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Test : Bike+ de Vello Bike, un sérieux concurrent à Brompton qui s’auto-charge

Vélo électrique pliant d’origine autrichienne, le Bike+ présente bien des avantages… mais aussi quelques défauts et points d’amélioration. Nous l’avons testé en conditions réelles pendant quelques jours pour nous faire une idée.

C’est un peu le mouton à cinq pattes de la mobilité : un vrai vélo, mais pliant, mais électrique, mais léger. Quand on habite en ville, avec un appartement dans les étages, sans local à vélo dans l’immeuble (ou mal sécurisé) et aucune envie de laisser son cycle dehors la nuit… les solutions se comptent sur les doigts de la main. On connaît déjà la marque britannique Brompton, créée dans les années 70 et devenue la référence en matière de vélo pliants de qualité, mais de nouveaux acteurs émergent. Comme Vello Bike, marque autrichienne qui mérite le détour.

Tout a commencé en 2010 lors d’un voyage à Cuba. À cette occasion, Valentin Vodev décide de se fabriquer un vélo pliant pour découvrir l’île à son rythme et par ses propres moyens. Son premier prototype ayant parfaitement rempli sa mission. Il creuse le sujet et finit par fonder sa propre entreprise, Vello Bike, en 2013. Objectif : fabriquer des vélos pliants de haute qualité. Des vélos robustes, pratiques, élégants et respectueux de l’environnement. Et innovants : en juillet 2022, la marque autrichienne a dévoilé le premier vélo électrique pliant de moins de 10 kilos.

Vello Bike+ : une semaine en utilisation intensive

Le modèle que nous avons testé, le Bike+, n’est pas la version la plus légère mais c’est aussi un vélo un peu plus abordable. Il reste cher (à partir de 3 290 euros) mais ses caractéristiques justifient ce positionnement haut de gamme. Pesant un peu moins de 14 kilos, il se révèle tout à fait transportable au quotidien, notamment s’il faut monter quelques marches ou le faire entrer dans un ascenseur. Simplicité du pliage, puissance et autonomie de la batterie, facilité de transport, qualité de roulement et convivialité globale… nous avons laissé de côté notre vélo habituel pour tester à plein temps le Vello Bike+ au quotidien pendant une semaine.

Que ce soit sur du vélotaf ou des déplacements de loisir et les courses du quotidien, nous avons parcouru environ 70 kilomètres au total. Une bonne manière manière d’avoir une idée assez précise de ses qualités – et de ses défauts – dans diverses situations. Et de tester aussi une des spécificités de ce modèle : l’auto-recharge de la batterie au freinage.

Qualité de construction du Vello Bike+

À réception, première inspection du vélo. Son mécanisme de pliage unique (fixation aimantée avec suspension élastomère intégrée) est facile d’utilisation et permet de réduire fortement son empreinte au sol. Le tout fonctionne un peu à la manière de Brompton, mais sans aller jusqu’à la compacité de la marque britannique néanmoins. Il suffit de regarder une ou deux fois la vidéo de démonstration de la technique de pliage et dépliage pour maîtriser le processus assez simple.

D’une manière générale, les matériaux utilisés sur ce vélo sont de qualité : un cadre en acier chromoly, un moteur Zehus avec système d’auto-chargement de la batterie, une transmission monovitesse avec courroie carbone Gates, des freins à disque hydrauliques Shimano, des roues Schwalbe Marathons  etc. Les équipements sont à la hauteur du positionnement haut de gamme.

Une batterie et un moteur intelligents

La marque autrichienne a décidé de doter son vélo d’un moteur et d’une batterie électrique créée par la start-up italienne Zehus. Celle-ci est spécialisée dans les smartwheel, c’est-à-dire les roues dont le moyeu contient dans un même bloc le moteur, l’électronique et la batterie. En l’occurrence, sur le Bike+, ce bloc est équipé d’une batterie de 173 Wh pour un poids total de 3,2 kilos (micro-contrôleur, capteurs et bluetooth inclus). La taille de la batterie est relativement limitée par rapport à la moyenne sur le marché mais Zehus pallie cela avec une utilisation ultra intelligente de l’auto-charge en freinage, de capteurs de pédalage et d’algorithmes qui ajustent le niveau d’assistance sur les conditions de roulage pour “gâcher” le moins d’énergie possible.

Il n’y a pas de bouton on/off donc il faut commencer à pédaler (au minimum à 8 km/h et faire 3 rotations en rétropédalage) pour que le moteur s’active. C’est un peu bizarre… Les réglages des modes d’assistance électrique se font via son smartphone et l’appli Bitride. On peut notamment choisir entre Turbo (vitesse maxi 25 km/h sans auto-recharge), Hybrid (20 km/h maxi avec auto-recharge possible au-delà) et Bike+ (assistance calculée automatiquement pour maintenir le niveau de charge de la batterie). Nous avons principalement opté pour ce dernier mode lors de nos trajets car il nous convenait bien et permettait de relativement épargner la batterie. L’assistance électrique est agréable et bien progressive. On se sent en maîtrise et elle se révèle suffisante sur des courtes pentes de 10 % environ. Il existe un modèle “Mountain Drive”, avec une smartwheel plus robuste si vous habitez dans une région très vallonnée.

Un autre réglage indispensable se fait via l’application, c’est le capteur de pente. Pendant que Bitride étalonne le vélo, il faut le laisser immobile, bien horizontal et parfaitement vertical par rapport au sol. C’est important car ce réglage jouera ensuite un rôle majeur pour transmettre la bonne information au moteur sur le niveau d’assistance et récupérer l’énergie cinétique au freinage.

Auto-recharge : une piste intéressante

Le ressenti est un peu bizarre de prime abord. Quand on se met à rétropédaler, on sent immédiatement un ralentissement net du vélo. Mais une fois qu’on a pris le pli, ce phénomène ne surprend plus. Ce rétropédalage active manuellement la fonction de régénération qui peut générer “jusqu’à 500 W” sur les terrains en descente, selon Zehus.

Lors de nos trajets, nous avons le plus souvent utilisé le mode “Bike+, qui intègre l’auto-chargement, et cela nous a effectivement permis de moins solliciter la batterie. Et ce, alors même que nos trajets vélotaf quotidiens intégraient systématiquement un peu de dénivelé (une quarantaine de mètres, rien de très violent mais tout de même) sur une dizaine de kilomètres au total. La fonction est intéressante mais n’a rien de magique cependant. Et il s’avère difficile d’évaluer le gain permis grâce au rétropédalage…

Surtout, il faut savoir que cette option intégrée au mode Bike+ nécessite quand même un certain effort car l’assistance fonctionne à l’économie. Surtout, si l’option prolonge un peu l’autonomie, il nous est quand même arrivé d’avoir surestimé les capacités du vélo… et fini sans assistance ou presque. Heureusement, le vélo n’étant pas bien lourd, ce n’est pas trop handicapant. La montée de la dernière côte a cependant été un peu funk… mais ça passe.

Facilité de pliage et de transport

Le système de pliage est bien pensé avec les aimants. Une fois qu’on a le coup de main (deux-trois essais et le tour est joué), c’est un jeu d’enfant. Plié, les dimensions sont tout à fait honorables : 57 x 79 x 29 cm. Cela reste néanmoins une vraie habitude à prendre, surtout si on veut vraiment le rendre compact au maximum. Cela signifie baisser la selle au maximum à chaque fois, replier le guidon, etc.

Ayant l’habitude d’utiliser un vélo classique, ce pliage quotidien était un peu une corvée. Surtout, le roulage n’était pas des plus faciles car nous avions en test un vélo équipé d’un rack à l’avant qui déstabilisait un peu le tout et rendait l’équilibre précaire, que ce soit quand on le poussait ou qu’on le laissait immobile dans un coin du bureau. Et dès qu’il est question de le porter le temps de grimper une volée de marches… interdiction de porter un pantalon blanc car les risques de frottement avec les roues ne sont pas négligeables. Mais on apprécie néanmoins l’option, qui est critique pour toute personne ayant besoin de rentrer son vélo chez elle ou dans les locaux où elle travaille. C’est aussi un vrai plus pour les personnes qui veulent combiner train et vélo au quotidien.

Qualité de roulement et confort global

Le Vello Bike+ est un vrai vélo, avec le ressenti qui va avec. On n’a pas l’impression d’avoir une sorte de trottinette électrique améliorée. Il faut réellement pédaler, les freins sont super efficaces, la conduite agréable… c’est un vrai bonheur de conduire ce vélo. On oublierait même qu’il est pliant. Cela ajoute aux points forts de ce modèle.

Où l’acheter ?

Le Vello Bike+ est disponible sur le site du constructeur et chez certains revendeur à partir de 3290 euros.

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Notre avis

Le Vello Bike+ n'est pas pour tout le monde, ne serait-ce que par son prix de 3290 euros (sans les options). Son assistance ne vous permettra pas non plus de doubler tout le monde sur la piste cyclable mais fait tout à fait l'affaire sur une utilisation vélotaf classique et même le week-end pour se balader ou aller faire quelques courses. Sans même parler de l'assistance électrique, c'est un vélo agréable à utiliser.

Pour ce qui est du moteur et de la batterie, nous avons été agréablement surpris par son fonctionnement assez discret mais suffisant pour notre usage. Ce modèle se destine aux personnes qui ne recherchent pas forcément une forte assistance sur le plat mais apprécient un petit coup de boost au démarrage et dans les pentes. Enfin, il peut se plier rapidement… mais ça reste quand même une corvée !
Note : 8  /  10

Les plus

  • Confort de roulage
  • Qualité des composants
  • Assistance électrique intelligente
  • Auto-recharge avec le rétropédalage
  • Poids relativement léger

Les moins

  • Pliage assez facile mais qui reste une corvée
  • Équilibre un peu précaire une fois pliée (surtout si présence d'un rack)
  • Prix un peu élevé (sous la barre des 3000, cela aurait été parfait)
3 commentaires
  1. Comparer ce vélo avec un Brompton est ridicule.
    Il ne lui arrive pas à la cheville !
    Le pliage est mal foutu et ne rivalise en rien celui du Brompton. Le prix est ridicule. Le meilleur choix pour un vélo pliant électrique reste sans conteste le Brompton équipé du kit électrique Swytch . Le kit Swytch est effectivement bien meilleur que le kit électrique de Brompton.

  2. J’ai un Brompton électrique (motorisation d’origine) et je ne vois pas bien pourquoi il ne faudrait pas comparer. Au contraire mettre les dex vélo plié côte à côte m’aurait intéressé. La version ultra-légère paraît folle.

  3. évidemment qu’il faut comparer avec un Brompton ! le Brompton équivalent fait 17 kg !
    alors que celui ci en fait une dizaine. Et je ne pense pas que la qualité autrichienne est à rougir de la comparaison avec l’anglaise.

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