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Martin Bouygues explique l’échec des négociations, Free dans le viseur

Contrairement aux premières annonces faisant d’Emmanuel Macron et des exigences de l’État la cause de tous les maux, Martin Bouygues désigne une autre cible, à chercher…

Contrairement aux premières annonces faisant d’Emmanuel Macron et des exigences de l’État la cause de tous les maux, Martin Bouygues désigne une autre cible, à chercher dans les rangs des opérateurs présents à la table des négociations.

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Après trois mois de fiançailles, le mariage entre Bouygues Télécoms et Orange n’aura finalement pas lieu. L’information tombait vendredi soir après que les conseils d’administration des deux opérateurs ont annoncé l’échec des négociations.

Un échec imputé dans un premier temps au ministre de l’Économie Emmanuel Macron, les exigences de l’État auraient fini de sceller le cercueil de cette opération.

Pourtant, dans un entretien donné au Figaro, Martin Bouygues pointe dans une autre direction.

« Si nous étions quatre à la table des négociations, nous n’étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l’un des protagonistes nourrissait l’ambition d’avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer ».

Et Bercy, malgré des exigences « très étranges », n’y serait pour rien.

En fin de semaine dernière, alors que l’accord était toujours en suspens, Le Monde se faisait l’écho des exigences de Niel, qui commençaient fortement à « hérisser » le PDG d’Orange Stéphane Richard. Xavier Niel souhaitant des garanties substantielles, dont le prolongement de son contrat d’itinérance au-delà de 2017.

Le boss d’Iliad (maison mère de Free) pensait-il Martin Bouygues aux abois ? « Certains ont cru que je bluffais et que je négociais le dos au mur. C’était stupide et même puéril de la penser », estime Martin Bouygues.

Et pour l’homme d’affaires c’est l’absence d’accord entre les trois opérateurs qui a ruiné toute chance de mariage, plus que les exigences de l’État : « Si nous étions parvenus à un accord entre les quatre opérateurs, ce sujet-là aurait fini, je l’imagine, par trouver sa solution » explique-t-il.

Michel Sapin, le ministre des Finances, avait tenu à défendre la position de l’État dans ce deal avorté : « L’État, il est là pour défendre les intérêts de l’État. Il n’est pas là pour faciliter le gain de tel ou tel dans une opération de cette nature et donc l’État a défendu ses intérêts, là, comme il les avait défendus chez Renault et comme il les défendra toujours », a-t-il tenu à préciser dans l’émission « C politique ».

« Nous ne sommes pas là pour accepter […] n’importe quelle valorisation, c’est-à-dire qu’une entreprise se mette à gagner plus d’argent qu’elle ne mérite dans une fusion de cette nature », a-t-il évoqué alors que Martin Bouygues fixait la valorisation de sa filiale à 10 milliards d’euros, soit le prix proposé par Patrick Drahi pour racheter BT un an plus tôt, quand l’État en proposait 6 milliards.

Quoi qu’il en soit, Martin Bouygues reste optimiste pour l’avenir : « Je ne suis pas inquiet. L’entreprise est parfaitement viable dans un marché à quatre [opérateurs, NDLR]. […] Sa structure de coûts est une des plus basses du marché, et elle a l’un des meilleurs réseaux mobiles. Le premier trimestre témoignera de notre croissance à la fois dans le fixe et dans le mobile », a-t-il prédit.

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11 commentaires
  1. J’aime bien comment, maintenant que Bouygues reste opérateur et n’a donc plus à s’en prendre aux exigences “étranges” de l’état, il se retourne contre son concurrent pour le dénigrer histoire de salir son image pour blanchir la sienne auprès des clients. Faut toujours savoir tirer son épingle du jeu et tirer parti de toutes les situations.

  2. “Je ne suis pas inquiet. L’entreprise est parfaitement viable dans un marché à quatre [opérateurs, NDLR]”
    Pourquoi vendre alors ??!!! XD

    1. MB préfère vendre BT pendant que l’entreprise se porte bien. Il est en position de force pour négocier. À l’inverse si l’entreprise se serait mal portée. Après je pense qu’il a compris que ce n’est pas possible à quatre opérateurs mais ça il ne le dira pas ouvertement.

      1. BT ne va pas si bien que cela. Certes ils ont beaucoup de clients, mais ces clients ont été obtenus en cassant les prix au point de ne plus marger. Le but de sortir des offres internet à 20 euros, des forfaits tout illimités à 3,99€ pendant 12 mois, était de gonfler le nombre d’abonner temporairement pour que BT puisse être revendu plus cher. Que les employés de Bouygues Telecom se préparent à des charrettes sociales parce que d’ici un ou deux ans, l’entreprise aura une baisse considérable du chiffre d’affaire et des bénéfices. Il y aura moins d’investissements sur le réseau de Bouygues et le chiffre d’affaires et les bénéfices baisserons encore plus.
        Il y a fort à parier que d’ici 6 ou 7 mois, Bouygues augmentent les tarifs de son offre internet sans engagement de 2 ou 3 euros.

  3. Je vais pleurer, de compassion pour martin bouygues… Ah, non, en fait

    De toutes facons, si Free n’avait peu d’intérêt à participer au désossement de bouygues, c’est peu étonnant qu’ils aient peu eu envie de se mouiller XD

  4. ouais, c’est un peu comme si on me forçait à acheter une voiture d’occasion plutôt que neuve et à l’intérieur de laquelle on m’obligerait à transporter deux passagers non voulus et en permanence…c’est pareil avec le réseau de Bouygues et ses boutiques.

  5. le message de reuters est éloquent :
    “Le rapprochement de la filiale télécoms du groupe de BTP Bouygues et de l’opérateur historique aurait permis, en limitant la concurrence, de mettre un terme à la guerre des tarifs déclenchée par l’arrivée des offres à bas prix de Free, filiale d’Iliad, en 2012.”
    En clair, on aurait vu une hausse des prix générale… merci free, il a tout compris aux ententes sur les prix!

  6. A terme ce seront nous qui verrons le retard pris à payer pour 4 opérateurs pour le petit pays qui est la France : ils n’auront pas l’argent pour investir ! Mais Free est socialo-compatible, et notamment de tous ceux qui veulent se prendre pour des grands patrons d’entreprises avec l’argent des contribuables. Macron m’a bien déçu !

    1. Nous n’avons rien à envier à nos amis étrangers car nous avons un des réseau les plus dense et le moins cher et qui n’empêche pas l’investissement.
      Regarde ce qu’à déployé free depuis trois ans pour t’en convaincre.
      Avant free c’était tout sclérosé, zéro investissement, chacun assis sur sa rente de situation.
      Pour info, Xavier Niel est actionnaire majoritaire de illiad et, quand il investit, c’est son argent qu’il met sur la table, pas celui du contribuable.
      Macron n’a rien fait de plus que de ne pas “donner” orange à Martin Bouygues et c’est bien ce dernier qui a fait capoter l’affaire en voulant sous-évaluer la valeur des titres de orange et sur-évaluer les siens dans le deal d’échange d’actions.
      Ne confondons pas.

  7. J’espère au moins que les clients B&Y et Sosh ont bien mesuré combien ils comptent pour leurs adorés opérateurs respectifs… de même que les clients Bbox, puisque les deux opérateurs étaient prêts à les bazarder à SFR…

    Sacrée considération.

    1. Euh… Ouai. C’est le cas pour toute boite qui revend tout ou partie de ses activités, de tout actionnaire qui achète et revend des parts, ou de tout client qui change de crèmerie. Enfin c’est le cas pour tout, t’es leur client, t’es pas leur pote, de la même façon que tu ne fais surement pas d’état d’âme quand tu change d’opérateur, si ?

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