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Artemis I : Orion rentre sur Terre après son voyage historique vers la Lune

Et cette grande aventure qu’est le programme Artemis ne fait que commencer !

Ça y est ! Après un périple de 26 jours et 2,3 millions de kilomètres qui l’aura emmenée à la rencontre de la Lune, la capsule Orion touché l’Océan Pacifique dans la soirée du 11 décembre. Un succès retentissant qui vient mettre un terme à cette mission aussi importante que chaotique.

Car si le lancement d’Artemis I en lui-même s’est déroulé à la perfection, on ne peut pas en dire autant des étapes qui y ont conduit. Dans un premier temps, le Space Launch System — l’immense lanceur qui a servi à mettre Orion en orbite — a enchaîné les problèmes techniques. Plusieurs pannes consécutives ont retardé le lancement, dont une particulièrement sévère au niveau du circuit de refroidissement.

Et Mère Nature n’y est pas non plus allée de main morte. Pendant qu’il attendait son heure, le véhicule a dû échapper non pas à une, mais à deux tempêtes tropicales en l’espace de quelques semaines. La première des deux (l’ouragan Ian) était particulièrement sévère. Elle a forcé la NASA à rapatrier l’engin dans son hangar. Une précaution indispensable, mais qui lui a fait manquer plusieurs fenêtres de lancement potentielles (voir notre article).

L’agence a finalement pu lancer le compte à rebours le 16 novembre dernier. Heureusement, tout s’est déroulé comme prévu… ou presque. Car peu après le lancement, Orion a fait une nouvelle frayeur aux ingénieurs ; il a complètement cessé de répondre aux sollicitations de l’équipe au sol (voir notre article). Finalement,, la NASA a pu en récupérer le contrôle assez rapidement. Et heureusement, il s’agissait de son dernier vrai pépin.

© NASA

Un voyage vers la Lune et plusieurs grandes premières

Orion a ensuite réalisé un premier survol de la Lune avant de s’insérer dans la fameuse orbite rétrograde distante. Cette trajectoire lui a permis de s’adjuger un nouveau record. le 28 novembre, elle a emmené Orion à 64 000 km de la Lune, et à plus de 432,210 km de la Terre. Jamais un engin conçu pour emporter des humains ne s’était aventuré aussi loin du berceau de l’humanité.

Orion a ensuite quitté son orbite rétrograde ; après un nouveau survol de l’autre face de la Lune, l’engin a pris le chemin du retour le 1er décembre. Lorsqu’elle est arrivée à proximité de notre planète, un dernier obstacle l’attendait : l’atmosphère terrestre.

En effet, la capsule est arrivée à plus de 30 fois la vitesse du son, soit environ 50 fois plus vite qu’un avion de ligne à vitesse de croisière ! Impossible, dans ces conditions, de filer tout droit vers l’océan ; le véhicule aurait immédiatement été détruit par la friction avec les particules d’air de la haute atmosphère, qui génère une température et des contraintes mécaniques extrêmes (voir notre article).

Pour survivre à la rentrée atmosphérique, les engins spatiaux doivent donc planifier minutieusement leur approche ; ils doivent arriver avec un angle minutieusement calculé à l’avance pour se servir de l’atmosphère comme d’un frein sans détruire la structure du véhicule.

Parfois, cela implique de faire plusieurs tours de la Terre en entrant, puis en sortant plusieurs fois de la haute atmosphère pour ralentir progressivement. Les ingénieurs parlent alors de « skip manoeuvre », un terme qu’on pourrait traduire par « manœuvre de ricochet ».

L’un des gros avantages de cette manœuvre, c’est qu’elle permet aussi de calculer le point d’atterrissage avec une grande précision. La NASA a donc choisi de l’utiliser pour Orion ; selon Lockheed Martin,  le véhicule est ainsi devenu le tout premier engin conçu pour embarquer des humains à utiliser ce fameux ricochet atmosphérique.

La première étape d’un programme très ambitieux

Son grand voyage a pris fin hier soir lorsque la capsule a été récupérée par un navire de l’US Navy. Avec ce grand succès, la NASA peut désormais se tourner vers la suite du programme, à commencer par Artemis II.

Cette nouvelle mission historique sera assez similaire à la première, mais avec une différence majeure ; cette fois, ce sont des humains en chair et en os qui prendront place à bord de la capsule. Les enjeux sont donc encore plus élevés. La NASA ne prendra évidemment pas le risque de se précipiter. Et il ne s’agira que d’un début. Entre le déploiement du Lunar Gateway et les préparatifs d’Artemis 3, qui doit ramener l’humain sur la Lune vers 2025 (en théorie), la NASA va avoir du pain sur la planche ces prochains temps.

Autant dire que même si la prochaine étape est prévue en 2024, il va falloir être patient ; si l’on tient compte de ces éléments et des retards accumulés par ce premier volet, mieux vaut prendre cette feuille de route avec des pincettes. Mais d’ici là, on peut déjà se réjouir de ce succès ; c’est aussi le début d’un grand feuilleton scientifique qui tiendra les amoureux de l’espace en haleine pendant plusieurs années.

 

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