influence des Uncharted se fait encore sentir, Lara semble enfin, avec Shadow of the Tomb Raider, parvenir à s’éloigner de l’aura de la saga de Naughty Dog. Plus dans la forme que dans le fond en tout cas. Et c’est justement cette forme qu’ont tenu à nous présenter les développeurs avec le niveau de la jungle.

Welcome to the Jungle, we have a stealth game

Au risque de vous surprendre, la jungle est majoritairement constituée d’arbres. Dans certaines zones de jeu, ces derniers offrent à Lara une verticalité bienvenue, puisque l’aventurière peut en user pour atteindre des chemins détournés, ou assassiner discrètement un ennemi indésirable (on y reviendra). Cet accent mis sur la verticalité se ressent surtout dans les temples et les tombeaux, qui disposent de nombreuses zones d’escalades à l’attention de Lara. La progression se fait d’ailleurs sans encombre, aussi bien dans l’exploration que dans la résolution d’énigmes, puisque les développeurs ont choisi d’afficher de nombreuses aides visuelles et autres indices tout au long de l’aventure. Un coup de pouce que les joueurs les plus pointilleux pourront désactiver en réglant la difficulté en début de partie.

On l’évoquait, la Trinidad possède votre précieux couteau et elle aimerait bien mettre aussi la main sur la boîte en argent que vous convoitez pour changer la face du monde. Inutile donc de préciser que l’héroïne va devoir composer avec une palanquée de mal-intentionnés et surtout lourdement armés.

Et pourtant, c’est là que se situe le principal changement de Shadow of the Tomb Raider vis-à-vis de ses aînés. Une fois repérée, Lara peut se faire oublier de ses adversaires en se cachant suffisamment longtemps. Fini les phases de combats tout flingue dehors obligatoire une fois que les ennemis ont conscience de notre présence. “Enfin”, s’exclameront les fans avec bonheur. “Ce n’est pas trop tôt”, ricaneront les pisse-froid.

Cette retouche de l’infiltration est l’occasion pour les développeurs d’introduire de nouvelles mécaniques, comme le fait de s’enduire de terre pour se planquer contre un mur de boue, et ainsi se la jouer Rambo en brisant une nuque ou ouvrant une gorge sans un bruit.

Bon, c’est également l’occasion de constater que l’I.A. a besoin de quelques ajustements, tels qu’une flopée de points de Q.I. supplémentaires et une paire d’yeux. À de nombreuses reprises, un groupe d’ennemis n’a pas remarqué le cadavre qui se trouvait pourtant qu’à quelques mètres de lui. La bonne nouvelle est que les phases de combats ne semblent pas répandues jusqu’à plus soif. Lara Croft ne va pas imiter Nathan Drake en éliminant des vagues entières de mercenaires la moitié du temps.

Quand on arrive en ville

Entre autres choses, Square Enix a tenu à nous faire déambuler dans la jungle péruvienne et risquer notre vie face à des jaguars tout sauf sympathiques pour nous introduire au concept de hub avec le village reculé de Kuwaq Yaku.

Ce lieu de vie permet à Lara de se ravitailler en ressources pour confectionner flèches et bandages. L’aventurière peut également passer au magasin pour acheter armes et tenues. Mais surtout, vous allez pouvoir accomplir des quêtes secondaires afin d’obtenir de l’expérience et ainsi progresser plus rapidement dans l’arbre de compétence (divisé en trois branches). Accessoirement, vous en apprendrez plus sur le lore du jeu.

Les développeurs nous l’assurent, ce “mini-hub” n’est qu’une mise en bouche du Hub principal que représente la cité perdue de Paititi. On nous explique aussi que ces zones nous permettront, au fil de l’aventure d’accéder aux “Défis Tombeaux”, des temples “uniques” qui permettent à Lara de débloquer des compétences bien particulières. Un bon moyen de rajouter une dose d’aventures à un jeu qui s’annonce déjà généreux en la matière.

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Notre avis

On ne s'attendait pas à de grandes prises de risque de la part de Square Enix vis-à-vis de ce nouvel opus de Tomb Raider, et pourtant le studio a su étoffer dans le bon sens Shadow of the Tomb Raider pour qu'il se détache suffisamment de ses aînés, et surtout de l'influence de la saga Uncharted sur le genre du jeu d'aventure à la troisième personne. Ne reste plus qu'à attendre le 14 septembre prochain pour voir si l'aventure vaut le coup d'être vécue.
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