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Gamecash répond à la plainte de l’UFC-Que Choisir

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Décidément, la plainte déposée il y a peu par l’UFC-Que Choisir, et visant à remettre en question les pratiques non seulement des éditeurs de jeux vidéo,…

Décidément, la plainte déposée il y a peu par l’UFC-Que Choisir, et visant à remettre en question les pratiques non seulement des éditeurs de jeux vidéo, mais aussi des revendeurs de jeux d’occasion, fait réagit. Cette fois, c’est l’enseigne Game Cash (50 magasins franchisés en France), qui se décide à monter au créneau. Cette dernier n’hésite ainsi pas à accueillir “très favorablement cette initiative”, tout en la trouvant “bien tardive et pas assez exhaustive”.

Avant de continuer sur un pamphlet certes conséquent, mais loin d’être dénué de sens, et notamment sur la question de “faire plusieurs fois la culbute sur une même galette CD ou Blu Ray”. N’est-ce pas ? Bref, c’est à lire ci-dessous. Bravo !


Depuis deux ans notre enseigne dénonce les pratiques de certains éditeurs, sans aucun résultat. Derrière le fallacieux prétexte de lutter contre le piratage (nous estimons que notre activité d’occasion participe aussi pleinement à cette lutte) se cachent deux objectifs bien moins avouables :

* obtenir de façon contrainte des bases de données clients que l’on espère captifs et squeezer à terme les distributeurs (c’est aussi la seule motivation d’une dématérialisation menée à marche forcée et dont la majorité des joueurs ne veut pas …) ;
* augmenter honteusement et de façon détournée des profits déjà confortables et faire plusieurs fois la culbute sur une même galette CD ou Blu Ray (cas unique dans la distribution de produits physiques !).

Au jeu des exemples auquel a décider de jouer le SELL (qui au passage fait comme si nous étions quantité négligeable… et reste très flou dans sa prise de position), nous savons aussi jouer : Pensez-vous réellement qu’un constructeur automobile pourrait prétendre toucher des droits à chacune des reventes en occasion de son véhicule neuf ? (Bien entendu il n’y a pas d’investissements lourds ni de R et D dans l’automobile !) Imaginez-vous un éditeur du Livre toucher des droits sur un ouvrage quand celui-ci passe de mains en mains pendant des années? Bien entendu non ! Et les ayants droits que sont les designers ou les auteurs ? Ils n’y prétendent pas non plus ! Certains éditeurs du jeu vidéo (et nous ne stigmatisons pas l’ensemble de la profession, la plupart ayant pris leurs distances vis à vis de ces pratiques) pensent qu’ils peuvent réinventer les règles fondamentales du commerce !

Bien entendu nous allons être accusés de ne prêcher que pour notre paroisse, nous qui sommes déjà affublés à tort de tous les maux (recel, baisse des ventes en neuf, etc. … ) nous qui sommes considérés comme des revendeurs de seconde zone. Car c’est encore une particularité du secteur du jeu vidéo, que nous devons aussi à la vision bornée de certains éditeurs : les acteurs de l’occasion dans l’automobile, le livre ou le prêt à porter sont des marchands honorables et utiles en ces temps de crise. Dans le jeu vidéo, ils sont suspects, voir infréquentables. Nous précisons que nous sommes à la fois des pourvoyeurs de pouvoir d’achat dans une conjoncture économique difficile, et que l’argent que nous (dans ce nous il faut lire l’ensemble des acteurs de l’occasion) octroyons à nos clients fidèles est quasi intégralement réinvesti dans l’achat de jeux neufs !
Concernant GAME CASH nous réaffirmons avoir été les inventeurs du Livre de police numérique en 2003, de l’autorisation parentale obligatoire, de la traçabilité informatique parfaite de nos produits d’occasion, tant sur le plan fiscal que pénal; et de la première plateforme web 100 % jeu d’occasion reliant particuliers et professionnels sans petites annonces …
Par ailleurs, très proches des clients (y compris sur les réseaux sociaux) nous avions pressenti une montée de la colère des joueurs à l’égard de l’abus des codes uniques d’activation et des pass online qui spolient les acheteurs de tous les droits fondamentaux lors d’un achat d’un produit à code : le droit à l’erreur d’achat, à l’échange, au prêt, au don, à la revente entre particuliers ou auprès de professionnels… Codes qui obligent toujours le consommateur à se connecter à internet (captation forcée de données personnelles – que dit la Cnil ?) même pour jouer offline dans certains cas. Nous ne comptons plus les plaintes récoltées dans nos magasins spécialisés à ce sujet (bien plus que les 500 clients qui se sont spontanément tournés vers UFC QUE CHOISIR ).

Nous sommes sans voix devant des éditeurs qui osent se comparer à Apple, quand nous (et la majorité des clients) avons encore en tête un loisir social, convivial qui rassemble autour d’une même passion, gamers et joueurs occasionnels (masculins et féminins). Par ailleurs comparons ce qui est comparable : les Apps d’Apple plafonnent à quelques euros, sont vendus en version uniquement dématérialisée, là où un jeu vidéo neuf démarre à 60, voire 70 euros et se distribue à plus de 90 % en version physique. De qui se moque-t-on ? Notre constat est amère et sans appel : quelques éditeurs ont perdu de vue l’acteur central de tout marché : le client. Qu’ils continuent et la branche vidéo-ludique sera consciencieusement sciée. En tout cas nous ne souhaitons pas être complices de ce suicide collectif, et réaffirmons ici solennellement que nous nous désolidarisons des éditeurs pratiquant le code d’activation unique payant. Nous irions jusqu’à accomp agner des actions de boycott de grandes envergure, si tel était le choix de nos clients. Nous l’affirmons ici, ce risque est aujourd’hui très grand : néanmoins nous craignons une fois de plus de crier contre le vent.

Nous en terminerons en affirmant que :

* nous sommes à la disposition d’UFC QUE CHOISIR et de la DGCCRF pour apporter notre concours à l’action en cours ;
* nous appelons tous les clients souhaitant témoigner à se faire connaître dans nos magasins ou sur notre site internet ;
* nous appelons l’ensemble des revendeurs indépendants de France et d’Europe à s’associer à ce combat qui est le leur ;
* Nous allons alerter les députés français et européens sur la situation actuelle afin de solliciter – si nécessaire – un encadrement législatif aux pratiques des éditeurs sur les pass.

Nous avons conscience que nous participons avec nos modestes moyens de revendeurs indépendants à une lutte de David contre Goliath … ou de la passion contre la finance, mais les David mécontents sont nombreux et ils ont cette fois pour fronde, la force démultiplicatrice d’un web 2.0 et des réseaux sociaux.

Philippe Cougé
Président de GAME CASH

Patrick Gomez
Directeur général

PS : GAME CASH n’attend pas l’issue de l’action d’UFC QUE CHOISIR pour mettre en place en décembre une signalétique claire et sans ambigüité pour signaler en magasin la présence des Pass online ou des codes d’activation, sur les produits neufs comme sur le jeux d’occasion.

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