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Sur Instagram, une astuce permet de publier du contenu pornographique volé

La plateforme a encore du travail avant de réussir à modérer les contenus qui transitent sur sa plateforme.

Ce n’est pas vraiment une surprise : Instagram — et plus généralement l’ensemble du groupe Meta — a de sérieux problèmes avec la nudité et la sexualité. Le réseau social censure ou shadow ban (invisibilise) à tour de bras les contenus dédiés à l’éducation sexuelle et les corps dénudés qui ne correspondraient pas aux normes de beautés standard. À l’inverse, la plateforme est régulièrement pointée du doigt pour son inaction permissive face à l’exploitation sexuelle des mineurs, et la suggestion de publications suggestives aux internautes qui suivent d’un peu trop près les comptes adolescents.

Officiellement, la pornographie est interdite sur le réseau social, au même titre que n’importe quelle autre forme de nudité explicite ou suggérée. Reste qu’il est possible de contourner cette censure de manière plus ou moins efficace. Selon le média spécialisé 404 media, plusieurs comptes auraient ainsi réussi à se jouer des conditions générales de la plateforme au moyen d’une astuce très simple : l’ajout d’un compte à rebours de trois minutes.

3 minutes pour endormir la modération

Dans les informations rapportées par 404 Media, et que nous avons pu confirmer par la suite, plusieurs vidéos pornographiques auraient ainsi été publiées sur une série de comptes dédiés, et baptisés @adultz_vibez. Certaines datent de l’été dernier, et ont cumulé plus de deux millions de vues sans jamais être modérées. Pour réussir ce tour de passe-passe, elles utilisent un simple compte à rebours de trois minutes, affiché sur fond noir. Une fois le minuteur tombé à zéro, des vidéos pornographiques s’affichent sans coupure ni interruption. Sous la publication, des milliers de commentaires, la plupart rédigés en hindi confirment la portée masturbatoire de la vidéo.

Face à des créateurs et des créatrices de contenu soumis à une modération drastique dès lors qu’il est question de sexualité (ou même de discours entourant la sexualité, et plus largement l’anatomie), il serait ainsi possible de contourner la modération d’Instagram moyennant un simple compte à rebours. Faut-il en déduire que l’algorithme de modération de la plateforme ne va jamais plus loin que ce time code ? Instagram n’a pour l’instant pas réagi aux allégations de 404 Media. Pour autant, cette nouvelle polémique est une preuve supplémentaire de la difficulté de l’entreprise à surveiller les contenus qu’elle héberge.

Pour brouiller encore davantage l’algorithme, certaines vidéos tentent aussi de faire passer leur contenu pour des contenus dédiés à l’éducation sexuelle, en diffusant des messages comme : “L’allaitement est naturel et beau, et nous comprenons que c’est important pour les mères” ou encore “Cours d’éducation sexuelle volume 1. Test de prévention du VIH et de chirurgie du cancer du sein, examen gynécologique“, avant d’enchaîner sur une vidéo X. Au total, ces comptes cumulent des dizaines de milliers d’abonnés, et semblent monétiser leur contenu à travers un renvoi vers des liens Telegram, eux-même proposant des vidéos hébergées par le service de stockage cloud TeraBox.

Contenus pornographiques, et volés

Outre le simple fait que ces vidéos soient pornographiques, et donc largement problématiques sur une plateforme théoriquement accessible à partir de 13 ans, elles sont aussi parfaitement illégales, rappelle 404 Media. Le contenu que nous avons pu visionner provient exclusivement de contenu volé à des performeurs et des performeuses X. Certains filigranes xHamster sont visibles à l’écran, et les vidéos précisent après le compte à rebours : “Nous ne possédons pas les droits sur les vidéos publiées. Les copyrights reviennent aux créateurs originaux, et cette vidéo doit être visionnée dans un cadre légal“. Pas de surprise, cette “clause de non-responsabilité” rédigée dans un anglais approximatif n’a en réalité aucune valeur légale.

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