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[Cinéma] On a posé 5 questions à Colm McCarthy, réalisateur de The Girl with all the Gifts, primé à Gérardmer cette année

Récompensé par le prix du public à Gerardmer, Colm McCarthy s’est entretenu avec nous sur The Girl with all the Gifts, un film de science-fiction enlevé…

Récompensé par le prix du public à Gerardmer, Colm McCarthy s’est entretenu avec nous sur The Girl with all the Gifts, un film de science-fiction enlevé sorti en septembre dernier.

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En compétition lors du dernier Festival international du Film Fantastique de Gérardmer (notre résumé, c’est par ici), le réalisateur de The Girl with all the Gifts, Colm McCarthy, a répondu à nos questions quelques heures avant de recevoir le Prix du public.

L’histoire du film est adaptée d’un livre. Comment en êtes-vous arrivé jusque-là ?

C’est un processus un peu particulier. On s’est d’abord basé sur une nouvelle de Mike Carey, qui a permis de créer les huit premières minutes du film. Elles correspondaient au premier chapitre d’un ensemble d’histoires courtes. La productrice me l’a fait lire et j’ai tout de suite apprécié. On a rapidement voulu adapter l’univers en vidéo. On a donc parlé de différents types de projets filmés avec Mike, en revenant constamment sur ces petites histoires. Nous avons trouvé une fin qui nous plaisait alors il a décidé d’allonger une de ces histoires en particulier et a produit un script de 30 pages.

On a ensuite demandé une aide financière afin de pouvoir recevoir de l’argent du gouvernement. En attendant, Mike était si enthousiaste qu’il a commencé à écrire le roman en même temps. Quelques mois plus tard, lorsque nous avons reçu la validation pour le financement, nous avons pu travailler sur cette base, même si on a modifié pas mal de choses sur le chemin. Il faut savoir que le film a pris une direction assez différente par rapport au livre.

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Avant même que nous ayons mis en place tout le processus de production du film, le livre fut publié et c’est devenu un hit grâce au bouche-à-oreille. Il s’en est vendu 600 000 copies et Joss Whedon en a parlé sur son compte twitter, ce qui a permis de faciliter la recherche de financement.

Mélanie est excessivement polie en dépit de l’agressivité des soldats, pourquoi vous avez exagéré autant ce trait de caractère ?

Mélanie est une jeune fille particulièrement enthousiaste. Si elle ne réagit pas vraiment à la présence et la brutalité des soldats, c’est avant tout car elle n’a rien connu d’autre. C’est une pré-adolescente. Elle n’est donc pas encore dans une phase de révolte, mais juste avant. Elle apprécie d’étudier et de comprendre ce qui l’entoure.

Une partie du film consiste à jouer sur le paradoxe entre l’innocence et le fait d’être un monstre, ce que l’on peut retrouver dans le compte de Frankenstein. Jouer sur ces notions de pureté et de dangerosité était une des idées principales.

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Est-elle le symbole d’un message de tolérance ?

On voulait clairement que les spectateurs aiment Mélanie pour ce qu’elle représente, c’est-à-dire une forme de tolérance. On voulait qu’ils se posent des questions sur ce qui fait de nous des humains. Sur ce que l’on porte en nous. Dans un certain sens, l’humanité est un organisme qui a 300 000 ans, et chacun d’entre nous est connecté grâce à des idées que nous avons mises en place. Nous sommes des descendants de penseurs comme De Vinci par exemple, car nous vivons à travers ses idées, son génie. Nous sommes le produit de l’évolution de la pensée, et Melanie représente un peu cette idée.

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Beaucoup des films projetés à Gérardmer cette année se sont terminés avec une fin ouverte, mais une fin ouverte négative. Vous avez choisi un message positif. Pouvez-vous nous parler de ça ?

Lorsqu’on développe une histoire, il est très difficile de savoir exactement comment sera la fin. Nous n’avons pas décidé de cette dernière en fonction de choix marketing, mais selon ce qui nous semblait le mieux. On a rapidement évoqué l’idée de filmer une scène renvoyant directement au début du film. Cet effet miroir sur le récit nous a tout de suite enthousiasmés puisqu’il reste ouvert sur ce qui pourrait se passer dans le futur.

Quelles sont vos influences dans le cinéma fantastique ?

J’en aime beaucoup donc c’est difficile. La raison pour laquelle je suis devenu réalisateur est probablement le film Star Wars, que j’ai vu quand j’avais cinq ans. C’était forcement une expérience pour moi. J’ai d’ailleurs plutôt apprécié les derniers films de la franchise. J’ai aussi un faible pour les anciens Dracula, The Shining et l’univers de Guillermo del Toro.

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J’ai eu l’occasion de travailler avec David S. Goyer, le scénariste des Batman de Nolan, et j’adore son travail. Mais il y en a beaucoup d’autres… En fait, je pense que j’aime le film “de genre” chez les Américains. C’est-à-dire une oeuvre qui ne fait pas forcément partie du fantastique, mais dont le récit est porté par un aspect mythique. Cela peut concerner des films de gangsters ou des biopic musicaux. Chez vous, je trouve par exemple que Le Prophète (de Jacques Audiard) est excellent, car c’est une histoire sérieuse avec des touches de surnaturel (les visions, etc…).

The Girl with all the Gifts n’a pas encore de date de sortie en France mais son récent prix à Gérardmer devrait faciliter son arrivée dans les salles de l’hexagone.

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