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Réchauffement climatique : le GIEC a-t-il cédé à la pression des lobbys ?

Selon le dernier rapport du GIEC, pas besoin de devenir végétariens pour sauver la planète.

Ce n’est pas une surprise, la planète va mal. L’Humanité a atteint un seuil critique concernant les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Si rien n’est fait pour inverser la tendance dans les trois années à venir, le monde risque de rapidement tourner à la fournaise. Pour autant, le groupe d’experts intergouvernemental (GIEC) en charge des questions climatiques se veut rassurant sur un point : pour stopper la catastrophe qui nous guette, il n’est pas (forcément) nécessaire de miser sur une alimentation 100% végétale.

Réduire de 20% suffirait déjà

Parmi les nombreux conseils donnés par le GIEC dans son rapport, on peut en effet noter la nécessité de passer à “des régimes alimentaires sains, équilibrés et durables“. Initialement, le document préconisait un abandon progressif mais total des produits animaux. Selon Reuters, le conseil prodigué par le groupe d’études a finalement été largement édulcoré : il suffirait en fait de réduire de 20% notre consommation de viande de bœuf pour que la déforestation entame une décroissance significative d’ici 2050.

Le problème, c’est que le rapport du GIEC a visiblement pu être un peu orienté. Alors que l’étude préconisait une transition plus radicale à la base rappelle Reuters, le média Wired explique qu’elle aurait finalement changé de direction après certaines rencontres auprès de plusieurs lobbys nord-américains, brésiliens, et plusieurs autres pays implantés sur le marché de la viande. Dans la nouvelle version du rapport du GIEC, les régimes végétariens ne sont plus mentionnés que dans une note indicative en page 43.

Interrogée sur ces changements, Joanna House, experte en utilisation des terres à l’Université de Bristol et autrice du rapport, a déclaré qu’elle ne pouvait pas expliquer pourquoi les changements avaient été apportés.

Pourtant, la réduction des produits animaux pose question lorsqu’il est question d’inverser le réchauffement climatique. On sait que l’industrie alimentaire est responsable de 26% des émissions de gaz à effet de serre, et qu’une grande partie provient de l’élevage des ruminants, comme les bovins et les ovins. La réduction de 20% de notre consommation de viande est donc un premier pas pour sensibiliser le grand public à la cause environnementale, mais elle semble loin de suffire à long terme. Selon une précédente étude menée par la Commission EAT-Lancet, les portions hebdomadaires de viande ne devraient pas dépasser 98 grammes par personne. On est bien loin des chiffres enregistrés en France en 2020, avec 1,6 kg par semaine et par personne, pour un total de 84,5 kg par an.

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12 commentaires
  1. le giec, a chaque rapport, des chiffres differents… On nous disait qu’ils (les chiffres) se precisaient, s’affinaient, disont plutot qu’ils se modifaient au gré des politique et du vent et l’absolue necessité de faire peur aux gens.. quand ca fait pas peur, on gonfle/modifie les chiffres .La preuve encore dans cet article… LE Giec, qui nous annoncait pour la cop21 en 2015 une agmentation de 2°c , puis la cop 22:4°c, cop 23: 6°c.. voila la valse des chiffres.. A force de tout dire comme solution, ils vont bien tomber sur le bon…. Meme devant l’epineuse question du “rechauffement climatique” ou le temps se refroidit par endroit, ils ont trouvé la solution, c’est “le dereglement climatique qu’il faut dire aujourdhui.. demain ils trouveront bien autre chose face a la nouvelle realité ou si des etudes contredisent les predictions…

  2. Non c’est le contraire, les lobbies ont insisté pour que le giec ne fasse PAS peur au gens. Il faudrait pratiquement ne plus manger de viande (98 grammes par semaine) mais ça fait peur car personne n’accepterait (à fortiori ceux qui la vendent !). C’est normal que les chiffres évoluent car ce sont des prédictions par rapport à nos émissions passées. Mais comme on émet toujours plus, les prédictions sont de pire en pire. D’où l’urgence !

  3. Bah non c’est déjà le surcroît de production végétale en l’occurrence céréalière pour l’agriculture vivrière qui est bien loin devant les émissions issues de l’élevage carné dédié, pour la simple et bonne raison que c’est la 1ère denrée alimentaire consommée au monde avec un impact surfacique a priori déjà considérable par rapport aux émission de GES a posteriori. D’où la nécessité de raisonner et optimiser l’agriculture sous tous ses aspects et sur tous les postes de consommation alimentaire du puits à la roue : céréales, fruits, légumes, viandes, poissons, laitages en produisant par exemple sans excès de labour, moins transformer industriellement (hein j’en reviens à l’exemple du nutella et corn flakes à 9€ l’unité en Martinique et Guadeloupe en période covid + jérémiades de la populace qui comprend pas ce qu’est un produit ultra transformé puis transporté de perpète d’un continent doté d’infrastructures industrielles), et revenir à ré-esquisser une économie agraire de prairie en synergie agro-environnementale avec des biotopes non comestibles (foresterie, bocage, cours d’eau etc..). En outre le cheptel bovin (présentement) destiné à la production de viande c’est derrière la consommation de volailles à l’échelle mondiale, et peut-être même de poissons sans en être absolument certains. 500kg de mémoire pour un bestiau en litres d’eau et à nourrir pas tjrs avec de l’herbe, ça calme naturellement ipso facto les ardeurs et l’hubris, pas besoin d’en rajouter avec des polémiques consistant à stigmatiser dans le but castrer et se débarrasser de franges de populations qui pour beaucoup d’entre elles sont déjà dans une logique ou démarche résiliente face à ces changements ,et à un schéma d’optimisation de leur vie avec pertes et fracas aussi.
    Pour le reste, le GIEC s’empêtre dans ces chiffres et sa temporalité, c’était déjà trop tard selon les rapports des dernières COP si on faisait rien déjà y a dix ans etc. etc. Un point de non retour, ou plusieurs seuils ou points de bascule, c’est pas on revient comme avant y compris sur la notion de T°, de forçage radiatif, d’inertie de la machine climatique, et de qté de ressources fossiles disponibles ou gisements exploitables, c’est clair c’est mort, même si vous butez 90 % de la pop mondiale maintenant, ces paramètres physiques ne reviendront pas à leur état antérieur sur une vitesse d’échelle humaine.
    Ajoutez à cela des pays d’Amérique centrale comme le Panama ou d’Asie du Sud-Est tels que la Malaisie, l’Indonésie, ou la Thaïlande qui se torchent le derrière avec les études et papiers de l’AIE…alors le GIEC du pauvre Jean Jouzel vous pensez bien, les autres contrées c’est pas mieux non plus en termes de comportements face à l’information et aux connaissances sur la thématique énergie-climat. Les gens n’en ont rien à secouer, et on a déjà le pif dans notre propre merde.

  4. Ahahah Bronteroc jolie blague. Je vous invites a lire Bon Pote et a faire une vrai Fresque du Climat avec un animateur compétent.

  5. Bah chui d’accord bon popote en même temps, c’est compliqué quand on a déjà plus les bases de réciprocité et de confiance vis à vis des autres à juste titre, j’avoue j’en deviens asocial et psychorigide également. Inversions de causes et conséquences, faites comme je dis pas comme je fais, les autres on tjrs tort, la république c’est moi etc.etc…et ça devient une vraie cacophonie, un tohu-bohu y compris avec des Jancovici et consort, c’est vrai je plussoie.

  6. Attendez, mais ça sort d’où ça ? La source de l’article ne parle aucunement des lobbies, et sur les changements l’article de reuters dit juste ”Asked about the changes, Joanna House […] author of the report, said she could not comment on why the changes were made”
    Trad : une des auteur.es du rapport dit qu’elle ne peut pas commenter sur les changements
    ???
    C’est juste pour faire des clics le titre du coup ?
    Parce que bon, d’une, aucun lobby n’a son mot à dire, le rapport n’étant écrit que par les scientifique membres volontaires et bénévoles du GIEC, de deux, seuls les représentants des ~200 gouvernements ont leur mot à dire mais sur le ”résumé pour politiques”, pas l’ensemble du rapports (en gros sur 80 pages sur les 3000).
    Et de trois, l’article cité ne dit rien de supposed lobbies !?! (Ou le lien donne n’est pas le bon ?)

    Bref, y a un souci la, c’est un article de web-journal ou un édito facile en mode GIEC-bashing pour le plaisir ??
    Pour moi c’est de la desinformation pour l’instant, et j’espère me tromper.

    Crachez sur les gouvernements qui écoutent pas et flanchent face aux lobbies si vous voulez (notamment le français, y a de quoi dire), mais incriminer le GIEC sans fondement c’est dédouaner nos politiques justement.

    C’est parce qu’on est geek qu’on doit forcément rien piger a l’actu géopolitique…

  7. Comme le dit le premier intervenant, il y a beaucoup de flou dans tout cela. Mais en admettant que les prédictions du GIEC soient exactes, comme les objectifs préconisés sont inatteignables, ce qui doit se produire se produira de toute façon quoi qu’on fasse.
    Il est donc préférable de ne rien faire plutôt que de se compliquer la vie pour éviter l’inévitable.
    Qui ne sera peut-être pas ce qu’on croit.

  8. La planète ne va pas mal en soi. Ce sont les conditions qui permettent la survie de l’humanité qui ne sont plus idéales. Oui des espèces animales et végétales sont également menacées et s’éteignent, mais la vie s’adaptera aux changements. L’humanité peut-être pas, et alors ? Ce ne sera pas la première fois qu’une extinction de masse aura lieu. Nous voyons les choses de manière anthropométrique comme d’habitude. Mais la disparition de l’humanité, que je ne souhaite bien évidement pas (quoi que…), ne constituera pas un drame à l’échelle planétaire et à la survie des autres espèces, au contraire sans doute. Il faut être conscient qu’une avec 8 milliards d’individus représente forcément une menace dans l’équilibre d’un écosystème.
    Mais bon, on préfère dire que c’est pour sauver les animaux, plutôt que d’avouer que c’est pour nous sauver nous-mêmes.

  9. ne faisons rien, continuons comme si de rien n’était, et quand on sera tous morts, de chaud, de froid, le faim ou de soif, dans les guerres ou émeutes, alors à ce moment là, on sera tous d’accord et on pourra voir qui avait raison et a quel point.

    “une croissance infinie dans un monde fini” est indestructiblement stupide mais appliqué de partout.

    le monde s’écroulera, c’est un fait. la seule chose que l’on ignore c’est “Précisément quand ?”. Après, tout le reste n’est que littérature.

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