Passer au contenu

Critique Loin du périph : et qu’ils y restent ! 👋

Dix ans après De l’autre côté du périph, le duo Omar Sy et Laurent Lafitte se reforme pour une suite qui les emmène Loin du périph et des salles obscures puisque c’est sur Netflix que l’enquête se mène.

Il y a des films dont on espère encore un second opus (coucou Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E.) et d’autres qui accouchent d’une suite alors que personne ne la demandait. C’est donc tout naturellement dix ans après que De l’autre côté du périph, buddy movie oubliable et oublié, mais fort de deux millions d’entrées à l’époque, a droit à son nouveau chapitre intitulé Loin du périph.

Tandis qu’Omar Sy et Laurent Lafitte reforment le tandem, Louis Leterrier (Insaisissables, Le Transporteur I et II) remplace David Charhon derrière la caméra pour ce projet estampillé Netflix. Et si vous vous demandez le pourquoi du comment, on pourrait vous dire que deux de ses trois noms bossent déjà avec la plate-forme de streaming pour la série Lupin et que le service SvoD s’est engagé pour produire davantage de made in France, mais on ne veut pas faire de mauvais esprit. Vous remarquerez que la phrase précédente porte sur la quantité des projets et non sur la qualité. Indice.

© Netflix / emmanuel guimier

Dix ans se sont passés depuis qu’Ousmane Diakité, policier de la section financière de Bobigny, et François Monge, capitaine de la police criminelle de Paris, croisaient leurs univers. Le premier a monté les échelons tandis que le second croupit dans un commissariat d’arrondissement. Un meurtre violent va les obliger à retravailler ensemble, les éloignant de la région parisienne pour les envoyer dans une petite ville des Alpes où l’ambiance n’est pas à l’accueil des étrangers.

Mauvais garçons

Loin du périph s’amuse à inverser les rôles pour recréer l’ambiance d’un pur buddy movie où deux personnalités contraires, mais finalement complémentaires, s’entraident. Tandis qu’Omar Sy se la joue Will Smith en s’assurant la partie charme et action, Laurent Lafitte incarne un Martin Lawrence arrogant, drôle malgré lui. Un côté Bad Boys donc, avec son lot d’action et d’humour, ingrédients obligés du genre. L’arrivée de Louis Leterrier à la barre sonne dès lors comme une évidence, le réalisateur français ayant l’expérience de ce genre de production à l’américaine.

© Netflix / emmanuel guimier

Pour donner un peu de matière, le scénariste Stéphane Kazandjian (réalisateur de Bad Buzz quand même) décide d’immerger le duo dans des sujets d’actualité en les envoyant dans une petite ville d’extrême-droite où l’arrivée d’Ousmane ne va pas passer inaperçue. L’occasion pour le film de tourner à fond autour du racisme, tout en s’autorisant quelques vannes sur la société post-#MeToo. À ce jeu-là, c’est évidemment Lafitte qui s’accapare le beau rôle, jouant en toute décontraction l’homme blanc privilégié constamment en décalage malgré lui avec le politiquement correct. Loin du périph affiche fièrement sa pancarte « film impertinent ».

Il ne suffit pas de ressembler à Cetelem pour faire du Cetelem

Sauf que toute l’entreprise empeste fortement le vestiaire d’une équipe de rugby après match. Une odeur faisandée pardonnable pour peu que le projet ait au moins fait semblant d’être honnête ; mais rien ne transpire la sincérité. À commencer par son duo d’acteurs. Si vous appréciez Omar Sy et Laurent Lafitte (ce qui est notre cas, en soit), alors vous en aurez pour leur argent puisque vous aurez droit à… Omar Sy et Laurent Lafitte avec menu entrée, plat, dessert tant ils se contentent de jouer les rôles qu’ils pratiquent depuis des années. Une impression de redite qui se couple avec un sentiment persistant d’un manque d’enthousiasme dans leurs retrouvailles. Acteurs comme spectateur, même combat : cette envie d’être ailleurs.

© Netflix / emmanuel guimier

Derrière ses faux airs de film cool, drôle et mouvant, Loin du périph est surtout, encore une fois, un métrage remplissant le cahier des charges pour la ferme à contenu qu’est Netflix. Un pur produit de consommation qui trouvera son public sans avoir besoin de fournir le moindre effort pour sortir du lot. On mange, on digère et on passe au repas suivant.

Le scénario est à ce point paresseux qu’il n’arrive même pas à renouveler ses vannes, Lafitte étant piégé dans une boucle sans fin qui le voit alterner esprit machiste et impérialisme blanc, son personnage n’ayant aucun autre rôle à jouer. Un humour répétitif qui ne décrochera qu’un ou deux sourires puisqu’il semble sorti du petit manuel des blagues de tonton gênant. Elles sont attendues, téléphonées et on y a droit à chaque repas de famille.

Quant à l’action, Louis Leterrier fait preuve d’énergie pour secouer son scénario amorphe à grand coup de drone et d’autres jouets qu’il a usé dans The Mandalorian. Celui qui vient de signer pour Fast X veut montrer qu’il peut faire du grand spectacle même sur les petites routes de France. Sauf que la supercherie ne prend pas, le mouvement n’étant qu’illusion, faussement crée par une multiplication des plans et un montage haché. Là encore, la quantité prime sur la qualité.

Loin du périph ne parvient pas à camoufler bien longtemps son statut de production commandée pour enrichir un catalogue qui se fiche bien du moment passé, tant qu’on le passe sur la plate-forme. Il n’y a pas que le périph qui est loin, le plaisir aussi.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Le contenu, encore le contenu, toujours le contenu ; voilà ce qui ressort de Loin du périph qui se plaît à appliquer la fameuse recette Netflix aussi consciencieusement que possible. Du cinéma fast-food mal torché et cuisiné sans envie uniquement dans le but de nous faire consommer. Après tout, tant que c'est vu, qu'importe si c'est oublié, n'est-ce pas ?

L'avis du Journal du Geek :

Note : 2 / 10
18 commentaires
  1. Prenons le film pour ce qu’il est, un divertissement de dimanche après midi. A quoi bon le critiquer plus que nécessaire, il est parfait pour passer un moment sans prise de tête et c’est déjà pas si mal….

  2. Je vous trouve hyper dur, parfaitement d’accord que l’on peut l’assimiler à un film vite fait bien fait. Mais c’était déjà le cas du premier et pour le coup il est plus réussi que le premier. Dans le premier les blagues et la complicité du duo faisant rarement mouche. Dans celui ci, laffite est en grande forme et ses blagues foncitonnent nettement mieux et la complicité du duo est encore plus présente.
    OUi on s’attend à beaucoup d’élément, la partie extrême droite est caricaturale, mais cela permet d’apprécier la comédie comme beaucoup de buddy movie à l’américaine. A ce titre, la référence n’est pas trop bad boys mais plutot le flic de beverly hills à mon avis.

  3. Je ne suis pas d’accord, les acteurs sont très bien, le scénarios est passable, un peu cousu de fil blanc mais bien construit. Le dosage sérieux, action et humour est excellent. J’ai vraiment aimé. Ça change des merdes américaines dont on est rembourré jusqu’à la vomissure.
    Bisous

  4. Je ne suis pas d’accord le film et un très bon programme j’ai passé un très bon moment même si quelques incohérences sont trouvables dans le scénario. Le côté humour donne un plus à ce film que je trouve sincèrement très bon

  5. Un pur scénario NETFLIX avec les même archétype idéologique qui a défaut de Red neck à casquette des USA, nous trouve un village d’extrême droite près pour la guerre.
    Scène de mise en valeurs et vannes de bogoss pour l’un, ridiculisation pour les autres, c’est à sens unique.

    Toutes les cases sont côchées idéologiques, il n’y a qu’une seule surprise dans le film (traitée avec douceur), mais on la sent venir à la fin.
    Après il reste quoi? Un scénario à la va vite qui ne montre que le cahier des charges et en oublie de nous raconter une histoire.
    A aucun moment je n’ai ressenti ou compris pourquoi les deux flics n’étaient plus potes ou autres. De la petite vanne ou rivalité timide. On se fait chier.

    Donc entièrement d’accord c’est un film contenu, qui aurait pu être beaucoup mieux si le but avait été de montrer une histoire et non la vision du monde de Netflix.

  6. Je viens de voir cette chose. D’abord, il faut arrêter avec les dialogues bidons confié à des scénaristes du genre Joséphine Ange gardien. Film qui se veut politique, d’un ridicule sans nom, un remède à la cinéphilie, bourré de poncifs de gaucho-fachos et donneurs de leçons. On peut clairement voir que le cinéma français est peuplé de tyrans bourgeois, bien confortables dans leur intolérance fascisante. Ils veulent dire qu’ils sont ouverts, pas racistes, etc. Mais tout montre qu’ils parlent d’eux, des nazillons en marche. Effets spéciaux inutiles, scènes molles, caricatures, une sorte de sous Zidi des années 80. Le cinéma français n’a pas avancé depuis 20 ans, en voici la preuve. Quand on allonge le mot “raciste” à tout bout de champ c’est qu’on a un problème avec son racisme. Le cinéma c’est montrer, par parler pour rien dire. Ce morceau d’anthologie est une insulte au cinéma français, ça sent la fin…

  7. Vous êtes durs !!!
    J’ai adoré , j’ai peut être pas un QI élevée mais honnêtement je l’ai trouvé bien certe des incohérences mais le duo est juste génial . L’arme fatale à la française
    Je vous invite tous à faire un film après on en reparle !
    D’après vos critiques , vous pensez faire mieux ?
    C’est bien la France , jamais content ! Il faut que tout soit parfait !

  8. Je l’ai pas trouvé mauvais ce film, je suis pas tombé par terre, mais plutôt agréable à regarder.
    Après c’est tellement facile de critiquer, juger, tout ça en fournissant des arguments d’un niveau d’une court de récréation d’un collège, ce genre de personne qui va critiquer tout et n’importe quoi, mais n’a jamais rien fait ou prouver…
    Bref qui suis-je moi-même pour juger ??

  9. Ouais si on aime les films qui dit que en gros bas si c’est en dehors de Paris ou même des grandes villes, les gens de province sont tous des racistes c’est un excellent film ! Pour info la premier ville de « province » qui est Albertville (J.O 98) est montrer comme une ville de facho, une « petite ville d extrême droite » ce qui est absolument faux ! Enfin bref quelque pars ça montre encore assez bien la nullité des films français

  10. Voilà ce que nous donne NETFLIX quand ils sont obligés de financer des films Français en mettant tjrs les mêmes personnes en avant. ALors que certains en France galèrent pour avoir juste 5000€ d Budget en France via le CNC.

    Et oui toujours le même copinage.

  11. perso j’ai été déçu, c’est du réchauffé ! il m’aura pas autant fait rire que le premier !

    Je suis d’ALBERTVILLE, et j’étais passé par le col de tamié le jour du tournage .. du coup j’attendais le film avec impatience, mais ils sautent d’ALBERTVILLE à la région grenobloise et LIVET GAVET pour la scène finale .. donc pour ceux qui connaissent la région … la ficelle est grosse ! ..

  12. Et bah ! Je suis choquée par la dureté de cette critique et des commentaires…

    J’ai regardé ce film sans savoir qu’il s’agissait d’une suite donc je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans le premier volet (ça ne m’a pas posé de problème) !
    Bien qu’habituellement je ne regarde pas de films Français, j’ai voulu tenter le coup car j’ai été attirée par la bande annonce et le fait qu’Omar Sy joue dedans. Franchement j’ai passé un bon moment, je l’ai trouvé sympa et même si on devine facilement le scénario, on s’en fiche ! Ce duo est attachant et leurs blagues/chamailleries sont plaisantes. C’est un petit film cool du week-end à regarder sans prétention ! Redescendez 5min de votre piédestal comme si chaque film se devait d’être un chef d’oeuvre !

    On est loin d’un blockbuster ou d’un film qui vous marquera à jamais mais il mérite un peu plus que ça, car je suis sûre que beaucoup d’autres gens ont passé un agréable moment à le regarder.

  13. J’ai perdu une soirée. Le film est d’un nul à faire chier les vaches. J’adore Omar Sy et pensais passer un bon moment mais, ça vaut même pas un mauvais épisode de Camping Paradis

  14. Je partage la critique initiale de l’article en tout point mais suis particulièrement choqué de l’aspect politique donneur de leçon sur le complot de nazillons et tous ses clichés habituels, quitte à faire de la politique wauque autant bien la faire et là ben c’est vulgaire du genre tenez les gens voilà ce qu’il faut penser, c’est ce qui m’a le plus dérangé.

    Non mais faut pas exagérer le délire non plus : on a jamais eu d’at entât d’extrême droite depuis les années 30 tandis que l’on de qui on en subit régulièrement depuis 20 ans mais que ce n’est pas wauke Netflix ne finance aucune prod à ce sujet…

  15. Film rasciste qui stigmatise une population qui n’est pas bobo. De la merde de chez Netflix quoi.

  16. Film dont l’idéologie est tellement présente, les dialogues et le scénario tellement peu travaillés que cela devient vite malsain. Rapidement, une caricature nous est imposée. Cela pourrait être certainement plus drôle si l’image du Français n’était pas assimilée naturellement à un reac, raciste. Cela conduit à la stigmatisation d’un peuple séculaire au profit de gentils bienpensants. Nous sommes loin de la Panther Rose ou des permiers épisodes d’OSS qui se moquent des Français avec bienvaillance. Cela frôle rapidement l’insulte.
    Dommage car les deux acteurs formaient un bon duo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *