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Zephyr S : nouveau record pour le pseudo-satellite solaire d’Airbus

Le drone stratosphérique solaire d’Airbus vient de s’offrir un nouveau record d’altitude, avec plus de 23 kilomètres au compteur.

L’aéronef solaire autonome de haute altitude Zephyr-S, de l’avionneur français Airbus, s’est récemment adjugé un nouveau record; sous le soleil de l’Arizona, aux États-Unis, il a réussi l’exploit de se hisser à 23 195 mètres d’altitude. Jamais un appareil de cette catégorie n’était monté aussi haut.

En effet, le Concorde était le seul avion civil à atteindre cette hauteur. Même en terrain militaire, seule une poignée d’appareils de pointe comme le célèbre SR-71 Blackbird peuvent opérer à cette altitude. C’est donc un record supplémentaire pour cet impressionnant aéronef en fibre de carbone, dont les 28 mètres d’envergure sont intégralement recouverts de panneaux solaires.

Ce revêtement lui permet de recharger en permanence ses 24 kg de batteries – soit un tiers de son poids total. Une particularité qui lui avait déjà offert plusieurs records comme le plus long vol stratosphérique (26 jours de vol consécutifs) ou le plus long vol sans réapprovisionnement.

Le SR-71 Blackbird est l’un des rares appareils à pouvoir opérer à cette altitude. © USAF / Judson Brohmer

Comme un satellite, mais dans l’atmosphère

Ce vol record était le dernier d’une série de six tests réalisés pour le compte de la FAA, agence américaine qui gère tout ce qui a trait à l’aéronautique. Habituellement, l’agence gère un espace aérien situé en dessous de la zone de prédilection du Zephyr-S; mais pour atteindre cette altitude, il lui faudra traverser le territoire de l’aviation civile et commerciale. Airbus a donc dû montrer patte blanche et prouver qu’il pouvait le faire sans gêner le trafic aérien.

Avec 2500 heures de vol à son actif, Zephyr-S commence donc à gagner ses galons de vétéran. Une durée qui lui a laissé tout le loisir d’afficher les capacités de ses instruments optiques, et de faire étalage de sa manœuvrabilité. Il a notamment démontré sa capacité à survoler un point fixe au sol pendant une durée prolongée. Un peu comme un satellite géostationnaire, mais à une altitude environ mille fois moins élevée (35 786 km contre 23).

Des tas d’usages potentiels

Cette dernière caractéristique est particulièrement importante et ne doit rien au hasard; c’est même le coeur de sa future activité. En effet, ces plateformes de haute altitude ont vocation à passer une durée prolongée en l’air, où ils servent de moyens d’observation et de communication. Une sorte de satellite atmosphérique (on parle de “pseudo-satellite”), un peu comme le Stratobus de Thalès.

Sur le papier, cet engin pourrait assumer certains des rôles aujourd’hui réservés aux engins spatiaux. Dans un premier temps, il devrait surtout être utilisé dans le secteur de la défense. Dans ce contexte, il servira de relais de secours pour les communications et d’outil de surveillance des frontières. Mais à terme, ces engins pourraient hériter de nombreuses autres prérogatives. Il pourrait par exemple servir à la gestion des catastrophes naturelles, ou apporter une connexion Internet à des zones autrement enclavées.

Le Zephyr-S dispose désormais de toutes les autorisations nécessaires pour opérer aux États-Unis. Cela permettra d’étudier sa fiabilité sur le long terme, et d’explorer d’autres pistes d’utilisations. Et peut-être que d’ici quelques années, nous en verrons passer au-dessus de nos têtes en Europe !

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