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Voyager 1 : le sauvetage miraculeux de la sonde légendaire se concrétise

Il y a encore quelques semaines, la NASA ne donnait pas cher de sa peau; mais contre toute attente, l’explorateur le plus prolifique de l’histoire de l’astronautique a récupéré sa capacité à communiquer, et il semble désormais sur la voie de la guérison complète.

Voyager 1, la sonde interstellaire légendaire de la NASA, commence à reprendre du poil de la bête. Cela faisait cinq mois que cet engin extrêmement important dans l’histoire de l’exploration spatiale ne renvoyait plus qu’un charabia incompréhensible au lieu des données habituelles. Il y avait donc de quoi être plutôt pessimiste par rapport à l’avenir du tout premier engin à avoir quitté le système solaire ; les troupes de la NASA estimaient même qu’il faudrait un « miracle » pour le sauver.

Heureusement, le vent a commencé à tourner. Ce 20 avril, pour la première fois depuis le glitch fatidique, l’engin a enfin communiqué des informations exploitables sur son état de santé.

L’équipe en charge de l’appareil avait déjà réussi à identifier la source du problème : il s’agissait d’un FDS (Flight Data Subsystem), l’ordinateur de bord qui a pour mission de formater les données avant qu’elles ne soient transmises par le module de communication. Une partie de sa mémoire a été corrompue pour une raison encore inconnue, empêchant ainsi cet engin à l’âge canonique d’accéder à certaines portions du code.

Après moult tentatives de rendre ses facultés à ce grand explorateur, l’équipe a enfin réussi à faire un pas en avant en mars dernier. L’éclair de génie d’un ingénieur a permis de récupérer une copie complète de la mémoire du FDS. Un paquet cadeau particulièrement précieux, puisqu’il s’agissait plus ou moins de la seule ressource susceptible de faire avancer le diagnostic. Après quelques semaines de travail acharné, cela a permis à l’équipe d’identifier exactement la portion de la mémoire corrompue, au bit près.

Une vraie opération chirurgicale

Mais la partie était loin d’être gagnée ; il fallait encore trouver un moyen de se débarrasser des données corrompues. Et c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Voyager 1 naviguant bien au-delà de la frontière du système solaire, il est évidemment impossible de remplacer physiquement sa mémoire, et la corruption empêchait aussi la NASA de réinitialiser la zone problématique.

Les ingénieurs ont donc échafaudé un plan qui relevait plus ou moins de la neurochirurgie logicielle. L’objectif était de déplacer les données corrompues vers une autre portion de la mémoire où elles n’impacteraient pas le fonctionnement de l’ordinateur de bord. Le problème, c’est que ce véritable dinosaure (Voyager 1 a été lancé en 1977) dispose d’une quantité de mémoire très limitée. Il n’y avait donc aucune portion de mémoire continue suffisamment grande pour relocaliser les bits problématiques… ou du moins, pas en un seul morceau. Pour surmonter cet obstacle, l’équipe a dû découper le code corrompu en petits morceaux afin de le disséminer dans les quelques portions libres de la mémoire.

Une opération à haut risque, car Voyager n’est évidemment pas doté d’un système d’exploitation moderne. Il fallait donc réaliser chaque opération manuellement, en indiquant précisément quelle séquence devait être déplacée à quel endroit. Et chaque coup de bistouri virtuel a dû être planifié avec une précision extrême, car le moindre bit mal placé aurait pu générer de nouveaux problèmes — voire mettre la sonde hors service une bonne fois pour toutes. Or, la moindre intervention nécessite de fouiller dans une montagne de documentation papier souvent très difficile à comprendre, sachant que rien ne correspond aux standards actuels. « Il faut carrément faire des fouilles archéologiques pour trouver ces informations », expliquait la responsable de l’engin dans une interview à Ars Technica en mars dernier.

Voyager 1 est enfin capable de communiquer

Autant dire que l’équipe d’ingénieurs devait transpirer à grosses gouttes au moment de lancer l’opération. Après avoir vérifié chaque détail de ce plan d’action à de nombreuses reprises, la NASA a démarré le transfert le 18 avril dernier. S’en est suivi une période de silence radio que l’on imagine particulièrement anxiogène. En effet, le signal radio met environ 45 heures à faire un aller-retour entre la Terre et l’engin, qui évolue à plus de 23 milliards de kilomètres de notre planète. Les opérateurs ont donc dû ronger leur frein pendant presque deux jours complets avant de savoir comment leur patient avait répondu au traitement.

Fort heureusement, leurs efforts ont été récompensés. Le 20 avril, l’équipe a enfin reçu une réponse de Voyager… et pour la première fois depuis cinq mois, ce flux de données était parfaitement lisible et cohérent, conformant ainsi que la mémoire corrompue avait été excisée, découpée et relocalisée correctement. Un grand soulagement pour l’équipe en charge de l’engin.

Voyager Team Contact
Le succès de l’opération a été un grand soulagement pour les ingénieurs. © NASA / JPL

Pas encore une guérison complète

Mais il est encore trop tôt pour crier définitivement victoire. En pratique, les ingénieurs ne sont pas encore au bout de leurs peines. Certes, Voyager 1 est officiellement guéri de son AVC informatique ; en revanche, il n’a pas encore récupéré l’intégralité de ses facultés. A ce jour, le sous-système qui permet de conditionner et de transmettre les données scientifiques demeure hors service.

Cela limite énormément l’intérêt de la sonde. Si elle ne peut pas renvoyer ces informations précieuses, en pratique, il ne s’agit plus que d’une coquille vide à la dérive dans l’espace interstellaire. Sur les prochaines semaines, la NASA va donc tenter d’y remédier. Et cela passera sans doute par de nouvelles manipulations logicielles très délicates.

Malgré tout, les amoureux de l’espace ont désormais de quoi être optimistes. Il y a encore quelques semaines, il n’y avait aucune garantie que Voyager 1 pourrait un jour sortir de ce pétrin ; désormais, nous ne sommes probablement plus très loin du « miracle » tant attendu.

Une excellente nouvelle pour l’héritage de cet engin qui a littéralement repoussé les limites de l’univers observable en s’aventurant plus loin de la Terre que n’importe quelle autre machine humaine, et marqué l’imaginaire collectif au fer rouge avec des contributions historiques comme la fameuse photo intitulée « pale blue dot ».

Pale blue dot
En plissant les yeux, on peut repérer un “pale blue dot” au milieu d’une trainée claire; il s’agit de la Terre vue par Voyager depuis les confins du système solaire. © NASA / JPL-Caltech

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6 commentaires
  1. Voyager 1 est une mission qui a pour but de communiquer avec les extras terrestres ! Au niveau de la NASA, on appelle cela : Une mission attrape-couillon. Des missions qui sont montées pour obtenir le soutien du public sans quoi il n’est pas possible de financer les missions scientifiques.
    Voyager 1 lancé en 1977 se trouve à 24 milliards de km. Alors je sais que les chiffres ne parlent à personne même aux physiciens qui raisonnent par proportion et ne sont plus vraiment capables de s’apercevoir que leurs travaux sont hors de nos périmètres ou tout du moins, ils feignent de s’en apercevoir… Si le but est de communiquer, alors la destination devrait être Alpha du Centaure l’étoile la plus proche de nous.
    Imaginons qu’un homme préhistorique brestois avait entrepris de communiquer avec un homologue préhistorique américain. Avec les moyens de l’époque, il aurait sûrement inventé la bouteille, puis l’aurait jeté exactement au bon endroit e la plage pour que le courant emporte son message disons à New York… (C’est en gros comme cela aujourd’hui qu’on planifie les voyage dans l’espace). Évidement, il faut accepter l’hypothèse fausse, que la distance à parcourir serait de 5400 km soit le trajet direct Brest New York accessible avec du mazout actuel. Alpha du Centaure se trouve à “seulement” (comme je le lis souvent) 4.2 années-lumière, c’est-à-dire 40150 milliards de kms !! LA bouteille envoyée il y a 46 ans est à 3 km de Brest… Voilà pourquoi, c’est une mission attrape-couillon : On ne peut pas voyager dans l’espace, on ne sait pas le faire.
    A l’heure actuelle, aucun engin n’a la capacité de pouvoir transporter le poids du carburant nécessaire à une mission vers Mars par exemple. Il faudrait donc envoyer ce carburant sur Mars avant la mission habitée…
    C’est ridicule ! On ne peut pas coloniser Mars ! Les études réalisées sur la survie de groupe en milieu clos sur Terre ont toutes échouées, que ce soient les humains en confinement ou les écosystèmes clos, à un moment donné, il faut un apport en eau, en air EXTÉRIEUR pour que ça marche. Dans ces systèmes, la moindre pollution est fatale, c’est cela qu’on devrait étudier de plus près, mais il n’y a pas d’argent pour cela. Nous préférons nous extasier de pouvoir by-pass le proc qui permet de communiquer avec notre bouteille intergalactique qui se trouve à 3 km du rivage !

    1. y’a tellement RIEN a sauver dans votre commentaire…
      Quand on ne connais a ce point rien sur un sujet, on s’abstient d’en parler !

      1. … connaît à … Bon sang ce n’est pourtant pas compliqué ! Ceci dit je partage votre opinion. En effet, notre ami Nostradamus manque visiblement de réelles connaissances scientifiques sur le sujet (C’est ce que l’on nomme : le savoir non scientifique). En résumé, beaucoup de “charabia”, des données totalement erronées voire farfelues et des affirmations carrément “clownesques”. Bref, on mélange un peu tout, on interprète à sa sauce, on en tire une conclusion que l’on l’érige ensuite en vérité absolue. Mais c’est du grand n’importe quoi, en l’occurrence tout est faux ou presque. Mais c’était très amusant à lire. Ceci étant, personne ne dit que ce sera facile mais tout le monde sait que nous le ferons. Heureusement il n’est pas aussi mauvais en grammaire. Il y a encore un peu d’espoir 😉

        1. Ce n’est pas un exposé scientifique et, l’article non plus.
          Déjà, la distance qui nous sépare de Voyager, c’est bien 24 milliards de km en gros (15,124,823,032 miles au moment où j’écris, sur le site de la Nasa, mais peut-être la NASA est farfelue, je ne sais pas).
          J’ai pas trop bien compris New York Brest, mais il me semble que l’idée, c’est de ramener une distance astronomique à une échelle plus “humaine “, c’est-à-dire les distances que l’on connaît ce qui n’est pas si idiot parce que les milliards qu’on manipule si facilement, sont hors d’atteinte, dans la vraie vie.
          Brest New York, c’est 5 382 km, et Voyager est à 24 milliards de km (un peu plus en fait, selon le site de la NASA, mais pas beaucoup plus) et pour atteindre l’étoile la plus proche de nous, il faut 4.37 années-lumière en partant de la Terre comme référentiel. On peut donc écrire que 4.37 années-lumière = 41 342 509 129 850.09 Kilomètres comparé à 24 000 000 000 km ou même si on prend la vraie distance 24.434 milliards de km je trouve 3,19 km a cela semble également correct. (5382*24.4mds/41342mds=3.19)
          Je m’intéresse un peu au sujet de la mission vers Mars et j’ai déjà lu la problématique autour du carburant pour le voyage retour et pour l’acheminement du matériel. ce n’est pas du grand n’importe quoi ce qui est évoqué.
          Pour ce qui est de la possibilité de vivre en milieu clos, l’échec de Biosphère 2 va encore dans le sens de Nostradamus. Pour résumer, C’est mieux de donner des arguments quand on affirme que quelqu’un raconte n’importe quoi ! Cela fait avancer les gens, les idées et les mentalités.

Les commentaires sont fermés.

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