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Wisk : Boeing présente son concept de taxi volant sans pilote

L’aéronautique aborde en ce moment une phase de transition intéressante, et les titans historiques du secteur ne comptent pas en perdre une miette.

Alors que l’on assiste en ce moment à la prolifération d’une nouvelle génération de petits aéronefs privés, les titans de l’aéronautique traditionnelle restaient encore étonnamment discrets sur ce segment. Hier, c’est Boeing qui est entré dans la danse en investissant environ 400 millions d’euros dans sa succursale Wisk Aero.

Avec cette enveloppe massive, cette entreprise co-détenue par l’avionneur historique et Larry Page, co-fondateur de Google, devient instantanément l’une des firmes les mieux financées de sa catégorie. Elle dispose d’ailleurs d’une marge de manœuvre considérable; en effet, contrairement à la quasi-totalité de ses concurrents, elle n’est pas cotée en bourse. L’ intégralité de ses fonds provient d’investisseurs privés comme Boeing.

Elle dispose donc de moyens considérables pour développer son concept d’eVTOL. Cet acronyme désigne tout un faisceau d’aéronefs électriques capables de voler comme un avion tout en décollant et en atterrissant à la verticale, comme le ferait un hélicoptère. Un concept qui a résolument le vent en poupe; on a récemment constaté une certaine effervescence du côté du Japon, des États-Unis, et également de l’Aéroport de Nice.

Un eVTOL 100% autonome

À l’heure actuelle, Wisk n’a dévoilé que très peu d’informations techniques sur l’engin. On connaît tout juste sa vitesse de croisière (160 km/h), sa portée (environ 40 km), et son altitude opérationnelle (entre 1500 et 5000 pieds , soit 500 à 1500m d’altitude). Le concept de Wisk présente néanmoins une particularité qui le différencie de ses concurrents comme Joby ou Airspeeder.

En effet, grâce à l’enveloppe consentie par Boeing, les ingénieurs comptent prendre de l’avance sur la première génération d’eVTOLs; au lieu de travailler sur un appareil avec pilote comme la majorité du secteur, ils veulent directement passer à un taxi volant intégralement autonome. Il sera théoriquement capable de transporter jusqu’à deux personnes en toute sécurité sans la moindre intervention humaine.

À l’heure actuelle, cette approche présente évidemment d’immenses obstacles logistiques, réglementaires et sécuritaires. La majorité d’entre eux sont encore très loin d’être franchis, et Boeing en a bien conscience. C’est probablement pour cette raison que l’avionneur souhaite sauter entièrement l’étape du vol habité.

© Wisk Aero

Rien ne sert de courir, il faut décoller à point

En effet, il faudra encore de très longues années pour polir tous ces points de friction. La première génération pourrait donc être victime d’un timing malheureux, avec des appareils certes fonctionnels, mais inutilisables par manque d’infrastructure et de réglementation; rappelons que contrairement aux autorités japonaises, l’aviation américaine n’a pour l’instant pas certifié un seul modèle d’evTOL.

Les experts du secteur estiment qu’il faudra encore au moins cinq ans pour parvenir à cette échéance. Mais selon toute vraisemblance, ce délai sera encore nettement plus important pour un appareil autonome comme celui-ci; il semble inenvisageable qu’un tel appareil soit déployé sur le marché avant la prochaine décennie. Boeing considère donc probablement qu’il n’a aucun intérêt à se précipiter pour arriver le premier sur ce marché; ce qui sera important, c’est avant tout d’être bien positionné au moment de sa démocratisation, qui semble de plus en plus inévitable. Rendez-vous d’ici une dizaine d’années pour savoir si la stratégie de Boeing est la bonne !

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