France 2030 : Emmanuel Macron veut accélérer le développement de l’IA et la conquête spatiale

Deux ans déjà que le plan d’investissement France 2030 a été lancé. Pour l’occasion, le président de la République Emmanuel Macron était à Toulouse ce lundi 11 décembre. L’occasion pour lui de réitérer ses engagements en matière d’innovation, mais aussi de définir de nouveaux objectifs, notamment en matière d’intelligence artificielle.

“Plus vite, plus fort”

Le temps presse, a concédé hier Emmanuel Macron. “Si on veut gagner cette bataille de l’innovation de rupture, on doit aller encore plus vite et plus fort“. Face à des OpenAI ou des Google à la puissance de frappe tentaculaire, la France peine encore à tirer son épingle du jeu. Pour faciliter les investissements, le président a ainsi promis “dès le début de l’année prochaine“, des mesures gouvernementales “concrètes” en faveur d’une “hyper simplification” pour les entreprises.

“On ne peut pas avoir des procédures qui sont deux fois plus longues que nos concurrents américains et asiatiques” – Emmanuel Macron

Pour accompagner cette facilité d’entreprendre, fidèle à la politique d’ultra-libéralisation qu’il applique depuis le début de son premier mandat, le chef de l’État a aussi réitéré sa volonté de faire de la fusion nucléaire, des aimants supraconducteurs et de la capture du CO₂ la priorité énergétique des années à venir. Objectif : obtenir, d’ici deux ans, un niveau d’innovation “aussi fort en relatif que sur les réacteurs innovants“, et notamment les réacteurs nucléaires modulaires (SMR) qui dont déjà l’objet de financements dans le pays.

Une IA à la française ?

En marge de Kyutai l’OpenAI français de Xavier Niel officialisé au début du mois, Emmanuel Macron peut pouvoir compter sur les initiatives privées et la communauté scientifique. Objectif pour le pays : s’imposer comme l’un des pionniers sur le marché de l’innovation des modèles d’intelligence artificielle, en faisant “émerger des composants et des architectures de systèmes pour le traitement massif de données en intelligence artificielle, avec l’objectif d’une consommation énergétique qui soit divisée par cent ou mille par rapport aux standards actuels“.

Reste que sur ce point, la France devra aussi se plier aux nouveaux règlements européens sur la régulation de l’IA. Le texte présenté il y a tout juste quelques jours promet d’ores et déjà de faire office de référent international en matière de protection des utilisateurs, tout en prenant le risque de laisser les pays du vieux continent sur la touche en matière d’innovation.

La course à l’espace

Si l’astronaute Thomas Pesquet fait déjà rayonner le pays en matière d’exploration spatiale, la France veut faire mieux. Emmanuel Macron a ainsi annoncé que le pays soutiendrait le développement d’un vaisseau spatial cargo, capable d’acheminer du fret vers les futures stations spatiales. Comme avec Elon Musk et SpaceX, il n’est dorénavant plus exclu que la France s’ouvre à des initiatives privées.

L’hydrogène, nouvelle mobilité verte

En matière d’énergie verte et de décarbonation, le président a aussi annoncé le lancement de plusieurs missions conjointes en matière d’exploration de réservoirs d’hydrogène naturel sur tout le territoire. Un premier permis d’exploration vient d’être accordé, et d’autres devraient rapidement suivre. Une cartographie précise d’extraction des minerais stratégiques devrait aussi être déployée sur l’ensemble du territoire, afin d’accélérer le processus de décarbonation. Objectif pour la France : décarboner, d’ici à 2030, 10% des émissions industrielles, soit 8 millions de tonnes de CO₂, mais aussi favoriser les recherches autour de la mobilité verte.

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