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Theresa May veut réglementer internet après les attaques de Londres

La Première ministre britannique accuse internet d’offrir un « espace sûr » aux extrémistes et appelle à les en priver. Une volonté à l’air de déjà-vu.

Theresa May. Crédit image :

Dimanche matin, au lendemain des attaques qui ont frappé la capitale britannique, la Première ministre Theresa May a estimé que le Royaume-Uni était « bien trop tolérant » avec les extrémistes, dont les islamistes. Et la lutte contre cette idéologie – « idéologie qui est une perversion de l’islam et de la vérité » – passe notamment par une meilleure régulation d’internet.

« Nous ne pouvons pas vaincre cette idéologie uniquement par des moyens militaires. Il faut changer l’état d’esprit de ces personnes. […] Nous ne pouvons octroyer à cette idéologie l’espace sur dont elle a besoin pour se propager », a-t-elle tancé devant le 10 Downing Street. « C’est précisément ce qu’internet, et les grandes compagnies qui fournissent les services internet offrent ».

Priver les terroristes d’un “espace sûr”

La Grande-Bretagne doit donc fournir de nouveaux efforts et conclure de nouveaux accords internationaux avec d’autres pays pour « priver les extrémistes de leurs espaces sûrs en ligne ».

Theresa May souhaite réussir là où son prédécesseur a échoué. En janvier 2015, au lendemain de l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo, David Cameron, alors Premier ministre, appelait à interdire les « espaces sûrs » sur Internet et visait spécifiquement les applications de messageries chiffrées (WhatsApp, Telegram, Signal) qui compliqueraient la tâche des autorités.

Plusieurs tentatives avortées

Une attaque en règle contre le chiffrement reprise en chœur par le gouvernement français, le directeur de la NSA, Michael Rogers, la CIA, mais aussi plusieurs médias français et anglo-saxons peu après les attentats de Paris de novembre 2015.

« Nous n’avons pas généré de renseignement en amont, clairement si on avait su, Paris n’aurait pas eu lieu. » Mike Rogers

Comme le rappelle The Verge, ce n’est pas la première fois que Theresa May appelle à réglementer Internet. En 2012, alors ministre de l’Intérieur, elle proposait un projet de loi visant à obliger les FAI à conserver les données des utilisateurs pendant un an. C’est elle encore qui se trouvait derrière la très controversée loi sur le renseignement britannique, l’Investigatory Powers Bill, immédiatement rebaptisée The Snooper’s Charter (la charte des espions) par les défenseurs de la vie privée et des libertés numériques. Edward Snowden n’avait pas hésité à la qualifier de loi « la plus extrême jamais adoptée en démocratie ».

Les géants du web sous pression

C’est sur la demande de la Grande-Bretagne, lors du dernier G7, que les sept plus puissantes économies de la planète ont promis d’accentuer la pression sur les géants du web pour qu’ils luttent davantage contre les propos haineux sur Internet.

« Les fournisseurs d’accès à Internet et les réseaux sociaux [sont appelés] à accroître substantiellement leurs efforts pour résoudre le problème des contenus terroristes », indique leur communiqué commun. Notamment par le biais d’une élimination automatique de ces contenus, qui ne se fera pas sans poser des questions ou soulever des controverses (faux positifs par exemple).

Une suppression automatique déjà mise en place par Google (avec YouTube) et Facebook depuis juin 2016. Une initiative qui intervenait quelques semaines après avoir signé un code de bonne conduite – dont Twitter et Microsoft sont également signataires – avec la Commission européenne pour contrer les discours haineux de leur plateforme.

Toutefois, malgré les polémiques, les géants du web rétorquent régulièrement qu’ils n’ont pas d’algorithme magique pour éradiquer ce type de contenus et préfèrent s’en remettre aux signalements des utilisateurs.

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14 commentaires
  1. Mais ces gens connaissent le deepweb ? Ou ils pense réellement qu’on se fait embrigader en allant sur Daesh.com après avoir tapé “je veux tuer des gens” dans Google …. ?

    1. Le problème, c’est que souvent c’est sur facebook voir tweeter que les jeunes se font embrigader…
      Quand tu va sur le deepweb pour ce genre de chose, c’est que tu es déjà bien emmêlé dedans en général…

    2. Bonjour,

      Visiblement vous ne savez pas de quoi vous parlez, sinon vous n’emploieriez pas l’expression “deepweb” hors de propos.

      Se moquer des politiciens ignorants, c’est bien. Se renseigner un peu sur le sujet, c’est mieux.

      1. Faire remarquer une erreur, c’est bien, expliquer ou est l’erreur c’est mieux.
        @K1, le Deep-web, c’est tout le web qui n’a pas été indexé par les moteurs google (par exemple, un site qui a une profondeur de 40 pages ne sera pas parcouru par le moteur google, et donc non indexé, ces pages appartiendront au deep-web).
        Le Dark-web, c’est une partie du deep-web, et qui correspond à des réseaux du web auxquels on ne peut accéder sans passer par des VPN (en général) ou équivalents, qui permettent de disparaître des radars de surveillance. Exemple: TOR
        C’est donc le Dark-web qui est utilisé par un certain nombre d’activistes politiques, de pédophiles, de mecs qui veulent acheter de la drogue discrètement ou des armes

  2. c’est clairement une connasse qui piste que dalle ou qui se fout de la gueule du monde ou qui a clairement des intentions totalitaires, dans les trois cas c’est une vielle pute de merde

  3. Tant qu’il aura internet , de l’espionnage industriel (cyber attaque) / CIA , etc…
    il aura toujours le Darknet et ne pourrons jamais stoper le terrorisme.

  4. Elle n’a qu’à interdire les prédicateurs qui prêchent dans la rue en Angleterre … ça serait déjà pas mal. Et renforcer le contrôle d’internet pousse ses utilisateurs à rechercher de plus en plus l’anonymat et donc favorise l’émergence des logiciels de cryptage.

  5. On n eteint pas une ideologie en bombardant ou en essayant vainement de contrôler les internets.
    Les politiciens sont désespérants de débilité.

  6. J’imagine bien le terro qui est tranquillement derrière son petit Tor, recrutant calmement sur facebook grace à une adresse mail générée aléatoirement s’esclaffer devant l’esbroufe de la vieille peau.
    On parie que les gus vont nous dire qu’ils vont scruter nettement plus finement désormais le minitel?

    1. Tor est juste une chaine de proxy, il ne crypte pas les informations avant le premier relais, si ?
      Parce que si non, alors il sert absolument a rien si c’est ton FAI qui te surveille.

      1. Les informations sont cryptées au moment même ou tu rentres sur le réseau… sinon il est évident que tu vas être chopé immédiatement!

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