Le Rub al-Khali, également connu sous le nom de « Quart Vide », est l’un des plus grands déserts au monde, il couvre 650.000 km² de l’Arabie Saoudite. Derrière ses dunes ocres, ce paysage hostile dissimule des trésors archéologiques encore inexplorés. Or, les méthodes traditionnelles d’exploration par relevé de terrain sont souvent inefficaces et fastidieuses dans ces environnements extrêmes.
Indiana Jones avec l’IA
Pour pallier ces difficultés, une équipe de chercheurs de l’Université Khalifa d’Abu Dhabi, dirigée par l’atmosphériste Diana Francis, a développé une nouvelle méthode basée sur l’intelligence artificielle. Leurs travaux s’appuient sur une technique d’imagerie par radar à synthèse d’ouverture (SAR) combinée à un algorithme de machine learning, une première dans le domaine de l’archéologie.
La technologie SAR utilise des ondes radio pour détecter des objets dissimulés sous la végétation, le sable ou la glace. Bien que cette technologie soit employée depuis les années 1980, son association avec l’apprentissage automatique offre une capacité inédite pour identifier des sites archéologiques invisibles à l’œil nu. « Nous avions besoin de quelque chose pour nous guider et orienter nos recherches », explique Diana Francis.
Le projet s’est concentré sur Saruq Al-Hadid, un site archéologique proche de Dubaï où des traces d’activité remontant à 5.000 ans ont été découvertes. L’algorithme a permis de localiser avec précision de nouvelles zones d’intérêt qui n’ont pas encore été excavées. Selon Diana Francis, le système est capable de détecter des structures avec une précision de 50 centimètres et peut même générer des modèles 3D des objets enfouis, offrant ainsi aux archéologues une meilleure compréhension des sites avant même le début des fouilles.
L’utilisation du radar SAR est certes coûteuse et complexe, mais elle pourrait complètement changer la recherche archéologique, en particulier dans les régions désertiques. Amy Hatton, de l’Institut Max Planck pour la géoanthropologie, explique que cette innovation contourne les problèmes causés par la poussière et les tempêtes de sable, des obstacles fréquents lors de l’utilisation d’images satellites dans ces zones.
Et cette technologie fonctionne ailleurs que dans le désert d’Arabie saoudite. Des sites potentiels ont été repérés en Mongolie, en fait des milliers de sites médiévaux qui seraient restés invisibles sans l’usage de l’IA. La méthode SAR a un coût et nécessite de la puissance informatique, mais le potentiel est là pour les zones désertiques comme le désert de Gobi, où les techniques traditionnelles n’ont pas abouti.
Le test ultime de cette approche aura lieu dans quelques semaines, lorsque les fouilles commenceront dans les nouvelles zones identifiées à Saruq Al-Hadid. Si les prédictions de l’algorithme se confirment, Dubaï Culture, qui supervise le site, envisage d’utiliser la technologie pour découvrir encore plus de trésors enfouis.
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Il va falloir apprendre à l’IA qui rédige vos articles que Dubaï n’est pas en Arabie Saoudite.