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Le dilemme de la taxe au kilométrage pour l’entretien des routes

L’essor des véhicules hybrides et électriques et la meilleure efficacité énergétique générale des voitures font chuter les recettes fiscales sur l’essence. De l’argent qui sert traditionnellement à financer l’entretien des routes, et qui se retrouve à manquer dans les caisses publiques ! De nombreux États américains envisagent de mettre en place une taxe sur les kilomètres parcourus. Cette proposition suscite des débats des deux côtés de l’échiquier politique.

Depuis 1993, les automobilistes américains ont gagné presque 120 kilomètres par plein grâce à l’amélioration des moteurs. Par ailleurs, la part des véhicules électriques vendus chaque année est passée de 0,1% à 4,6% en seulement une décennie, selon le ministère du Travail US. Ces évolutions ont pour conséquence une diminution des recettes de la taxe sur l’essence, qui finance traditionnellement l’entretien des routes aux États-Unis.

Équité fiscale et différence de traitement entre les motorisations

En Californie, un État où près de 20 % des voitures vendues l’année dernière étaient électriques, le financement des travaux routiers se retrouve particulièrement affecté. En effet, 80 % des fonds dédiés à la réparation des routes proviennent de la taxe sur l’essence. L’État envisage donc de créer de nouvelles sources de revenus, notamment par le biais d’une taxe sur les kilomètres parcourus connue sous le nom de Vehicle Miles Traveled (VMT).

Cette proposition se heurte à une forte opposition de deux bords différents. Les conservateurs d’un côté, qui rappellent que les taxes sur l’essence pratiquées en Californie sont les plus élevées aux États-Unis. Et ce, alors que les routes californiennes ne sont pas les mieux entretenues au pays… L’automobiliste paierait en moyenne entre 600 et 800 dollars chaque année pour l’entretien des routes.

Du côté des défenseurs de l’environnement, le principe même de la VMT pose également des problèmes. Selon une étude de l’Université d’État de San José, remplacer la taxe sur l’essence par une taxe sur le kilométrage favoriserait les véhicules à essence au détriment des voitures électriques. Par ailleurs, ce sont principalement les ménages les plus aisés qui possèdent des véhicules électriques, ce qui signifie qu’ils ne contribuent pas actuellement à l’entretien des routes. La mise en œuvre de cette taxe soulève aussi des questions relatives à la protection de la vie privée des citoyens, car elle nécessiterait un dispositif de suivi du kilométrage installé sur chaque voiture.

Certains États américains comme l’Oregon ont déjà commencé à expérimenter la taxe sur le kilométrage. Lancé en 2015, le programme pilote de l’Oregon propose aux volontaires de payer un peu plus d’un centime par kilomètre parcouru, en échange d’un crédit pour la taxe sur l’essence. Le Colorado, quant à lui, a mis en place une taxe sur les véhicules de livraison. Cette idée d’une taxe sur le kilométrage ne fait certes pas l’unanimité, mais elle pourrait bien faire son apparition de ce côté-ci de l’Atlantique : en France aussi, on a besoin d’argent pour l’entretien des routes.

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1 commentaire
  1. Normal, ce que les états perdront en revenus fiscaux sur les carburants devra bien être compensé par quelque chose, y’a pas d’argent magique dans la vraie vie.
    Avec l’électrification du transport automobile, il faudra mettre une taxe quelque part: sur la taille des batterie, sur le poids du véhicule, sur la carte grise, sur l’immatriculation, sur les pneus… ou tout ça à la fois..

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