C’est une première pour l’industrie des effets numériques. Il y a quelques mois, plusieurs artistes VFX partageaient sur Internet leur expérience avec la maison des Idées. Marvel était alors pointée du doigt pour les conditions de travail qu’elle impose à ses collaborateurs. Entre délais intenables et salaires insuffisants, certains avaient même qualifié la filiale de Disney “d’horribles clients”. La plupart d’entre eux se sont réunis pour écrire une pétition et pour permettre à la profession d’avoir sa place dans un syndicat. Concrètement, plus de 50 travailleurs ont demandé à être représenté par la Theatrical Stage Employees. Ils demandent à ce que les élections aient lieu dès le 21 août prochain. L’organisation représente actuellement pas moins de 170 000 artisans et techniciens de l’industrie culturelle aux États-Unis et au Canada.
Sous la coupe d’un tel syndicat, les artistes en effets numériques pourraient enfin bénéficier d’un levier face aux mastodontes tels que Disney. Dans un communiqué, le collectif explique : “Pendant près d’un demi-siècle, les travailleurs de l’industrie des effets visuels se sont vu refuser les mêmes protections et avantages sur lesquels leurs collègues peuvent compter depuis le début de l’industrie cinématographique à Hollywood. Il s’agit d’une première étape historique pour les travailleurs qui se réunissent pour porter d’une voix collective l’exigence d’un respect pour notre travail”. La démarche devrait ainsi permettre aux artistes VFX de bénéficier d’avantages tels qu’une protection sociale ou le paiement des heures supplémentaires.
Contexte tendu pour les géants du divertissement
Cette annonce intervient à une période particulièrement compliquée pour Hollywood. Depuis le 1er mai dernier, le syndicat des scénaristes a acté une grève à durée indéterminée. Les négociations avec l’AMPTP (représentant des studios et plateformes) n’ont pas abouti à un accord. La Writers Guild of America demande une revalorisation des salaires et des droits résiduels sur les plateformes de streaming. Plus de deux mois plus tard, ce sont les acteurs qui marchaient dans les pas des auteurs. Depuis le 14 juillet dernier, les membres de la SAG-AFTRA ne peuvent plus participer aux tournages et faire la promotion de leurs métrages. C’est la première fois depuis 1960 qu’un mouvement conjoint est décrété. De nouvelles négociations entre la WGA et l’AMPTP ont eu lieu il y a deux jours. L’issue n’a pas été positive et la grève est loin d’être terminée.
Avec un syndicat, les artistes VFX pourra aussi profiter d’un tel levier pour faire valoir leurs droits et obtenir une revalorisation de leurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. Comme le note Vulture, 90% des films produits de nos jours font appel à des professionnels des effets numériques. En quelques années, ils sont devenus une composante essentielle des projets de grands divertissements sur le petit et le grand écran.
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