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Plusieurs employés importants claquent la porte de Blue Origin

Plusieurs employés importants de Blue Origin auraient récemment claqué la porte, pour des raisons encore floues. Si ces départs ne mettent pas l’entreprise en danger, ils pourraient tout de même avoir des conséquences.

Mais que se passe-t-il chez Blue Origin ? D’après des informations obtenues par CNBC et relayées par SlashGear, l’entreprise souffrirait apparemment d’une véritable fuite des cerveaux; la firme aurait récemment perdu “au moins 17” ’ingénieurs et autres employés très importants, qui occupaient des postes critiques pour l’entreprise.

La plupart de ces départs seraient survenus peu après le vol très médiatisé de son fondateur Jeff Bezos. Selon CNBC, cette liste comprendrait de nombreux directeurs affectés à des postes très importants dans les ventes ou les relations avec les institutions. Du personnel technique ultra-qualifié, aux compétences rares, a également claqué la porte; c’est le cas de Dave Sanderson, l’un des cerveaux de l’équipe en charge de la propulsion. Et il y a encore plus grave pour Blue Origin : parmi les démissionnaires, on retrouve aussi plusieurs hauts responsables et ingénieurs clés du programme New Glenn, la future génération de fusées développée par Blue Origin.

L’entreprise assure par l’intermédiaire d’un porte-parole cité par CNBC qu’elle “continuera à assurer un rôle majeur” dans cette industrie. Elle indique aussi qu’elle dispose de “grands talents” pour le faire. Et effectivement, Blue Origin dispose d’un vivier d’employés considérable (plus de 3500); ils pourront très certainement trouver des gens talentueux capables de prendre le relais des démissionnaires. Le discours se veut donc rassurant, et l’avenir de l’entreprise ne semble aucunement menacé. En revanche, on imagine que l’entreprise se serait volontiers passée de cette vague de départs, et ce pour plusieurs raisons.

Un timing inopportun pour Blue Origin

Car s’ils ne seront certainement pas suffisants pour faire capoter le projet, ces départs pourraient tout de même causer des délais dans la conception de New Glenn… et donc à un retard sur la concurrence. Une notion à laquelle Jeff Bezos est allergique; rappelons que des retards de ce genre avaient déjà causé le départ du président des opérations Terry Benedict l’année dernière. Si un tel scénario survenait, il s’agirait d’un nouveau revers considérable pour Blue Origin; l’entreprise a déployé des efforts considérable pour tenter de s’emparer du leadership dans cette nouvelle course à l’espace.

L’autre point embarrassant, c’est le message qu’envoient ces départs. En effet, certains des anciens employés sont directement partis sonner chez la concurrence. Les raisons de ces démissions restent floues à l’heure actuelle. Mais quelles qu’elles soient, ce constat vient renforcer l’image d’une entreprise aux conditions de travail peu enviables; CNBC remarque par exemple que sur le réseau professionnel Glassdoor, le taux d’approbation des employés de Blue Origin est peu flatteur. Un constat qui rappelle une autre entreprise fondée par Jeff Bezos, et qui contraste nettement avec le taux d’approbation de SpaceX… chez qui certains démissionnaires auraient trouvé un point de chute. Évidemment, il s’agit d’une métrique plus que discutable, mais qui reste néanmoins intéressante.

SpaceX semble être la coqueluche de la NASA, au grand dam de l’écurie bleue. © SpaceX via Unsplash

“L’affaire HLS”, la goutte qui a fait déborder le vase ?

L’affaire HLS” aurait aussi pu jouer un rôle. Comme SpaceX, Blue Origin était pressenti hériter d’un contrat avec la NASA pour le Human Landing System, le futur alunisseur de la mission Artemis. Mais contre toute attente, l’entreprise de SpaceX a été la seule à bénéficier du précieux sésame. Une décision qui a révolté Blue Origin; l’entreprise a depuis intenté un procès à la NASA, qui a paralysé les travaux sur le HLS. Mais Jeff Bezos a beau faire des pieds et des mains, son écurie n’a toujours aucune garantie de prendre part au retour de l’Homme sur la Lune. Il est possible que cette incertitude ait pu avoir raison de la motivation de certains employés.

Il n’y a certainement pas de soucis à se faire pour la survie de Blue Origin, qui devrait se remettre de ces départs. Mais la dynamique générale qui se dessine n’est pas des plus rassurantes; en retard sur son propre calendrier, snobée par la NASA qui a fait de SpaceX sa coqueluche et désormais désavouée par certains employés, l’écurie de Jeff Bezos a résolument mal négocié le premier virage de cette course. Reste à attendre le verdict de son procès contre la NASA; s’il était en faveur de l’écurie bleue, cela pourrait bien lui remettre le pied à l’étrier.

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4 commentaires
  1. A croire que traiter des ingénieurs de renom comme un employé considéré comme jetable chez Amazon ne marche pas

  2. #Toupoulou Je ne c’est pas si space x ce debarrasse de ces ingenieurs (au vue de l’acroissement de l’entreprise,je doute),mais par contre chez Bezos c’est le blues …En tout etat de cause,nous l’Europe ont est serieusement à la traine.

  3. Pas certain qu’ils trouvent facilement comme des remplaçants parmi leur “vivier d’employés considérable”. En effet, 3500 employés ça représente probablement pas beaucoup d’ingénieurs, quand on retire tous les autres corps de métiers: administratif, compta, informaticien, techniciens, chauffeurs, cuisiniers, soudeurs, RH, etc.

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