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A Fukushima, des hybrides cochon-sanglier ont proliféré

La faune locale s’est reproduite avec les animaux domestiques abandonnés après la catastrophe de 2011.

Depuis les événements de 2011, les chercheurs de l’université de Fukushima étudient minutieusement la faune locale sous tous les angles. L’objectif : étudier les retombées de l’événement de 2011 sur ces animaux sauvages. Pour rappel, un séisme, puis le tsunami associé ont provoqué un accident nucléaire d’une extrême gravité. Ils cherchent donc à connaître plus précisément les effets des radiations sur la faune de cette région

Pour cela, ils ont entrepris une étude génétique à grande échelle sur toutes les espèces qui y vivent. Très vite, ils ont réalisé qu’il n’y avait pas de mutations particulières à signaler. En revanche, ces analyses ADN ont aussi révélé que des sangliers sauvages se sont reproduits avec des cochons domestiques locaux.

La zone géographique où ces hybrides ont été localisés. © Anderson et. al.

Ces derniers ont été livrés à eux-mêmes après que les fermiers aient fui la zone, peu après l’annonce de l’accident. C’est à ce moment qu’ils ont pu rencontrer les sangliers, descendus des montagnes pour s’adjuger des villes désertées par la population. Parmi les 338 de ces individus qui ont été testés sur une période de 12 ans, au moins 18 présentaient cette “invasion” de gènes de cochon domestique. La fréquence à laquelle on retrouve ces gènes est stable depuis la première détection, en 2015.

Une “dilution génétique” à prévoir

Autre constat intéressant : ces hybrides ont depuis été repérés au-delà de la zone d’exclusion touchée par les radiations. Apparemment, des gènes de cochon domestique commencent donc à se disperser au sein de la population générale des sangliers japonais. Mais pour les chercheurs, il n’y a pas de risque que ces hybrides deviennent la norme.

Ce sont des changements à basse fréquence, qui se diluent avec le temps”, explique Donovan Anderson, l’un des  chercheurs à l’origine de l’étude. “Nous pourrions très bien ne pas voir de changements liés à ces mutations chez les sangliers. Quant aux changements comportementaux que nous avons observés, il s’agit surtout d’une réponse à l’absence d’humains dans les zones où ils se sont installés. ”

© Cocoparisienne – Pixabay

Une situation que l’on avait déjà observée à Tchernobyl : dès que les humains s’en vont, la nature reprend ses droits. Après l’accident, près de la centrale ukrainienne, les chercheurs de l’époque avaient aussi constaté une multiplication des espèces animales, et ce malgré les radiations très intenses. Le constat est évident : lorsque des humains désertent, cela génère une explosion… de la biodiversité.

Le papier de recherche est disponible ici.

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1 commentaire
  1. “A Fukushima, des hybrides cochon-sanglier ont proliféré”, dans le genre piégeaclic ça se pose bien quand même : associer dans le titre l’accident nucléaire et une proliferation d’animaux hybrides, on s’attend à des animaux génétiquement altérés par les radiations mais non, c’est juste des cochons qui ont fais des “cochonneries” avec des sangliers ! Soit dit en passant, les sangliers sont les descendants “ensauvagés” des cochons et pas l’inverse.

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