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[Airbus, Eurocopter] Les services de renseignement allemands “sous-traitants” pour le compte de la NSA

Les services de renseignement allemands ont espionné plusieurs entreprises européennes, dont EADS, responsables et hauts fonctionnaires européens pour le compte des Etats-Unis révèle le quotidien allemand…

Les services de renseignement allemands ont espionné plusieurs entreprises européennes, dont EADS, responsables et hauts fonctionnaires européens pour le compte des Etats-Unis révèle le quotidien allemand Der Spiegel. Faisant d’eux, les “sous-traitants” des Américains.

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On se remémore les réactions courroucées de l’Allemagne apprenant que l’Agence de sécurité nationale américaine, la NSA, avait espionné des leaders mondiaux dont la chancelière allemande, Angela Merkel, en piratant son téléphone et sa boite mail perso.

Des cris d’orfraie fortement relativisés lorsque, sur la base des Snowden’s Files, Der Spiegel, déjà, révélait que l’Allemagne collaborait non seulement avec la NSA depuis des décennies, mais qu’elle représentait sa base opérationnelle la plus importante sur le continent européen.

Les nouvelles révélations du Der Spiegel vont plus loin et jettent un nouveau pavé dans la mare, plaçant l’Allemagne dans la ligne de mire. Le quotidien allemand révèle jeudi 23 avril, que l’Allemagne a espionné pour le compte des États-Unis et fait littéralement du BND (les services de renseignement extérieur allemands) les « sous-traitants » des Américains en matière de surveillance, d’espionnage économique, industriel et politique. Une sorte d’agent double européen qui travaille (inconsciemment ?) contre ses propres intérêts et ceux de ses alliés directs sur le continent.

EADS, responsables politiques, Français notamment, hauts fonctionnaires européens ont ainsi fait l’objet d’un espionnage accru des services allemands pour le compte des États-Unis. Révélations confirmées par des proches collaborateurs d’Angela Merkel, dont son bras droit, Peter Altmaier, devant des députés nous apprend Le Monde.

US President Barack Obama (R) greets the German Chancellor Angel

Dans un communiqué publié par le porte-parole de Merkel, il est précisé que « la chancellerie a identifié des faiblesses techniques et d’organisation au sein du BND » et qu’« elle a ordonné que cela soit corrigé sans retard ». Sans confirmer ou infirmer les informations du Spiegel, le communiqué assure qu’« Il n’y a toujours aucune preuve d’une surveillance de masse des citoyens allemands et européens ». Le réalisme allemand à l’oeuvre.

Et en effet, ce n’est pas de surveillance dont il s’agit, mais bien de sous-traitance.
La NSA est présente en Allemagne depuis des décennies. En pleine Guerre Froide, les États-Unis surveillaient les communications au-delà de la frontière avec l’Allemagne de l’Ouest. Une surveillance qui s’est poursuivie après. Comme le précise Le Monde, après les attentats du 11 septembre, l’Allemagne a renforcé sa coopération après son homologue américain, date à partir de laquelle la NSA a vu ses pouvoirs fortement élargis. Cependant il n’était pas uniquement question de lutte contre le terrorisme, loin de là.

Comment s’est formalisée cette sous-traitance ? Les Américains fournissaient au BND les adresses IP et numéros de téléphone à espionner, les services allemands transmettaient ensuite ce qu’ils avaient collectés. Si au départ le BND s’efforçait de vérifier la pertinence des demandes et d’informer les politiques, le temps a eu raison de leur vigilance, croulant sous les demandes de plus en plus importantes des services US, « des centaines de milliers voire des millions », rapporte le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Par ailleurs, selon Der Spiegel, les services secrets allemands portent bien leur nom puisque la chancellerie n’aurait appris cette « sous-traitance » que récemment, soit le mois dernier.
La classe politique allemande est en émoi. Bernd Riexinger, un dirigeant du principal parti d’opposition, Die Linke, a réclamé l’ouverture d’une enquête pour « trahison » à l’encontre des services secrets, estimant que « le BND était, des années durant, une sorte de succursale des services secrets américains ».

« Succursale » travaillant contre les propres intérêts de son pays. Rappelons que parmi les entreprises espionnées (la NSA s’est aussi intéressé à Alcatel-Lucent et Wanadoo précédemment) figure EADS, Airbus Group depuis 2014, dont l’État allemand est le 2e actionnaire derrière la France. Mais aussi Eurocopter, devenu Airbus Helicopters, filiale détenue à 100 % par Airbus Group.

Airbus est le concurrent direct de Boeing (constructeur américain) sur le marché aéronautique, et a déjà eu à subir les assauts des agences de renseignement américaines par le passé.
En 1994 par exemple, Airbus était en concurrence directe avec McDonnell-Douglas et Boeing (qui absorbera McDonnell en 1997) concernant un contrat de 6 milliards de dollars avec l’Arabie Saoudite et Saudi Arabian Airlines. À la dernière minute, le contrat fut finalement remporté par l’Américain qui avait pu obtenir des détails de l’offre européenne par la NSA grâce au programme Echelon (transmission de fax et communications téléphoniques échangés entre les différentes parties, Airbus, Arabie Saoudite et Saudi Arabian Airlines).

Ce qu’avait confirmé une enquête de la Commission européenne. Airbus rendra la pareille à Boeing quelques années plus tard via une autre méthode.

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6 commentaires
  1. C’est fou on en apprend de ces choses quand on s’intéresse un peu de près aux secrets des turcs d’espionnage.
    C’est fou, y’a même des agents doubles….
    Vous rendez-compte : ils se font payer par les 2 !

  2. Comme quoi, le terrorisme, OSEF : l’espionnage industriel a toujours été la raison de l’existence de ces programmes.

  3. Et nos dirigeants voudraient encore du traité TAFTA conclu avec des gens qui nous tirent dans le dos ?

    J’espère que ces imbéciles (nos dirigeants) vont finir par comprendre avec quels bandits ils sont prêts à conclure et comme ils risquent de se faire empailler.

  4. Cette soi-disant Europe qui nous protège c’est vraiment du bullshit. Vivement son démantèlement.

  5. Oulala, le JDG parle d’autres choses que le LG5 ou l’iphone 7, cool.
    Là, on frise le conspirationnisme !
    Vous me plaisez de plus en plus, mais attention, vous serez très probablement accusés d’antisémitisme si vous continuez sur cette voie

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