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Le virus SARS-CoV-2 est-il plus mortel que celui de la grippe H1N1 ?

Si le coronavirus SARS-CoV-2 du COVID-19 s’avère peut-être moins mortel que ses prédécesseurs, il semble que son taux de létalité soit bien plus élevé que celui des différentes grippes auxquelles a fait face l’humanité.

Crédits : NIAID / NIH.

Répétons-le encore une fois : non, le coronavirus du COVID-19 n’est pas une “grippette.” D’après les dernières données statistiques, ce serait même plus qu’un euphémisme d’en parler ainsi. Tedros Adhanom Ghebreyesus, dirigeant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a tenu à le faire savoir récemment pour inciter les gouvernements du monde entier à assouplir leurs mesures de confinement et de limitation de propagation de la maladie “lentement et avec du contrôle”. En effet, aux vues de l’évolution de la pandémie de pneumonie virale actuelle, le COVID-19 pourrait s’avérer plus mortel que la grippe. “Nous savons que le virus se répand rapidement et nous savons qu’il est mortel, a souligné l’OMS. Il serait dix fois plus mortel que le virus responsable de la pandémie de grippe de 2009.”

A l’heure actuelle, le COVID-19 aurait fait, au moins, plus de 127 500 victimes à travers le monde depuis son apparition dans la ville chinoise de Wuhan à la fin du mois de décembre 2019 – soit, il y a moins de quatre mois. En mars-avril 2009, un virus de la grippe de type A, de souche H1N1 (la même que celle de la “grippe espagnole”), particulièrement virulent s’est manifesté au Mexique. En juin 2010, alors que la pandémie dont il a été à l’origine est endiguée, l’OMS a recensé officiellement plus de 18 000 morts. Deux ans plus tard, la revue scientifique et médicale The Lancet a revu ce chiffre à la hausse en estimant un nombre de victimes davantage situé autour de 280 000 en réalité. Le taux de mortalité de la grippe de la pandémie de 2009 a été depuis estimé entre 0,03% et 0,3%. En effet, compte tenu des circonstances (accès à la santé, à l’hygiène, mesures de lutte, etc) et des populations ciblées (personnes âgées, jeunes adultes, etc), il est parfois très difficile d’établir un taux de létalité précis. La grippe saisonnière, de souche H1N1 elle aussi, est chaque année responsable du décès de 250 000 à 500 000 personnes à travers le monde pour un taux de mortalité de 0,1% en moyenne. Le coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine de la maladie du COVID-19, quant à lui, entraînerait la mort d’environ 2 à 3% des malades. Ce taux reste plus faible en comparaison des précédents coronavirus du genre, à l’origine des épidémies de SRAS en 2002-2004, estimé à 10%, et de MERS-CoV en 2012 au Moyen-Orient, encore évalué à 30%. En conclusion, le taux de mortalité estimé actuellement pour le COVID-19 se rapprocherait davantage de celui de la grippe espagnole, qui avait causé une pandémie après la première guerre mondiale, soit 2,5%.

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3 commentaires
  1. Je ne comprends pas cet empressement à parler du taux de mortalité du covid-19. On ne le saura que bien plus tard (et tout épidémiologiste le sait très bien). Enormément de paramètres manquent pour calculer ce taux. En particulier, si le nombre de porteurs sains est aussi grand que ce qui commence à être mis en avant, alors le taux de mortalité sera beaucoup plus bas que celui annoncé dans cet article. Si par exemple 70% des porteurs du covid-19 sont porteurs sains, et si le taux apparent de mortalité sur porteurs avec symptômes est de 2%, alors le taux de mortalité réel passe à 0,6%, ce qui reste haut mais relative la mortalité. Le vrai problème est le taux de contagion (élevé) combiné au taux de mortalité (plutôt faible, mais suffisamment élevé), combiné à la qualité (médiocre) des services hospitaliers et sanitaires: c’est la combinaison inédite de ces trois facteurs qui fait de cette épidémie, une épidémie exceptionnelle.

  2. Les 2 à 3 % de mortalité prennent en compte cela.
    Pour l’instant, dans le monde on a 20% de mortalité sur les cas terminés (4 fois plus de guérisons que de décès). Si on ne prennait pas en compte les asymptomatiques et malade non connus, on annoncerait un chiffre proche de ces 20%.

  3. Ce pourcentage ne sera sans doute pas le pourcentage final, mais il permet de se faire déjà une petite idée de si c’est plutôt faible comme taux ou plutôt élevé. Avec les données actuelles, on est donc sur du assez élevé, surtout vu la vitesse de propagation.

    Après c’est comme tout. On pourrait ne pas parler, ne pas donner de chiffre et juste dire “attention, il est dangereux”. mais dans ce cas, les gens seraient encore plus dans l’incertitude de “il est vraiment dangereux ou on fait ça juste pour nous faire rester chez nous bien sagement ?”.

    Des débuts de chiffres, même s’ils vont sans doute évoluer, nous aident à évaluer un minimum la situation, le but est pas de dire “voilà le taux de mortalité, gravez le dans le marbre”.

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