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Culture G(eek) : la Science et les Fictions…

On oppose souvent, et à tort, les matheux aux littéraires, les scientifiques aux rêveurs. Comme s’il n’était pas possible d’allier délires fantastiques et réalité scientifique. Pourtant,…

On oppose souvent, et à tort, les matheux aux littéraires, les scientifiques aux rêveurs. Comme s’il n’était pas possible d’allier délires fantastiques et réalité scientifique. Pourtant, il y a la Science-Fiction. Ce genre d’abord littéraire prouve que les écrivaillons toujours dans la lune voyagent parfois aussi vite que les ingénieurs aux yeux fixés sur les étoiles. Alors que Soleil édite pour la première fois en France Les Inédits d’Alan Moore (Watchmen, V for Vendetta, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires…), la Cité des Science fait la part belle à la SF avec une exposition, Science et Fiction : Aventures Croisées, et un film, Hubble diffusé en Imax à la Géode. Décollage imminent. Veuillez faire chauffer vos moteurs à distorsion et ranger vos modèles réduits. Émotions garanties.

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// Rêve ou réalité ?

Romans, BD, films, séries, jeux… La science-fiction couvre aujourd’hui de nombreux domaines. Le but de l’exposition Science et Fiction est de mettre en parallèle les avancées technologiques et leurs préfigurations littéraires ou cinématographiques. De lier ces deux univers en apportant des éléments de réponse à une foultitude de questions : D’où est venue l’idée de voyager sur la lune ? Jules Verne et son canon géant n’étaient-ils pas plus proches de la réalité que nous ne le croyons ? Sera-t-il possible d’explorer les confins de l’espace ? D’où viennent les E.T., les cyborgs, les clones ? Jusqu’où les implants et les nanomachines donneront-ils vie aux délires cyberpunk ? Quelles différences entre uchronie et utopie ? Si vous avez déjà le tournis, ça ne risque pas de s’arranger. Car sont réunis sur 1600m² des livres anciens, et des manuscrits d’auteurs français prêtés par la Bibliothèque Nationale de France – la sixième page du manuscrit de Pierre Boulle qui introduit pour la première fois le mot « Singes » dans le roman La Planète des Singes – mais aussi de costumes et d’accessoires de cinéma : combinaisons spatiales, maquettes de vaisseaux, masques, automates et accessoires ayant servis sur les tournages des plus grands films et séries télévisées de SF : 2001 l’Odyssée de l’Espace, Starship Troopers, Battlestar Galactica, Star Trek, Dune, Metropolis…). L’expo offre une véritable une progression chronologique et thématique qui suit les errances imaginaires et réelles de l’homme des prémices du voyage spatial aux créations d’autres civilisation… Elle se termine naturellement par une brève introduction au “Cyberspace” tel qu’il a été conçu par le romancier William Gibson dans son premier roman Neuromancien. Dans chaque espace, des extraits vidéo, des conseils de lecture viennent compléter le propos.

// Ces aliens si humains

Du côté d’Alan Moore, Les Inédits ont été publiés au début des années 80 dans la revue hebdomadaire britannique de science-fiction 2000 AD (y feront aussi leurs armes Warren Ellis, Neil Gaiman ou encore Grant Morrisson). L’humour y est grinçant : les terriens pas plus humains dans leur comportement que les monstres venus de l’espace. Ici, point d’avancée technologique ou de réflexion sur les limite morales de la science. La science-fiction est ici utilisée dans ce qu’elle a de plus “pulp”, c’est à dire sensationnelle, délirante, parfois vulgaire, comme dans les revues des années 50-60 du même nom qui ont contribué à populariser la science-fiction auprès du grand public. On y découvre des gouvernements avides prêts à vendre sans même s’en rendre compte l’intégralité de leur planète à des aliens qui se font passer pour des touristes. De vieilles légendes en quête d’une gloire passée piégées par leur orgueil et le désir de revanche d’une ancienne Némésis. Une planète entière réduite à l’état de folie par des symbiotes sur-douées, abandonnés sur un astéroïde car issus d’une série défectueuse. La chute est toujours absurde, mais la morale bien plus applicable que nous ne l’aurions imaginé. Car ce qui distingue Alan Moore de quantité d’autres auteurs de comics, c’est sa capacité à nous interroger (ou à nous dénoncer) à travers des récits d’apparence fantastique. Il peut aborder des thèmes aussi variés que la magie (il pratique !) dans Promethea, l’écologie lorsqu’il redonne vie à The Swamp Thing, ou la littérature dans sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Il n’hésite pas non plus à remettre presque systématiquement en question la notion de héros, à travers son comics culte The Watchmen mais aussi dans Supreme. Bref, des œuvres à caractère extraordinaire qui ne parlent finalement que de ce que l’homme a de plus humain, quotidien, petit parfois…

// La première fois…

Et puis, il y a l’expérience totale. Celle qu’une poignée d’hommes et de femmes a pu vivre. Aller dans l’espace, c’est sans doute le rêve de nombreux amateurs de science-fiction. Si ces lectures et ses visites vous ont donné encore plus envie de partir à la conquête des étoiles, la Géode diffuse en ce moment Hubble. Il s’agit d’un film très court (à peine moins d’une heure), mélange des images de l’espace prises par le télescope spatial Hubble et des rush tournées à l’aide d’une caméra Imax par l’équipe chargée de sa dernière mission de maintenance en mai 2009. Dans la salle sphérique de la Géode, Hubble nous invite au voyage : l’espace, à des distances jamais encore parcourues par l’homme. Des explosions de couleurs et de lumière, des lieux inimaginables et pourtant réels (une pouponnière de jeunes étoiles !) s’offrent aux yeux des passionnés… Avant d’accompagner le décollage de la navette qui amènera les astronautes au télescope, et de les suivre dans les opérations aussi minutieuses que dangereuses qu’ils doivent réaliser. C’est un mélange de jubilation pure et de nostalgie très forte qui vous étreint. Car depuis onze ans maintenant ce géant (13 mètres de long pour 11 tonnes) conçu par l’homme, en orbite à près de 600 km de la Terre scrute seul l’immensité de l’espace. Rendu obsolète par les avancées des télescopes terrestres, sa destinée demeure à ce jour incertaine. Et si la machine n’a pas de vie propre – du moins pour l’instant – l’accompagnent les espoirs, les victoires et les déceptions de tous ceux qui ont travaillé à ce projet. Lorsqu’on regarde Hubble, on se sent tout petit. Et c’est très bien comme ça, car l’immensité de l’espace, et notre imagination infinie, risquent encore de nous faire voyager…

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19 commentaires
  1. Haha, je viens justement d’envoyer un message à Ahn pour vous prévenir de l’ouverture l’exposition ! Elle est vraiment très sympa, surtout la seconde partie. Le vaisseau Cylon est vraiment très très impressionnant ! En tout cas ne loupez pas l’expo. En plus on est tout au début, donc tout est encore nickel.

    Par contre n’oubliez pas de réserver, ça peut servir !

  2. Han et je suis pas sur Paris galère de rater ça
    Si vous visitez, le jdg pourrais poster des photos ? Ca serais sympa merci 🙂

  3. Ah oui, quelques précisions. En fait les films à la géode durent rarement plus de 50 minutes. Je sais pas si c’est le format qui veut ça ! Aussi, concernant Hubble, s’il nous aura bien servi, il a aujourd’hui fait son temps. Il sera remplacé en 2014 par le JWST : James Webb Space Telescope (http://www.jwst.nasa.gov/), qui est construit avec les dernières technologies.

  4. “l’immensité de l’espace, et notre imagination infinie”

    Si seulement c’était le cas… Notre esprit et cerveau est régit par uniquement 3 dimensions (c’est anatomiquement prouvé, cela résulte de 3 petits os dans notre oreille interne) et 5 sens principaux. On sait que certains animaux en possède plus (de sens) et que sûrement plus de dimensions existe (mais il est IMPOSSIBLE de les IMAGINER car notre cerveau n’en est tout simplement pas capable).

    Exemple simple, la théorie (celle la plus acceptée) du Bing Bang:
    Le temps est représenté par un droite (infinie) avec passé, présent et futur. Le temps est aussi considéré comme infini.
    Sauf que la théorié du BB, c’est qu’il y avait un super rayon lumineux qui chauffé à des milliards de degré qui a donné lieu à la matière et au début du temps dans notre univers. Mais avant ca il y avait quoi? Qu’est ce qui a donné vie à ce rayon lumineux? Dieu? (= grosse blague) On ne sait pas et tant que notre esprit sera en 3D on ne pourra jamais même concevoir le fait qu’il y ait un début ou une fin au temps ou que le temps soit infini. On accepte soit l’un soit l’autre mais sans pour autant le comprendre.

    Mais j’ai l’espoir qu’un jour on se débarrasse de notre put1 d’esprit cartésien pour un autre et qu’on puisse enfin penser à trouver de vraies réponses.

    1. En même temps c’est bien grâce a ce “putain d’esprit cartésien” qu’on a pu ne serait-ce qu’envisager ce que le Big Bang peut être. Comment on peut parler de science en ne voulant pas être rationnel a un moment ? Surprenant …

      Et ce n’est pas a cause de notre perception tridimensionnelle que l’on ne sait pas ce qui s’est passe avant le Big Bang, c’est surtout que le temps et TOUT ce que l’on perçoit ont commence a ce moment la. Donc nous n’avons aucune observable de ce qu’il y avait avant, comment on peut espérer émettre un quelconque postulat sur un truc sans observable ?

      Bref. Bon article sinon, il y a tellement de matière en science-fiction …

  5. “[Hubble] Rendu obsolète par les avancées des télescopes terrestres …”

    Surement pas obsolète, auquel cas il n’y aurait pas eu de maintenance effectuée en 2009. Hubble est, a ma connaissance, le seul satellite permettant de travailler dans le domaine visible et proche infrarouge avant son successeur le JWST comme mentionné par redaurora. Les perturbations induites par l’atmosphère seront toujours la plus grande limitation pour les télescopes terrestres. Ce qui n’empêchera cependant pas l’ESO de construire un monstre de 42m de diamètre, dont le nom a lui seul fait rêver quantité d’astrophysiciens: l’European Extremely Large Telescope.

  6. Et bien ! Agréablement surprit par un article Geek ne traitant pas d’informatique !

    Avant que ça ne trolle — je n’écris presque jamais, mais je lis souvent le JDG —, je tiens à préciser que je n’ai rien contre les articles sur l’informatique !

    Simplement, c’est rafraîchissant de voir d’autres thèmes abordés, toujours geek, mais pas seulement geek informatique…

    Vraiment agréable !

    Par contre des efforts à faire sur la mise en page de l’article…

  7. Je ne comprends pas pourquoi on est obligé d’aller chercher de la SF chez les anglo saxons !

    Regardez chez nous ! jimmy giueu, bilal, rené laloux….

    Il y a une esthétique et une grandeur dans la SF Francaise qui ne seras jamais égalé par le consumérisme à l’américaine.

    Si seulement nous avions le budget et la volonté pour faire des films, nous serions une référence.

  8. Tu as bien choisi ton pseudo nawwwwwak.
    La perception de notre univers se fait aussi par la quatrième dimension (le temps).
    La theorie du big bang n’explique aucunement la création de l’univers mais ce qui en a découlé a partir du temps de Planck (10e-43 sec.)
    et enfin un “rayon de lumière” n’a pas crée l’univers car les premiers photons sont apparus bien longtemps après le big bang

  9. Et si je me trompe pas, aux dernières nouvelles une theorie voudrait que le big bang soit issu de l’effondrement d’un trou noir sur lui-meme…

  10. “avides prêts à vendre s’en même s’en rendre compte l’intégralité de leur planète à des aliens”

    Juste comme ca, il y a une ENOOOOORME faute (à la limite du “comme même” :p) ici

    SANS même s’en rendre compte !!!

    sinon intéressant comme article, bien que largement incomplet… mais bon, y a moyen de parler de la science inspirée de la science fiction facilement 1jour

    remarque en passant: dans une émission belge sur les robots, ils disaient à un moment “grace aux 3 lois de la robotique, un robot ne pourrait pas… etc”…
    ca m’a fait rire car:
    – pas de citation de source
    – ces 3 lois ne sont pas OBLIGATOIRES, ni même appliquées de facto… il faut les implémenter ces lois… on peut très bien faire des robots tueurs d’enfants innocents, il suffit de ne pas implémenter les 3 lois… Or, ils en parlaient comme si c’était une implication…
    construction d’un robot => implémentation des 3 lois sur ce robot

  11. Article très agréable, qui fait la synthèse entre des éléments assez éloignés sans que cela apparaisse comme forcé ou contre-nature. Une (petite) précision par contre, sur la notion de “héros”, il me semble qu’Alan Moore ne la remet pas tant en question dans ses Supreme, qui sont plutôt une redécouverte et remise en contexte des éléments propres aux années 60. Dans le sens remise en question du héros, son Marvelman/Miracleman me semble plus à propos. Bien que pas facile à trouver dans nos contrées… 🙂

  12. Et sinon, si vous n’êtes pas parisiano-centrés, ce film Hubble 3D est diffusé à la Cité de l’Espace, à Toulouse… La culture se trouve aussi (et essentiellement) au delà du périph! 🙂

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