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Pas de redevance copie privée pour l’imprimante 3D

Proposée en amendement au projet de loi Macron pour la croissance et l’activité par le groupe socialiste au Sénat, la redevance copie privée appliquée à l’imprimante…

Proposée en amendement au projet de loi Macron pour la croissance et l’activité par le groupe socialiste au Sénat, la redevance copie privée appliquée à l’imprimante 3D a finalement été rejetée par les sénateurs.

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La redevance copie privée devait compenser le préjudice subi par les ayants droit, l’amendement prévoyant d’« étendre le principe de la rémunération pour copie privée aux outils de reproduction des œuvres en trois dimensions ».

À l’initiative de l’amendement, Richard Yung, sénateur PS, assure ainsi sur son blog que « La démocratisation de l’impression 3D accroît les risques d’atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Permettant une réplication à l’infini d’objets protégés par des titres de propriété intellectuelle (droit d’auteur, marques, dessins et modèles, brevets), l’impression 3D est susceptible de faciliter la commission d’actes de contrefaçon par des particuliers bénéficiant de l’exception pour copie privée. »

Les sénateurs ont finalement préféré rejeter cet amendement, les questions posées par la reproduction 3D posant plus de questions qu’une taxe copie privée n’apporte de réponses.

Le 17 avril, en séance, le sénateur UMP François Pillet, co-rapporteur du projet de loi Macron, a ainsi argué que « par nature, les œuvres d’art matérielles sont exclues de l’autorisation légale de copie privée. Certes, on peut graver chez soi, à titre privé, un CD ; c’est pour cette raison qu’une taxe sur les CD existe. Mais il ne saurait y avoir de rémunération pour copie privée pour les dessins ou les sculptures », comme le rapporte NextInpact.

En effet, le sénateur a justifié ce choix en opérant la distinction entre reproduction et contrefaçon, l’une étant licite, l’autre non. « Un objet fabriqué par une imprimante 3D, au mépris des règles, est, en soi, une contrefaçon », une taxe ne peut donc être appliquée sur un objet par nature illicite.

imprimante_3d

En bon ministre de l’Économie, Emmanuel Macron a plaidé pour une alternative qui préserverait un « secteur [qui] se développe » et sur lequel les Français sont présents en nombre.

« À mon avis, la solution ne saurait être une application classique de la copie privée. […] Certains acteurs français se débrouillent très bien. Ils sont de véritables concurrents des acteurs internationaux. Je pense, entre autres, au groupe Gorgé », a-t-il ainsi plaidé.

Précisant ainsi que « l’enjeu est de connaître le bon critère de protection, surtout au regard de la compétition internationale, sans pour autant contraindre de manière excessive les acteurs concernés et les gêner dans leur développement industriel. La protection des œuvres culturelles est supérieure à celle qui s’applique pour les composants industriels classiques ».

L’idée d’une future taxe n’est donc pas à exclure, le ministre ayant opté pour la création d’un groupe de travail chargé de travailler sur le sujet en collaboration avec Bercy. Richard Yung, a donc consenti à retirer son amendement. Il n’est pas pour autant à court d’idées. Oublions les imprimantes (pour le moment) et taxons « les programmes utilisés pour activer l’impression ». Ainsi, « on pourrait imaginer une redevance sur les programmes informatiques. »

Élémentaire.

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1 commentaire
  1. “La démocratisation de l’impression 3D accroît les risques d’atteinte aux droits de propriété intellectuelle”

    Autrement dit ils envisagent une taxe pour un préjudice non constaté mais qui pourrait se produire.
    C’est le cas pour tout objet qui permet des reproductions : appareils photos, imprimantes, magnétophones.
    Il faut donc tout taxer dans la logique PS.

    Pourquoi ne pas aussi taxer la cuisinière qui risque de copier la recette d’un chef cuisinier ou d’un chef pâtissier en voulant régaler ses invités.
    Il faut taxer aussi les instruments de musique car l’amateur qui apprend une œuvre utilise le travail et la création d’un compositeur qui devient de ce fait ayant droit.
    Il faut taxer les imprimeurs qui reproduisent des documents ou des prospectus sur lesquels apparaissent des objets ou des marques.

    Bref, il faut arrêter de voir des ayants droit de partout et de taxer tous azimuts.
    Nos politiques oublient que nous aussi nous sommes des ayants-droit car nous les rémunérons grassement et nous avons le droit d’exiger qu’ils nous représentent honnêtement et sincèrement, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

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