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On a posé 5 questions à l’éditeur Akileos au sujet de sa belle collection BFI : Classiques du cinéma

Maison de publication indépendante fondée en 2002, Akileos se spécialise dans la bande dessinée. À son actif, on retrouve des œuvres comme Giant Days ou Le…

Maison de publication indépendante fondée en 2002, Akileos se spécialise dans la bande dessinée. À son actif, on retrouve des œuvres comme Giant Days ou Le Beffroi (dont on vous parle dans notre dernière sélection BD) ou une des récentes adaptations de la série Doctor Who.

Doté d’un catalogue composé à égale mesure d’auteurs américains et européens, cet éditeur propose de découvrir des planches de tous les horizons. Depuis peu, Akileos publie également des ouvrages d’analyse sur les grands classiques du cinéma. Ces travaux effectués pour le célèbre British Film Institute sont par la suite traduits et joliment présentés au public. L’occasion de (re)découvrir des films majeurs comme Shining, Brazil, Les Sept Samouraïs ou encore Le Parrain. Un choix éditorial inattendu, mais bienvenu, que Diane Lecerf, éditrice chez Akileos, a voulu justifier à travers nos questions.

Journal du Geek : Akileos n’est pas forcement connu pour ses publications à caractère cinématographique. Pourquoi avoir choisi de publier une telle collection ?

Diane Lecerf : Le lien entre les Éditions Akileos et le cinéma s’est fait naturellement et de manière étonnamment transversale. En réalité, beaucoup de nos auteurs sont également animateurs, storyboarders, concept artists (comme Glyn Dillon, auteur de notre livre primé en 2013, Le Nao de Brown, qui est devenu costumier sur les nouveaux films Star Wars. Il sera d’ailleurs avec nous à la Comic-Con Paris cette année). En fait on est passé de la bande dessinée au beau-livre via les beaux-livres d’illustrations de nos auteurs ou des amis de nos auteurs (comme L’Art de Peter de Sève).

Emmanuel Bouteille, un des éditeurs fondateurs avait débuté une collection cinéma dès 2012 avec Prometheus : L’univers du film, puis L’Antre de la Hammer. Avec le temps on a décidé de se pencher essentiellement sur des analyses à long terme, que l’on juge plus intéressantes. C’est encore Emmanuel qui a repéré la collection du British Film Institute que j’ai tout de suite validée et que nous avons débuté en 2016.

Comment sélectionnez-vous les œuvres en question, parmi la large collection du British Film Institute ?

Pour les premiers ouvrages, comme c’était difficile de choisir, nous avons sélectionné certains de nos films cultes un peu égoïstement… En ce moment on détermine les sorties de 2018, on présélectionne des titres en variant les genres (même si notre public BD ou cinéma est assez friand de fantastique donc on a pas mal de films cultes fantastiques).

Cette année on a traité un premier western avec Rio Bravo et un dessin animé culte cet automne (Le Voyage de Chihiro). Quand on peut, on tente de coller à l’actu, comme pour Blade Runner cette année, et ensuite, eh bien on les lit. Car les auteurs varient et nous avons nos exigences en termes de contenu ! Pour l’hiver prochain, on a sélectionné des titres plus sombres, thriller et horreur, on respecte même l’ambiance de la saison…

L’analyse de film et la critique sont des exercices complexes. Quelle tranche d’âge de votre public est susceptible d’être intéressée ?

En réalité, si les auteurs varient et viennent tous d’un cursus universitaire, tous les fans peuvent être intéressés par le livre qui concerne leur film culte. Les analyses sont subjectives, les styles variés et seuls un ou deux titres sont plus difficiles d’accès en termes de langage. On peut penser qu’il s’agit de livres pour adultes mais ado, j’aurais adoré tomber sur l’analyse de Brazil et elle est tout à fait lisible ! En revanche, il s’agit d’analyser les thématiques, les aléas de production, ce ne sont pas des artbooks riches en images ou en anecdotes plus légères. Donc je dirai : pour les cinéphiles, et pour un titre en particulier, pour tout grand fan du film en question.

Combien de temps en moyenne dure la traduction de ces ouvrages, rédigés à l’origine en anglais ?

Ils ne font « que » 96 à 128 pages, mais il faut un bon mois pour traduire ces livres, pour un traducteur à plein temps, sachant qu’ensuite il y a plusieurs relectures de style et des discussions avec les traducteurs au besoin, quelques recherches spécifiques au cinéma qui prennent du temps et une relecture orthographique. Les titres au style plus ardu (Blade Runner par exemple est celui dont l’écriture est la plus « savante ») prendront plus de temps.

Vos couvertures sont très belles, et donnent envie d’exposer le livre dans sa filmothèque/bibliothèque, comment les choisissez-vous ?

Ha, ça c’est une partie qui me touche plus directement encore. Quand on a décidé de traduire cette collection, on a de suite voulu lui donner un coup de pouce visuel en retravaillant toutes les couvertures. On vient d’abord de l’image, après tout. J’ai proposé un concept graphique qui se veut simple et percutant, avec pour chaque film des clins d’œil aux fans ou à des éléments du film qui sont passés dans l’imaginaire populaire. J’en réalise certaines en interne (comme Retour vers le futur, Brazil ou Le Parrain), d’autres ont été confiées à des illustrateurs dont on avait repéré le travail (Les Sept Samouraïs).

Shining et Blade Runner sont signées Aurélien Rosset, auteur de notre roman graphique d’horreur, Emprise. On essaie de rester dans quelque chose de graphique, pas trop illustratif non plus, car les livres sont petits et on aimerait qu’ils vous sautent aux yeux en librairie. Pour ça, il vaut mieux rester sobres parfois. Quand c’est possible, on joue avec la matière aussi, et ça donne une petite collection dont on est vraiment fiers.

Les récents ouvrages concernant Blade Runner, Le Voyage de Chihiro et Star Wars (et les précédents) sont disponibles sur le site d’Akileos pour 11,90 €.

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