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Sur Nintendo Switch, acheter des jeux d’occasion va devenir très risqué

Si vous avez l’habitude d’acheter des jeux d’occasion sur Nintendo Switch, vous risquez gros sans même le savoir.

Si vous êtes un joueur expérimenté sur Nintendo Switch, vous avez peut-être entendu parler du MIG Switch et de la révolution qu’il promet d’apporter. Ce dispositif a été pensé pour être aussi pratique (et utilisé) que les R4 sur Nintendo DS, mais cette fois-ci avec une compatibilité exclusive pour tous les jeux Nintendo Switch. Malheureusement, cet appareil va peut-être causer la mort du marché de l’occasion.

A priori, il n’y a aucun lien entre une cartouche permettant de jouer à plusieurs jeux et acheter des titres à moindre coût sur des sites de revente. Et pourtant, entre le MIG Switch et la mort du marché de l’occasion, il n’y a qu’un pas. Tout l’enjeu se situe dans l’usage qu’en feront ses utilisateurs et des risques si le MIG Switch se répand dans les sphères grand public comme un moyen de se faire de l’argent ou de jouer gratuitement.

Nous ne sommes plus à l’époque de la Nintendo DS

Pour faire simple, chaque cartouche possède un numéro de série, un moyen de l’authentifier de manière unique au monde, comme un code génétique qu’il est impossible de répliquer de manière naturelle. Lorsque vous dumpez votre jeu, vous créez artificiellement une copie parfaite de cette empreinte pour la déposer sur la cartouche MIG Switch. Pour un usage tout à fait personnel, chaque copie de ce code reste en votre possession, ce qui ne pose pas vraiment problème.

Les soucis commencent à partir du moment où ce code est libéré dans la nature. Lorsque cela se fait via des sites de partage de ROM, les utilisateurs savent en général où ils mettent les pieds. Le piratage est effectivement illégal depuis des dizaines d’années, les personnes faisant appel à ce genre de service de manière régulière savent donc les risques qu’ils encourent. Mais le MIG Switch est assez vicieux pour pouvoir s’en prendre à des utilisateurs innocents.

Dès lors qu’une console Nintendo Switch est connectée à internet, celle-ci envoie des données à la firme, notamment le code d’authentification du jeu auquel vous jouez, ou que vous possédez, ainsi que le nombre de fois qu’une cartouche est insérée dans le port dédié. Les conséquences sont assez claires. Aussitôt qu’une copie est détectée, votre Nintendo Switch peut être bannie à vie d’utiliser les services en ligne.

La revente de copies piratées ou de doubles même “légitimes” est risquée

C’est là où le marché de l’occasion entre en ligne de compte. Que se passe-t-il alors si le détenteur originel du jeu décide de revendre sa cartouche d’occasion pour en tirer un bénéfice financier ? Le nouvel acheteur n’a lui aucune idée du fait qu’il est en train d’acheter une copie dumpée, dont le double est resté en possession du premier possesseur. Il ne prend donc aucune précaution, insère la cartouche dans sa Nintendo Switch connectée à Internet, et envoie involontairement un signal à Nintendo qu’une copie dudit jeu existe. Les deux comptes sont alors bannis, et le second détenteur de la cartouche ne comprendra peut-être jamais pourquoi.

Le MIG Switch, ou du moins l’usage qu’il est possible d’en faire, risque donc de beaucoup nuire au marché de l’occasion en le transformant en champ de mines géant. Comment reconnaitre une cartouche dumpée ? Il n’existe aucun moyen de le savoir actuellement et tout le monde peut encore se faire avoir. La situation devient pire encore si le MIG Switch est utilisé pour vendre des copies piratées d’un jeu, avec l’apparence d’un jeu officiel de l’extérieur. Le seul moyen de vérifier qu’il s’agit d’une cartouche authentique serait de l’ouvrir pour voir si la carte du circuit imprimé est celle d’un MIG Switch. Mais à moins d’être sensibilisé sur le sujet, personne n’aura ce réflexe.

L’entreprise se dédouane, mais ne recule devant rien

Évidemment, la société qui a créé MIG Switch se défend de toute utilisation illégale de son produit. Elle n’autorise verbalement que la copie des jeux que vous possédez vous-mêmes, sans les revendre par la suite. Malgré tout, il fat reconnaitre que la cible du produit ne compte pas se limiter à ce seul usage, risquant ainsi toute l’intégrité d’une économie déjà bancale à l’égard des jeux physiques.

Car oui, le seul moyen que vous aurez de ne plus vous faire avoir en tant que joueur scrupuleux sera de passer par le dématérialisé officiel, plus cher, mais sans danger pour votre compte. Est-ce vraiment ce que veulent les joueurs pour l’industrie du jeu vidéo, au vu des critiques concernant le tout numérique ? La question se pose.

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3 commentaires
  1. Le bannissement à vie de la console alors que l’on possède un original officiel est attaquable en justice, je pense.
    Et ces envois de données (à quoi on joue, à quelle fréquence, etc.) c’est une violation pure et simple de la vie privée.
    Bref, Nintendo n’est pas tout blanc dans cette histoire, et ça risque de lui éclater au visage.

  2. “Car oui, le seul moyen que vous aurez de ne plus vous faire avoir en tant que joueur scrupuleux sera de passer par le dématérialisé officiel, plus cher, mais sans danger pour votre compte.”

    SANS DANGER POUR NOTRE COMPTE ???? à part le danger de perdre tous ses jeux quand nintendo aura décidé de fermer le service online de la switch… NE JAMAIS ACHETER DU DÉMAT’ sur des hardwares qui changent tous les 6 ans, c’est l’arnaque ultime. On a vu sur la ps3 ou la 3ds…

  3. On peut aussi continuer à acheter du neuf en physique, il y a suffisamment d’enseignes où acheter pour trouver des jeux neufs moins chers que le démat’

Les commentaires sont fermés.

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