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Ce soir à la TV : Indiana Jones et le Temple Maudit ou la création du PG-13

Indiana Jones est l’une de ses sagas qui aura marqué l’histoire du cinéma. Ce que l’on sait moins, c’est que le second volet a fait naître une nouvelle classification des œuvres aux États-Unis.

C’est l’une des marottes de la télévision française. Régulièrement, les chaînes M6 et W9 nous proposent de se replonger au cœur des aventures du très célèbre Indiana Jones. Ce lundi 13 novembre, c’est le second volet, Le Temple Maudit, qui est mis à l’honneur. Dès 21 h 05 sur la neuvième chaîne, il sera possible de suivre le professeur alors qu’il poursuit une terrible secte ayant dérobé un joyau sacré. Avec une chanteuse de cabaret et un époustouflant gamin à ses côtés, Indy s’engage dans une nouvelle mission périlleuse. Attention, cette production n’est pas à mettre entre toutes les mains. À sa sortie en 1984, le film réalisé par Steven Spielberg a d’ailleurs créé la controverse outre-Atlantique.

Trop violent et pas assez à la fois

Indiana Jones et le Temple Maudit est sans doute l’opus le plus effrayant de toute la saga. En racontant l’histoire de sacrifices humains, Spielberg n’y est pas allé de mains mortes et proposait quelques séquences plutôt gratinées. Si la désuétude des effets visuels a depuis quelque peu restreint la portée horrifique du métrage, de nombreux parents ont exprimé leur mécontentement après la séance en 1984. À l’époque, quantité de lettres sont envoyées à l’organisme MPAA, chargé de la classification des œuvres. Si Les Aventuriers de l’Arche Perdue était accessible à tous publics sous supervision parentale, cette suite s’est positionnée à la croisée des mondes. Pas assez violente pour être estampillée R-Rated (les mineurs doivent être accompagnés d’un adulte) mais trop pour être visionnée par les plus jeunes, elle a fait naître une nouvelle catégorie de divertissement outre-Atlantique.

Face à ce tollé, Spielberg s’est rapproché du créateur de la MPAA (Motion Pictures Association of America) pour plaider en la faveur d’un nouveau barème. La question s’était déjà posée avec Les Gremlins, sorti quelques mois plus tôt et produit par Steven Spielberg. “C’était en quelque sorte le moment parfait, avec les films que j’avais produits ou réalisés. Il était injuste d’étiqueter ce film R. J’ai donc appelé Jack Valenti et lui ai demandé d’obtenir une note quelque part entre PG et R. Avant que je m’en rende compte, il y avait une classification PG-13” 

Une mesure qui a fait débat, mais qui s’est depuis largement imposée

À l’annonce de cette nouvelle mesure, les réactions ont été particulièrement vives. Si certains saluaient la démarche, de nombreux exploitants la jugeaient trop contraignante. En effet, comment vérifier l’âge d’un mineur de moins de 13 ans sachant que la plupart d’entre eux n’ont pas encore de pièce d’identité ? Malgré ses débuts turbulents, le PG-13 n’aura néanmoins aucun mal à s’imposer comme une norme aux États-Unis. Le premier film à bénéficier de cette étiquette sortira quelques mois plus tard, il s’agit de L’Aube rouge réalisé par John Millius.

Depuis, nombre de studios misent sur cet entre-deux pour séduire un public large. C’est notamment le cas chez Disney et Marvel, pour qui le PG-13 est la règle. La Maison des Idées s’apprête d’ailleurs à diffuser son premier film R-Rated. Avec Deadpool 3, l’entreprise enterre l’idée selon laquelle les films de super-héros doivent être accessibles aux grands et petits spectateurs. Si la saga avait déjà misé sur cette classification, ne lésinant pas sur l’hémoglobine et le langage fleuri, c’est bien la première fois d’une production officielle du MCU profite d’un tel traitement. Ne voulant pas entacher toute la singularité des aventures de Wade Wilson, Marvel a consenti à se départir d’une partie de son audience. Cela n’avait pas empêché les deux précédents films de réunir de nombreux spectateurs, parmi les plus rentables de sa catégorie. Pour rappel, la question d’une classification s’était posée pour Doctor Strange in the Multiverse of Madness en 2021. Le premier film “horrifique” de l’écurie avait néanmoins dû réfréner ses envies de bains de sang et de sursauts au profit d’une copie plus appropriée aux adolescents.

Quant à la saga Indiana Jones, elle n’aura jamais franchi le pas du R-Rated. Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, sorti en juin dernier sur nos écrans, s’était inscrit dans la pure tradition en affichant un avertissement déconseillé aux moins de 13 ans aux États-Unis. En France, il était — comme ses prédécesseurs — accessibles à tous les publics.

Voir Indiana Jones et le Temple Maudit sur Disney+

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