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Ce vol de Boeing et Starliner est crucial pour l’avenir de SpaceX

SpaceX va avoir les yeux vers le ciel plus que d’habitude cette nuit. En effet, Boeing s’apprête à faire son 2e OFT, un test orbital.

Parfois le plus important pour savoir si votre entreprise va continuer de fonctionner, ce n’est pas tant les innovations que vous apportez vous, mais les actions (ou inactions) de la concurrence. Dans ce domaine SpaceX est un modèle du genre. Habilitée depuis 2020 à faire des missions habitées vers l’ISS pour le compte de la NASA, l’entreprise d’Elon Musk a déjà réussi le coup 7 fois grâce à sa capsule Crew Dragon, mais mauvaise nouvelle, le monopole de SpaceX pourrait se terminer dès cette nuit.

La NASA veut deux capsules différentes pour aller vers l’ISS

En effet, la NASA, quand elle travaille avec des entreprises privées, essaye toujours d’avoir deux sociétés capables de lui fournir un même service. Cela évite de mettre tous les œufs dans le même panier, et ainsi si une des capsules rencontre un problème, personne n’est cloué au sol. Ce fut le cas dans l’appel d’offres pour l’atterrisseur lunaire (HLS), mais faute de budget Blue Origin a été recalé.

Mais cette stratégie de la NASA vaut aussi pour les vols habités vers l’ISS. L’agence spatiale américaine a toujours encouragé la compétition et continue de le faire en proposant à Boeing de rentrer dans la danse. L’entreprise, plutôt connue pour ses avions s’est donc également mis à construire une capsule, capable de rejoindre l’ISS et de transporter des astronautes jusqu’à cette dernière.

Si le projet a été lancé en 2019, tout comme celui de SpaceX, Boeing a eu toutes les peines du monde pour réaliser ses OFT (Orbital Flight Test) des vols de configuration et de vérification demandés par la NASA pour s’assurer que tout aille bien. Et dans le cas de Boeing, le moins que l’on puisse dire c’est que rien n’allait.

Un premier échec en décembre 2019

Lors du premier OFT réalisé par l’entreprise, l’horloge interne de la capsule était défaillante, ce qui accélérer la mise en route des propulseurs et vider les réservoirs de carburants, avant que la fusée ne soit sur la bonne trajectoire. À court d’énergie, elle n’a pas pu rejoindre l’ISS et est retombée deux jours plus tard, passant tout près de son module de service et d’un crash spectaculaire.

Ce premier vol fut donc un grand échec pour Boeing, là où dans le même temps SpaceX recevait les félicitations de la NASA, et un premier contrat vers l’ISS. Mais après une longue enquête interne, de plus d’un an, Boeing a été autorisé par la NASA a retenté sa chance, en août 2021. Il fallait montrer que l’OFT-1 n’était qu’une simple petite erreur, et que la NASA pouvait compter sur Starliner pour rejoindre l’ISS, comme elle le faisait déjà à l’époque avec la capsule Crew Dragon de SpaceX.

Mais là encore, Boeing a échoué. La faute à un problème dans les valves des propulseurs de la fusée. Deuxième échec donc pour Boeing en autant de tentative. Après des jours de doutes, Starliner rentre à l’usine pour être modifiée et améliorée. Finalement, il aura fallu attendre le 20 mai 2022 pour que la capsule de Boeing se redresse sur le pas de tir.

Boeing : jamais deux sans trois ?

Cette fois-ci c’est la bonne assure-t-on du côté de Boeing. Une sérénité qui ne semble être que de façade, le problème sur les valves des propulseurs n’ayant pas été totalement réglé. Quoi qu’il en soit, c’est cette nuit, autour de minuit heure française que la fusée Atlas V, avec à son sommet la capsule Starliner devrait prendre leur envol pour une mission qui aura coûté la coquette somme de 590 millions de dollars à Boeing.

Déjà en difficulté dans les airs avec ses 737 Max, Boeing pourrait donc perdre un demi-milliard de dollars dans l’opération si le vol venait à mal tourner, pour la troisième fois en autant de tentatives.

Du côté de SpaceX, cette mission est évidemment suivie de très près. Si l’on ne s’attend pas à ce qu’Elon Musk dégaine son téléphone pour tweeter ses félicitations à Boeing, il aura forcément un oeil sur la concurrence, lui qui risque de devoir partager le très rentable contrat de la NASA avec d’autres entreprises à l’avenir.

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2 commentaires
  1. Niveau coût space X sera gagnante avec les lanceurs récupérables,blue origin c est jetable donc surcoût

  2. Spacex gagnera toujours en fonction du coût. L’Europe, en particulier le CNES, l’ESA et Arianespace suivra cela de près. Comment est-il possible qu’une entreprise extrêmement pauvre comme Boeing possédait une technologie indisponible ici en Europe ? Trente ans après Hermès, l’Europe n’a plus qu’une image de synthèse. Star liner peut être étiqueté comme un système médiocre, mais au moins vous pouvez mettre la main dessus, activer ses systèmes et l’attacher à un lanceur. L’Europe doit se mettre au travail.

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