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La Hadopi bénéficie au cinéma américain au détriment des films français

Soutenue par le gouvernement, la Hadopi (Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet) lutte corps et âme contre le…

Soutenue par le gouvernement, la Hadopi (Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet) lutte corps et âme contre le piratage des œuvres protégées sur Internet. Malheureusement, les effets sont loin d’être ceux escomptés.

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Dotée d’un budget élargi pour 2016 (8,5 millions d’euros), la Hadopi n’entend pas faiblir dans sa lutte contre le téléchargement illégal. Les ayants droit du cinéma français peuvent d’ailleurs compter sur un autre soutien de poids : le gouvernement. Sous la houlette de Fleur Pellerin, celui-ci se démène contre les sites pirates et a déjà mis en place différentes mesures visant notamment à assécher les revenus de ces sites illicites avec le concours des annonceurs et acteurs du paiement en ligne.

De guerre lasse. Selon une étude de l’INSEE publiée ce mois-ci, la lutte contre le piratage sur internet menée par la Hadopi a « clairement favorisé » le cinéma américain au détriment des films français.

En résumé, l’étude observe que « l’introduction de la loi Hadopi est associée à une augmentation de la part de marché des films américains de 9 %, mais sans augmentation de la demande totale pour les films en salle ». Autrement dit, la Hadopi n’a pas augmenté les entrées en salles de cinéma, mais a eu pour effet de les répartir différemment : les films américains ont ainsi été préférés aux films français.

En effet, les films américains sont« plus exposés au piratage » car très présents sur les sites de téléchargement, de nombreuses copies circulent puisqu’ils sortent plusieurs mois avant leur arrivée en France. Idem pour leur version canadienne et québécoise qui servent souvent de version française quand l’attente se fait trop longue.

A contrario, les films français sont très peu présents sur les sites de téléchargement illégal, peu de copies circulent, même plusieurs mois après leur sortie et ils bénéficient d’une surveillance accrue. L’étude estime ainsi que le piratage avait donc tendance à favoriser les films français, les gens se déplaçant plus facilement en salle pour découvrir le dernier film made in France plutôt que de risquer de se faire prendre.

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Mais l’activisme de la HADOPI a changé la donne, les premières lettres d’avertissement envoyées (2010) ont refroidi les ardeurs de certains. Les internautes, estimant qu’il était désormais « trop risqué » de télécharger des films américains, ont préféré aller les voir au cinéma. Cependant, les salles obscures ne se sont pas remplies pour autant, tout comme le nombre d’entrées en salles de cinéma ne s’est pas accru.
Seulement, la population a opéré un arbitrage : avec une place de ciné frôlant parfois les 13€ (auquel il faut parfois rajouter quelques euros supplémentaires pour les films 3D) et un temps limité (voir beaucoup de films prend du temps), la balance a penché pour les films américains que la population « tend à préférer ».

Les effets s’en ressentent donc sur le cinéma français. Comme le précise BFM Business : « l’autorité anti-piratage a fait gagner aux films américains de 15,4 à 20 millions d’entrées, et a fait perdre autant d’entrées aux films français ». Un manque à gagner en termes de recettes évalué entre 97 et 126 millions d’euros pour le cinéma français.

Un effet négatif pour le 7e art français, mais pas seulement puisque le « bien être des consommateurs » est atteint selon l’étude présentée lors d’un colloque organisé par le Ministère de la Culture.

Merci qui ?

Pour information, le top 5 du box-office en France pour 2015 est 100 % US, le premier film français est 6e avec Les Nouvelles aventures d’Aladin (plus de 4,2 millions d’entrées).

À ceci près que Les Minions, qui truste le haut du classement avec plus de 6,4 millions d’entrées à ce jour, a été entièrement fabriqué dans le studio d’Illumination Mac Guff, filiale parisienne d’Universal et co-réalisé par le français Pierre Coffin. Ce qui explique que le générique comprenne une quantité phénoménale de noms français. Néanmoins, la nationalité d’un film est déterminée aléatoirement en fonction de sa réalisation (co-américaine), sa distribution (Universal), sa production (Illumination Entertainment & Illumination Mac Guff), ses financements, etc. bref le film est estampillé US.

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20 commentaires
  1. Voilà ce qui arrive lorsqu’on laisse des abrutis déboussolés légiférer sur des sujets qui les dépassent complètement. J’ai jamais vu un tel ramassis d’incompétence et de bêtise, c’est vraiment à vomir. Et après on va s’étonner qu’encore une fois on a complètement loupé le coche pour se faire allègrement dépasser par les autres pays. Si ça tenait qu’à moi je foutrais toute cette crasse politique dehors pour remplacer avocats et juristes par des experts dans chaque domaine concerné, avec sous leurs ordres nos éminents énarques qui, faut-il le rappeler, sont formés à faire de l’administration, pas de la stratégie (et ça se voit).

  2. “le premier film français est 6e avec Les Nouvelles aventures d’Aladin (plus de 4,2 millions d’entrées).”

    Vu les films français actuels, c’est normal que les gens s’en détournent …
    Hadopi aurais plutôt du favorisé la culture française, qui a l’air de totalement disparaître (:.

  3. Beaucoup de mauvaises conclusions dans cette article qui mélange tout : le piratage, les succès du box office et la nationalité. Si le cinéma français est peu présent en copie et perd des entrées c’est qu’il n’intéresse pas les français, cela n’est ni la faute des copieurs ni la faute d’hadopi.

    Je peu pronostiquer sans risque que les Français cherche du divertissement (parce que la réalité en ce moment hein…) et le ciné français ne propose que du sérieux ou de la comédie lourdingue

    1. Exact, il y a beaucoup plus simple comme explication : “le cinéma français fait pâle figure devant le cinéma US, donc les gens vont voir des films ricains, point !”

      “A contrario, les films français sont très peu présents sur les sites de téléchargement illégal, peu de copies circulent, même plusieurs mois après leur sortie et ils bénéficient d’une surveillance accrue. L’étude estime ainsi que le piratage avait donc tendance à favoriser les films français, les gens se déplaçant plus facilement en salle pour découvrir le dernier film made in France plutôt que de risquer de se faire prendre.”
      => ou sinon : ils sont très peu présents parce que très peu de personnes les demandent ?!

  4. En même temps 13€ la séance de ciné…

    Je ne comprends pas qu’ils n’arrêtent pas toute cette merde pour juste appliquer une taxe sur l’offre internet… ou bien un impôt type redevance audiovisuelle. Loin de moi l’idée de dire que cette autre daube est logique puisqu’on est obligé de payer du service public même si on en consomme pas pour peu qu’on ait tout juste une télé nous permettant de regarder des blu-rays (par exemple).
    Bref, si on suit cette logique de folie, ils n’ont qu’à appliquer un autre impôt que tout le monde payerait même si on tout le monde ne télécharge pas…
    De toutes façons ça ne changerait pas grand chose pour nous car bon… qui paye l’Hadopi à part le contribuable au final ?

    1. Grand max 6 euros, et même pour les ciné plus cher il y a toujours moyen d’avoir des billet via les CE d’un ami / parent / autre.

      1. 11€ 1 Place plein tarif plus de 25 ans donc c’est plein pot on est pas a 6 € et Séances 3D : Supplément de 2 € ce qui fait 13 € pour un filme en 3D soit la plus part des filme US abonnement à une seedbox 8€ par mois

        1. Pas de bol, avec la carte de mon cinéma (gratuite), j’ai les places à 6 euros.
          Grâce à mon CE ou celui de mes parents, je peux avoir les places pour le Gaumont à 6,5.
          (je parle pas de 3D, imax, ou autre supplément, mais juste de la séance toute simple, + de 25 ans, pas chomeur, ni aucun avantage spécial)

  5. Merci pour cet article j’ai bien ri. Le cinéma français est tellement à c… et à la traine que même quand c’est gratuit personne en veut ! je vais au cinéma 2 à 3 fois par semaine et en 2 ans j’ai vu qu’un seul film français et je me suis bien fait chier… Et toutes les personnes que je connais que ce soit mes proches ou collègues de travail pense exactement pareil du cinéma français.

  6. “Malheureusement, les effets sont loin d’être ceux escomptés”

    Ben voila ce qu’il arrive quand des politiques foutent leur nez dans ce qu’ils ne connaissent pas, pas plus que leurs conseillers dans les cabinets.

    La logique voudrait que lorsqu’un truc ne marche pas et qu’il produit des effets contraires à ceux recherchés on arrête les frais.
    Mais connaissant nos politiques, leur fierté arrogante et leur absence d’honneur voire même d’intelligence, on peut parier qu’ils persisteront dans leurs erreurs.
    Car un énarque a toujours raison et ne se trompe jamais.

  7. “les gens se déplaçant plus facilement en salle pour découvrir le dernier film made in France plutôt que de risquer de se faire prendre.” MOUAHHHHHHH Meilleur blague de l’année les gars ! Sans déconner c’est quoi cette interprétation ? Les films Français sont juste moins intéressant les gens qui se déplace pour voir ce genre de films ne font pas partie pour leur grande majorité des gens qui ont l’habitude de télécharger. Franchement la Hadopi ne fait peur à personne trouvez moi une seul personne qui se dit tiens je vais télécharger le dernier Marvel mais Houlala les nouvelles aventures d’aladdin j’ai trop peur c’est un film Français je vais me faire arrêter …

  8. on se plein qu’il y a plus de tune mais on continu a crée des poste bidon surpayer pour pas dire des emploi fictif qui serve a rien et généralement serve encore a permettre a ceux qui en on pas besoin de se gaver un peu plus encore une honte qui démontre que notre république bananière mérite un bon coup de balais.

  9. Hadopi est une usine à gaz dont l’utilité est de rassurer (un peu…) les producteurs américains et leur démontrer que notre législateur a, et utilise, des outils pour modérer le piratage de leurs films sur notre territoire. C’est un fait. L’hypocrisie ambiante des argument gouvernementaux ne trompent personne, voir, font légèrement sourire.

    La vérité, que les consommateurs mettent en avant, c’est que les fichiers informatiques qui s’échangent, sur la toile et d’autres supports, ne correspondent souvent qu’à des vidéos de piètre qualité et des musiques sans grand relief. Ces mêmes consommateurs, souvent aux moyens financiers limités (désolé de le dire ainsi mais pour se faire comprendre faut bien appeler un chat, un chat…), veulent être surs de leur investissements lorsqu’ils consomment “légalement” ce genre de médias et avoir ainsi accès à des supports de qualité. De plus, le magnétophone et le magnétoscope “de papa” ne sont plus utilisés depuis belle lurette dans nos foyers et de part leur disparition ils ont renvoyé ces mêmes consommateurs (c’est à dire “presque” nous tous…) vers ces enregistrements numériques “sauvages” pour accéder à un équivalent.

    Alors c’est vrai que la manipulation et l’accumulation de ces fichiers vidéo et audio sont plus simples que ne l’étaient “les cassettes” mais, n’était-ce pas l’une des promesse du numérique ? L’accès à plus de culture est devenu un crime ou un délit grave ? Depuis les années 80, les gens vont moins au cinéma ? NON ! Mais il faut bien avouer que depuis, la vente de CD et de DVD a chuté…. La faute au prix prohibitif des albums CD ? Non, la faute à tous les moyens les plus sournois utilisés par les majors (en ce qui concerne l’audio) pour empêcher la copie privée ? Oui, bien sûr ! Avant on pouvait lire une cassette audio sur plein de supports, l’équivalent pour une audio-thèque personnelle, c’est le mp3 ou le flac (par exemple…) et pis c’est tout….

    Quand aux fichiers vidéos piratés, c’est encore du foutage de gueule ! Les gens de chez Adopi ont-ils déjà visionné un film d’une heure trente provenant d’un fichier de 700mo ? Parce-qu’il faut, là aussi, bien le dire, ça permet d’accéder aux images d’une vidéo mais la qualité du-dit fichier n’est guère meilleure que celle d’une vhs enregistrée…. c’est juste plus pratique à manipuler ! Si on veut voir un bon film chez soi avec les qualités audio et vidéo correspondantes à nos supports télévisuels, ben là, on achète un dvd, un blue ray ou on fait appel à la vod à péage, donc, on consomme, donc, on paye les droits de visualiser….

    C’est pas nous, consommateurs, qui avons créé ces nouveaux supports, c’est pas nous qui avons créé cette nouvelle façon de consommer, on s’adapte, c’est tout !

    Quand à Hadopi, c’est un fiasco quasi complet, et ce depuis sa création ! Est-ce de notre faute ? Avons-nous rédigé ses règles ? Avons-nous demandé à payer des droits et des impôts sur des supports culturels d’une qualité à peine meilleure que celle des supports enregistrables de l’ère analogique ? Avons-nous une influence aussi importante que les plus grand producteurs de médias au monde ? Bien sur que non ! Avons-nous été des freins à la création culturelle ? Les producteurs d’aujourd’hui sont-ils moins nombreux et moins riches qu’avant ? Non, non et non ! Ces derniers se portent à merveille, merci pour eux !

    Par contre, les chanteurs et les petits producteurs ne peuvent plus faire fortune ou carrière sur un seul succès en comptant sur les ventes de supports enregistrés. Les chanteurs doivent aujourd’hui multiplier les concerts en mouillant la chemise et les réalisateurs de long métrages doivent nous proposer du cinéma de qualité… !

    Mais ou est le problème ? Qui a t’il d’anormal la-dedans ? RIEN ! Le cinéma français propose la plupart du temps des films d’auteurs, des histoires du quotidien, des choses tristes, termes et compliquées n’intéressant qu’une “élite” hypocrite qui, souvent, pour faire bon genre et cultivé s’intéresse à des bouses… Pas étonnant qu’on s’en foute et qu’on ne cherche pas à les visionner. Pourtant, des bons films, en France, on sait en faire…mais nos réalisateurs n’obtiennent des subventions que pour tourner des films de cassos, drames, meurtres historiques et autres sujets plus soporifiques les uns que les autres. Le Grand spectacle, les fictions d’anticipation et l’humour, eux, doivent chercher les soutiens financiers à l’étranger, allez comprendre….

    Résultat Hadopi ou pas, le cinéma américain est à l’honneur sur tous les supports et ce, depuis plus de 40 ans… Et nous empêcher de consommer des supports de mauvaise qualité n’y changera rien ! C’est juste de la privation de liberté et de culture pour les moins aisés d’entre nous et un peu plus de pognon dans la poche des costumes-cravattes d’outre-atlantique et de nos dirigeants…

    Cette décision gouvernementale de vouloir nous punir pour avoir consommé de la culture et des médias de mauvaise qualité parce qu’on n’a pas les moyens de se payer un blue-ray par semaine, je trouve ça injuste et révoltant…. Au final c’est toujours les mêmes qui trinquent et Hadopi ne fait qu’empirer les choses, c’est portnawak !

    1. 700Mo??!!! qualité vhs???!!! avatar 12Go Interstellar 18Go 1080p son DTS,… toi t’a pas telechargé depuis 10 ans avoue le…
      Tous les films ou series sont en hd 720, 1080p voir 4k pour les docu, un blu ray fait 25go la compression Mkv se voit à peine sur un 55″… alors renseigne toi avant de dire des conneries
      Précisions: ces films je l’ai les vu en salles (4.60 l’entrée avec mon CE et downloadés 6mois après en DD pas en torrent…) c’est comme ca depuis 1998 et toujours pas de courrier d’HAdopi…lol mdr

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