Passer au contenu

Sur Mars, Curiosity a encore trouvé l’un des signes potentiels du vivant

La NASA a repéré une drôle de signature chimique sur Mars, et l’une des trois explications suggérées par les chercheurs implique la présence de vie passée.

Ces derniers mois, la star de l’actualité spatiale était sans conteste le duo de choc composé de Perseverance et de son acolyte Ingenuity. On pourrait presque oublier que l’aîné du premier, Curiosity, arpente encore et toujours la planète rouge en solitaire; il se rappelle aujourd’hui à notre bon souvenir avec une découverte saisissante dont l’une des trois explications potentielles est la présence de vie passée sur Mars.

Comme Perseverance, Curiosity est également équipé d’une foreuse qui lui permet de récupérer des échantillons de roche. C’est en analysant l’un de ces échantillons récupérés au cours des trois dernières années que les équipes de la NASA ont fait une découverte ô combien intrigante : ils y ont repéré une signature carbonée particulière qui, sur Terre, est un marqueur de processus biologiques et donc de vie.

Comme tous les prélèvements rocheux, celui-ci a été chauffé à environ 850°C dans les entrailles du rover avant d’être passé au spectromètre. Ce dernier a pu analyser précisément les différents isotopes de carbone relargués au cours du processus. En substance, ces isotopes représentent différentes “versions” du même atome de carbone, avec une différence au niveau du nombre de neutrons et de la masse.

Les isotopes du carbone, de l’azote et de l’oxygène. © Antonsusi – WikiCommons

Un marqueur caractéristique de la vie terrestre

Cette analyse isotopique est un superbe outil. En effet, si l’on sait à quel isotope du carbone on a affaire, il est alors possible de formuler des hypothèses sur son histoire. Par exemple, on sait que sur Terre, les êtres vivants utilisent un isotope baptisé Carbone 12 par opposition au Carbone 13, plus lourd. En analysant le ratio C12 / C13, les chercheurs ont déjà réussi à faire des découvertes importantes sur l’histoire biologique de certaines régions terrestres; cela constitue un indice crucial pour déterminer qui vivait où, et à quelle époque.

Les troupes de la NASA ont donc probablement froncé les sourcils lorsqu’elles ont posé les yeux sur les résultats transmis par Curiosity. En effet, la roche en question contenait une quantité étonnamment élevée de carbone 12 par rapport aux mesures précédemment réalisées sur des météorites ! Or, le carbone est l’unité de base sur laquelle est construite la vie telle qu’on la connaît. On le retrouve dans les sols, dans l’atmosphère, dans l’eau, et dans l’intégralité des organismes vivants connus à ce jour.

Pour les chercheurs, il y a donc de quoi être excité. Car si nous étions sur notre bonne vieille planète bleue, il s’agirait effectivement d’un signe indiscutable de vie. “Sur Terre, les processus qui produisent ce type de signature carbonée sont tous biologiques, affirme le Dr. Chistopher House. De plus, à l’heure actuelle, aucun élément ne permet d’exclure la possibilité qu’il s’agisse d’une trace de vie passée.

Pour comprendre ce qu’ils découvrent sur Mars, les chercheurs doivent absolument mettre de côté tout ce qu’ils savent sur la vie telle qu’on la connaît sur Terre, car cela pourrait mener à des approximations scientifiques dommageables. © NASA

“Faire abstraction de la Terre”

Peut-on donc enfin affirmer que ces chercheurs ont trouvé de la vie sur Mars ? Absolument pas. Car si ces données sont compatibles avec cette explication dans le contexte terrestre, rien ne permet d’affirmer que c’est également le cas sur Mars.Le plus difficile, c’est de faire abstraction de la Terre et de nos biais humains”, explique l’astrobiologiste renommée Jennifer L. Eigenbrode. “Nous devons vraiment nous intéresser aux fondamentaux des processus chimiques, physiques et environnementaux de Mars”, insiste-t-elle.

En l’occurrence, le carbone 12 déniché par Curiosity pourrait très bien avoir été produit par un processus différent; rien ne permet d’affirmer qu’il existe un lien avec une activité biologique. Les chercheurs proposent deux hypothèses de ce type. La première suggère que le rayonnement UV aurait pu interagir avec le CO2 de l’atmosphère martienne, produisant ainsi de nouvelles molécules carbonées. Selon l’autre hypothèse, il pourrait aussi s’agir d’un résidu extrêmement ancien, déposé suite au passage du système solaire dans un nuage de carbone géant.

À l’heure actuelle, il est tout simplement impossible de faire la part des choses. “Les données sont compatibles avec les trois hypothèses”, explique House. La NASA va donc devoir collecter davantage de données pour répondre à cette question.

La géologie martienne, pièce manquante du puzzle

Dans ce contexte, la priorité sera avant tout de s’intéresser aux cycles géologiques de Mars. Son cycle du carbone, en particulier, est une pièce cruciale qui échappe encore aux chercheurs. Car sur Terre, ce dernier est aujourd’hui relativement bien défini et compris. Nous connaissons déjà la majorité des acteurs en jeu, et surtout la place qu’occupe la vie dans ce cycle du carbone. En revanche, la situation est très différente sur Mars. Aujourd’hui, les connaissances des chercheurs sur la version martienne de ce cycle sont encore très limitées. Il est donc très difficile, pour ne pas dire impossible de savoir comment la vie pourrait s’y intégrer.

Les chercheurs vont donc continuer de mesurer le ratio d’isotopes de carbone à différents points d’intérêt; avec un peu de chance, ils réussiront à nouveau à observer le même phénomène. Mais surtout, ils espèrent retomber sur un de ces mystérieux panache de méthane, comme ça avait déjà été le cas en 2019; l’objectif serait de réaliser une nouvelle analyse isotopique sur cet élément omniprésent dans les cycles biologiques de la Terre.

Malheureusement, cet événement était aussi soudain qu’inattendu et Curiosity n’a donc pas pu se saisir d’un échantillon. En revanche, la NASA sera désormais prête à sauter sur l’occasion si celle-ci se présente à nouveau. Nous ne savons toujours pas si Mars a accueilli de la vie un jour, mais ce qui est sûr, c’est que la réponse se rapproche !

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

4 commentaires
  1. Nous on retrouve des signes de vie ossements pyramides la nous avons que les roches ou du sable est il possible qui est eue une vie sur cette planète

  2. Ces recherches du soi disant vivant alors qu’on ne sait pas ce qu’il est en dehors d’être ce que l’on a décidé qu’il est sont vouées à l’échec car on ne sait même pas ce que l’on cherche.

    Ça me fait rire.
    Serge Rochain

  3. oui.
    hypothese
    potentiel

    infime possibilite..
    en attendant
    les decouvertes sur des Ecoplanetes…
    Patience
    Je precise que j ai vu des ovnis…
    suis pas le seul…..??
    en1993 ds la loire
    AUCUNE EXPLICATION RATIONNELLE

  4. Moi aussi, j’ai vu un OVNI. Vers 1954 ‘j’avais 9 ans),mes parents disposaient d’un verger isolé en hauteur dans lequel je passais de nombreuses soirées à observer le ciel. Un jour, j’au vu un phénomène lumineux tout à fait étrange; j’ai revu plus tard le”même” phénomène: c’étaient des satellites tout à fait répertoriés. Le problème, c’est que celui de 54 etait deux ans avant le spoutnik!.
    J’ai toujous été convaincu d’avoir vu un phénomène inexplicable …jusqu’à il y a deux ans: un témoignage d’un très vieux pilote américain qui raconte qu’il avait piloté un avio espion ultra secret au début des années 50. Il volait à plus de 30 km et d’ouest en est: tout à fait compatible avec mon témoignage!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *