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Les Américains font moins l’amour, et les écrans n’y seraient pas totalement étrangers

En 20 ans, l’activité sexuelle des Américains s’est réduite. Parmi les explications trouvées, l’avènement des réseaux sociaux et du streaming vidéo qui a poussé nombre d’entre eux à privilégier leurs écrans, plutôt que leur libido.

Match Point

En 2016, une étude publiée par Havas Worldwide prétendait que près de la moitié les femmes préféraient un bon restaurant à une partie de jambe en l’air. Dans l’un des cas, le plaisir est assuré, dans l’autre les étoiles doivent parfois être alignées.

Il faut croire qu’il n’y a pas que la nourriture qui éloigne les personnes de leur couette. Les Américains font moins l’amour que dans les années 90. Une situation qui peut trouver son explication dans la part toujours plus importante de célibataires et de personnes sans partenaires réguliers, mais aussi dans la propension de cette génération à privilégier le binge-watching sur Netflix ou à dérouler leur timeline sur les réseaux sociaux, plutôt qu’à s’occuper du monde extérieur.

Moins de sexe, plus d’écrans ?

Une nouvelle étude publiée par le journal Archives des comportements sexuels montre que dans les années 90, l’Américain moyen faisait l’amour environ 60 à 65 fois dans l’année, en 2014, ce chiffre est tombé à 53 fois l’an. Et les Millennials et autre génération Z (née entre 1995 et 2015) n’ont que leur âge pour pleurer : ils pratiquent moins que toutes les générations précédentes, quand les plus de 70 ans, eux, semble jouir d’une nouvelle fougue puisqu’ils ont plus d’activité sexuelle en 2014 qu’en 1989.

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Black Mirror – S03

Et ce déclin se vérifie quel que soit l’age, le genre, l’ethnie, le statut marital, ou l’endroit où ces personnes vivent. Un groupe est particulièrement touché par ce déclin : les personnes mariées. On pourrait croire la chose aisée pour elles, servie sur un plateau, que nenni (56 fois en 2014 contre 67 en 1898) ! Dans le même temps, la part des célibataires a augmenté et le pourcentage d’Américains âgés de 18 à 29 ans qui vivent seuls (sans partenaires, marié ou non) est passé à 64 % en 2014 contre seulement 48 % en 2005.

Des modes de consommation chronophages

Que se passe-t-il ? L’ultra connectivité me direz-vous ? Si l’étude n’est pas catégorique là-dessus, c’est un point qu’il convient de ne pas négliger. L’étude pointe notamment une certaine crise du bonheur chez les plus de 30 ans (étude de ces mêmes chercheurs), mais aussi les changements culturels qui ont eu lieu ces 20 dernières années, à savoir la montée des médias sociaux et du streaming vidéo qui, il faut le dire, prennent une part de plus en plus importante dans nos vies. Ces nouveaux modes de consommations (de la culture et de l’information) pourraient jouer un rôle sur le fait que les Américains préfèrent regarder Netflix et leur Instagram plutôt qu’avoir des rapports sexuels.

Interrogé par The Verge, Mark Regnerus, professeur agrégé de sociologie à l’Université du Texas (à Austin) et auteur du livre Cheap Sex: The Transformation of Men, Marriage, and Monogamy, explique :

« Regardez autour de vous – les gens qui sortent dîner semblent plus intéressés par le boitier en face d’eux que la personne à côté d’eux. « Bien sûr, le sexe souffre dans telles circonstances ».

Vie connectée Vs IRL

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Demolition Man

Toutefois, comme le relève The Verge, l’étude souffre de quelques limites : les données sur lesquelles se basent l’étude proviennent d’une enquête nationale sur les adultes Américains au niveau national, étude qui s’applique généralement aux personnes hétérosexuelles. Par ailleurs, le sexe est défini différemment que l’on interroge une personne ou une autre, certains incluent la masturbation (seule ou à deux) dans les rapports sexuels et d’autres non.

Des résultats à mettre en parallèle avec cette étude américaine parue la semaine dernière qui estime que les réseaux sociaux concourent au sentiment d’isolement des individus. Plus on les utilise, plus on se sent seul.

Une spécificité qu’on préférerait laisser aux Américains.

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3 commentaires
  1. Mouais, je doutes des conclusions de cette étude. Une vraie constante, aux Etats-Unis, en France, au Japon et dans d’autres pays dit riches, c’est l’explosion du célibat, qui touche énormément de jeunes entre 18 et 30 ans, avec une proportion nettement plus importante chez les hommes (eh oui, les femmes se “partagent” certains hommes plus séduisants, sinon les scores seraient évidemment identiques sur les deux sexes); près des deux tiers de célibataires “complets” entre 18 et 30 ans aux Etats-Unis c’est énorme, et cela signifie surtout que le sexe bientôt ne sera plus que le privilège d’une minorité choisie via Tinder et compagnie; et c’est pareil en France où 21% des hommes nés au début des années 60 n’ont pas d’enfants et ce chiffre serait supérieur encore sur les générations suivantes selon l’INSEE. Plus facile d’accuser les écrans que d’incriminer les conséquences d’une liberté sexuelle (cool en soi) qui a malheureusement accru les standards de sélection et les critères de plus en plus ultra-normatifs , ce qui a étrangement eu des conséquences passablement catastrophiques du côté des hommes, nombre d’entre eux n’étant tout simplement plus “choisis”. Il ne faut pas inverser les causes et les conséquences : si de plus en plus d’hommes se réfugient dan les plaisirs “virtuels” c’est qu’ils n’ont plus de plaisirs “réels” sous la main, et pas l’inverse. Vous aurez beau lever le nez de votre portable, sur Paris, il reste très dur de pécho si on a un physique juste “moyen”. Le smartphone n’y est malheureusement pour rien, enfin presque (Tinder et co sont eux les vrais responsables, entre autres).

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