Passer au contenu

Chips Act : comment l’Europe veut s’imposer dans les semi-conducteurs

Face à la pénurie de composants électroniques, l’Union européenne s’apprête à présenter un plan d’action. Appelé Chips Act, il doit permettre à l’Europe d’être « le leader de la prochaine génération de puces ».

Liée à la pandémie de Covid-19, la pénurie de composants électroniques continue de sévir à travers le monde. L’Europe n’échappe pas à cette crise industrielle qui pénalise de nombreuses industries et affecte de nombreux produits, dont les voitures, cartes graphiques, les consoles de jeux vidéo et même les smartphones. Depuis plusieurs mois, la Commission européenne insiste sur l’importance des semi-conducteurs, estimant qu’ils « sont au centre de forts intérêts géostratégiques et au cœur de la course technologique mondiale ».

Pour sa présidente Ursula von der Leyen et le commissaire européen Thierry Breton, il y a urgence à agir afin de ne pas laisser l’Europe « à la traîne ». Dans ce cadre, la Commission européenne va prochainement dévoiler son Chips Act avec l’ambition de remettre le Vieux Continent « dans la course technologique ».

Qu’est-ce que le Chips Act ?

En amont de sa présentation prévue autour du 8 février prochain, Thierry Breton est revenu sur le « Chips Act » dans un entretien accordé à plusieurs journaux européens, dont Les Échos. Avec son plan, l’Europe ambitionne de quadrupler sa production de puces électroniques d’ici à 2030 afin de se positionner comme le « leader sur les prochaines générations de puces ». Le commissaire au Marché intérieur promet des aides massives à l’innovation pour ce qu’il considère comme « une initiative majeure pour notre industrie et cruciale d’un point de vue géopolitique ». Il souhaite que le Vieux Continent représente 20 % de la production mondiale d’ici à huit ans, alors que le marché devrait doubler d’ici à 2030 pour atteindre 1 000 milliards de dollars.

Actuellement, l’Europe ne pèse que 10 % de la production mondiale de semi-conducteurs et se montre très dépendant de l’Asie. En septembre dernier, la présidente de la Commission européenne avait d’ailleurs déploré cette situation. « Nous sommes dépendants des microprocesseurs les plus avancés fabriqués en Asie. Il ne s’agit donc pas seulement de notre compétitivité. L’enjeu est aussi notre souveraineté technologique », expliquait Ursula von der Leyen.

Après le « America First » pour les vaccins, l’Europe a retenu la leçon

L’annonce de ce projet revêt une importance capitale pour un continent qui souhaite produire beaucoup plus sur son sol. Outre la pénurie de composants qui rappelle que les puces sont partout, l’Europe ouvre les yeux sur les risques de rester trop dépendante d’autres grandes puissances. Plus tôt dans l’année, Thierry Breton revenait sur des épisodes récents qui ont pénalisé l’Europe comme le « China First » pour les masques. Le « America First » a ensuite été utilisé par les États-Unis pour les vaccins, au grand dam de la France et plusieurs de ses voisins européens.

L’objectif est aussi de s’affirmer en tant que puissance numérique avec le Chips Act. Les semi-conducteurs vont jouer un rôle majeur dans les développements des technologies d’avenir, telles que la 5G et 6G, l’internet des objets ou l’intelligence artificielle. Ils sont aussi déterminants dans l’optique de la transition énergétique. « Nous devons être prêts, et nous devons surtout préparer notre avance sur les semi-conducteurs du futur », assure Thierry Breton. Et cela passe par être l’un des leaders sur les prochaines générations de puces de moins de 5 nanomètres, voire 2 nanomètres.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *