Après avoir banni les journalistes qu’il accusait d’avoir divulgué son adresse personnelle, Elon Musk grimpe encore d’un cran sur la question de la liberté d’expression. Le nouveau patron de Twitter vient de faire savoir qu’il n’autoriserait désormais plus les liens renvoyant vers d’autres réseaux sociaux concurrents. Dans un message – depuis supprimé – par le compte officiel @twittersupport, l’entreprise explique : “Nous savons que beaucoup d’utilisateurs sont actifs sur d’autres plateformes sociales. Cependant, nous n’autoriserons plus la promotion de certains réseaux sociaux sur Twitter”.
Concrètement, ça change quoi ?
Plus spécifiquement, détaille Twitter, la plateforme prévoit désormais de supprimer “les comptes créés dans le but spécifique de promouvoir d’autres plateformes que Twitter“. Cette décision concerne sans surprise Mastodon, mais aussi Instagram, Facebook, Truth Social, et plusieurs autres. Il ne sera concrètement plus possible de partager des tweets comportant des liens vers les réseaux concurrents ni d’envoyer des messages encourageants à consulter un profil Instagram ou Facebook, par exemple. À noter que pour le moment, Telegram, TikTok, YouTube, Weio ou OnlyFans restent hors des radars.
De son côté, Elon Musk a légèrement édulcoré la mesure, en expliquant qu’il continuerait à autoriser le partage de “liens occasionnels“, mais plus “la publicité incessante et gratuite pour la concurrence“. Ironie du sort, il sera en revanche toujours possible de partager des liens vers la concurrence en utilisant des liens sponsorisés, et donc payants.
Un effet boule de neige à prévoir ?
Reste que la décision, si elle est réellement appliquée, promet d’avoir de lourdes répercussions sur le marché. D’une part, la concurrence risque de réagir en adoptant la même position drastique vis-à-vis de Twitter, et en interdisant les liens qui renvoient vers la plateforme d’Elon Musk. Une situation de laquelle personne ne sortira gagnant, surtout du côté des internautes.
IMPORTANT: @elonmusk's new policy preventing linking to competitors is in DIRECT VIOLATION of European Union rules.
Penalty can be a fine of up to 20% of Twitter's annual revenuehttps://t.co/Wu1dU4JRn7 pic.twitter.com/cZWsl92npr
— Judd Legum (@JuddLegum) December 18, 2022
Ensuite, la décision d’Elon Musk pourrait aussi lui valoir quelques soucis à l’échelle européenne. Dans un tweet publié hier, le journaliste indépendant Judd Legum rappelle que “la nouvelle politique d’Elon Musk empêchant les liens avec les concurrents de Twitter est une violation directe des règles de l’Union européenne“. Si le vieux continent décidait d’intervenir, les sanctions encourues pourraient ainsi grimper jusqu’à 20% des revenus annuels de l’entreprise.
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