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Dossier : ce qu’il faut savoir sur l’impression 3D

À défaut de devenir un appareil présent dans la plupart des maisons, comme le sont les imprimantes (2D) aujourd’hui, elles devraient arriver dans un premier temps…

À défaut de devenir un appareil présent dans la plupart des maisons, comme le sont les imprimantes (2D) aujourd’hui, elles devraient arriver dans un premier temps par le biais des entreprises, comme les imprimantes (2D) en leurs temps, l’analogie pourrait également être faite avec les ordinateurs.

Tant qu’une technologie est trop onéreuse ou nécessite trop d’expertise pour être massivement adoptée, elle reste réservée à un public d’amateurs éclairés ou de professionnels. Se démocratisant au fur et à mesure des besoins ponctuels des consommateurs.

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La Poste a bien fait les choses

C’est un parti pris par plusieurs entreprises qui commencent à proposer l’impression 3D comme un service accessoire. Les deux exemples les plus proches de nous sont ceux d’Orange et de La Poste qui proposent à leurs clients d’imprimer des objets, notamment des coques de téléphones, ou autres choses si vous avez le modèle (dans le cas de La Poste).

Les deux entreprises font appel à la société française Sculptéo, qui propose à la manière d’un imprimeur traditionnel, de fabriquer des objets pour le compte d’autrui. Comme avec La Poste, il est possible de leur envoyer par voies électroniques un modèle afin de l’imprimer dans le matériau de son choix.

Le champ des possibles

Comme nous le disions dans la première partie, la technologie ne se résume pas au dépôt de plastique couche après couche. De multiples matériaux sont potentiellement utilisables, avec des applications autrement plus intéressantes que la fabrication de figurines de Yoda en plastique.

Compte tenu de son immense versatilité, il est en fait possible d’imprimer à peu près n’importe quoi en 3D. Imaginez pouvoir remplacer à peu près tous les objets du quotidien, chez vous, à peu de frais (une fois l’imprimante achetée) et relativement rapidement ? Oui, ça fait un peu rêver même si, encore une fois, c’est un peu complexe aujourd’hui quand on ne maîtrise pas les logiciels de conception. Les modélistes pourraient également trouver leur bonheur dans la technologie. Des artistes ont aussi utilisé des imprimantes pour concevoir des œuvres plus ou moins étranges, plus ou moins intéressantes.

C’est moins accessible, mais il est aussi possible de voir plus grand. À l’occasion du 3D Print Show qui se tenait à Paris au mois de novembre, Stratasys, un des grands noms de l’industrie, a pu montrer des pièces particulièrement imposantes. On citera notamment des modèles d’armures utilisés par exemple dans Iron Man, des têtes de dinosaures et même une voiture. Preuves de faisabilité plus qu’autre chose, elles permettent de donner une idée des possibilités de l’impression 3D, qui a trouvé aussi beaucoup d’adeptes dans le domaine médical et scientifique.

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Oui, c’est imprimé en 3D

La technologie a déjà été employée à de multiples reprises dans le domaine médical avec des résultats fort intéressants. On se souviendra par exemple d’une prothèse de mandibule imprimée en 3D, ou d’une autre prothèse, résorbable, qui a permis de sauver la vie d’un enfant ayant des difficultés respiratoires. Moins invasif, il existe également un projet visant à concevoir des plâtres parfaitement adaptés à la fracture et à la morphologie du patient. Les cellules sont aussi un matériau de choix  pour l’impression 3D. On citera notamment ces chercheurs chinois qui ont réussi à bâtir des oreilles potentiellement utilisables par des chirurgiens esthétiques.

La NASA a également fait part à de multiples reprises de son intérêt pour l’impression 3D. L’agence spatiale à trois projets intéressants dans les tuyaux. L’un d’eux est déjà bien avancé. L’agence spatiale américaine va prochainement envoyer une imprimante dans l’espace afin de pouvoir fabriquer des pièces ou des outils qui auraient été perdus. Mise en orbite prévue pour l’automne pour 2014.

Le potentiel

Un peu plus loin de nous, la NASA travaille également sur une imprimante à nourriture qui servirait à imprimer les repas des astronautes durant leur voyage, vers Mars ou plus loin. L’espace nécessaire au stockage des aliments est réduit, et ils peuvent, en plus, être conservés nettement plus longtemps, jusqu’à trente ans. Un problème de moins pour la conquête du système solaire.

Enfin, et nous sommes cette fois plus dans le domaine de la science-fiction, l’agence étudie la possibilité de construire une base lunaire. L’agence spatiale européenne (ESA) a également un projet similaire. L’idée est d’envoyer sur notre satellite un robot imprimeur qui se servirait des composants de la surface lunaire comme matériaux de construction principale afin de bâtir des bâtiments habitables. L’avantage principal est de réduire drastiquement les coûts liés aux transports des briques nécessaires à la construction des murs.

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voilà à quoi pourrait ressembler la base lunaire (image : SSERVI)

Si nous sommes encore loin d’avoir une base lunaire, la chose est nettement plus proche sur Terre. Plusieurs sociétés ambitionnent déjà d’imprimer des maisons en 3D. La durée et les coûts de construction seraient sensiblement réduits.

Les chercheurs de l’université de Université de Californie du Sud, qui travaillent sur le projet, estiment que l’on pourrait faire sortir de terre une maison de 2500 pieds carrés (environ 230 m2) en 20 heures. Il s’agirait d’une imprimante type FDM, comme celle de notre test, mais avec du ciment en lieu et place du plastique. La taille de l’imprimante est évidemment adaptée en conséquence.

On comprend ainsi aisément pourquoi Barack Obama pense que l’impression 3D pourra, dans les années à venir, changer la façon dont nous envisageons la construction.

Sommaire

1. Un peu d’histoire
2. Étude de cas : Notre test de l’imprimante 3D Up Easy 120

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19 commentaires
  1. Je ne comprends pas l’utilité d’une imprimante 3D pour les multinationales genre samsung et tout si ils ont des usines pour fabriquer des objets deja, Par contre, le particulier et les petits pro genre les maquettes en archi oui la ca peut etre utile.

  2. Quel est l’utilité pour les multinationales possédant déjà des usines surement plus performantes des imprimantes 3D ? Du genre samsung et tout.
    Apres j’en aurai bien besoin pour faire des maquettes.

  3. Perso je maîtrise bien la conception/modélisation de produits en 3D et j’hésite limite à me lancer dans ce domaine …

  4. Pouvoir s’imprimer l’armure d’IronMan …. ouah. Par contre, d’un point de vue écologique je pense que l’impression 3D n’est peut être pas une bonne chose. Les objets jetables en plastique en veux tu en voilà …

  5. Pour les industriels, y a 2 intérêts d’avoir des imprimantes 3D: le prototypage rapide (comme son nom l’indique, pour faire des prototypes rapidement et à moindre coût surtout, Smoby en utilise une pour ça) et la fabrication de pièces comme sur une chaîne de production, sauf avec des avantages de vitesse, de flexibilité, etc… C’est utilisé par exemple pour fabriquer des pièces d’avions.

  6. Travaillant dans ce domaine depuis plus de 10 ans, le prototypage 3D se démocratise enfin.
    La fabrication additive se développe de plus en plus et devient de plus en plus précise.
    Nous n’entendons pas encore se terme dans les blogs ou autre, cela s’appelle du frittage de poudre laser ou frittage de poudre par faisceau d’électrons. Oui le non est un peut barbare mais le concept est tout simplement révolutionnaire ! (métal ferreux, non ferreux style Alu voir même céramique). Associé à la numérisation 3D, aujourd’hui tout devient reproductible.

  7. Les bijoutiers testent des modèles imprimés en basse définition, puis en HD pour en tirer des moules ou juste valider des concepts… Avantage: Gain de temps et d’argent, avec une estimation précise des poids et volumes des produits fini.

  8. J’ai quelques doutes sur la donnée suivante “une maison en 20heures” parce que bon je suis pas un expert en construction mais rien que le temps de séchage des dalles, les raccordements eau/elec ça doit bien prendre plus de 20h =p

  9. @oleo Bah si les produits sont en plastiques ça doit bien se recycler. Par exemple les objets que le jdg a imprimé pour le test de l’imprimante si ils en veulent plus doit bien avoir moyen de refondre le tout et d’en refaire une bobine !

  10. Bel article, avec des infos fiables.

    @oleo : Etant donné le prix des pièces imprimées en 3D, le problème écologique ne se pose pas vraiment, on ne les jette pas. D’autant plus que ce sont des thermoplastiques (pour la technologie FDM) et donc c’est parfaitement recyclable si l’envie te prend te jeter tes pièces à 66€ HT le kilo.

  11. L’impression 3D est déjà bien développée dans les milieux intéressés.
    Les industriels font déjà des prototype via cet outil, on entre dans la phase démocratisation avec une ouverture de plus en plus grande au public et avec des modèles abordable prés à l’emploie. (fini le temps ou pour avoir une imprimante 3d pas tros cher (relativement au prix de l’époque) il fallait l’acheter en kit et la monter soit même avec pas mal de connaissances).

    Pour le coté écolo, le plastique n’est pas le seul matériaux disponible et à la vitesse à laquelle cela évolue on pourra imprimer avec tout et n’importe quoi lorsque la technologie sera mature.
    Aujourd’hui avoir une imprimante 3d pour un particulier lambda cela sert à rien. Il y a des niches dès qu’on fait du modélisme, de la robotique, …
    C’est clairement l’outil de production du future car il permet d’obtenir des formes impossible avec des moyens traditionnels et avec un gain de temps. D’ailleurs les temps d’impression sont très bon, en rapport avec ceux d’il y a ne serait-ce que 2 ou 3 ans auparavant.

    Hâte d’être dans 10 ou 15 ans, quand on aura dès outils totalement démocratisé car fonctionnel avec des catalogues de produit imprimable énorme.

    Et hâte de voir les batailles sur les brevets, et l’évolution de la vente de vaisselles et autres petit mobilier (pourquoi acheter des assiettes et autre si je peux les imprimer chez moi, avec en plus le même design).

  12. @Crambers : un jour, certainement.

    2000 euros, c’est encore au dessus de mes moyens, mais je pense que d’ici quelques années, on pourra en trouver dans le 500 euros et là, je vais probablement m’y mettre.

  13. Lire dans le journal du geek un article disant que l’impression 3d ne sert a rien chez monsieur tout le monde.. hum..
    J’en vends des imprimantes en kit , a monsieur tout le monde justement et je peux vous dire qu’une fois qu’on a VU et TOUCHé , les idées viennent toutes seules , et l’envie aussi.

    Je rêve de journalistes / écrivains de blog qui arrêteraient de penser pour les gens et leur disent quoi faire ou non ( ca c’est pas pour vous! ) . Faites le tests , vous seriez surpris de la réactivité de “monsieur tout le monde” , justement ! C’est vraiment un manque de respect évident.

  14. Ce qui me fascine dans l’impression 3D c’est quelle peut s’appliquer dans n’importe quel domaine d’activité ! Dernièrement dans le magazine Information Entreprise du mois de Juillet j’ai vu que l’impression 3D s’utilisait dans la communication et le marketing. Une agence s’est d’ailleurs spécialisé dans la fabrication d’objet de communication par impression 3D, leur site est pas mal : http://www.designobjet3d.fr/ !
    Bientôt tout se fera par impression 3D !

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