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Critique The King’s Man : Première Mission, accomplie ?

En 2015, Matthew Vaughn donne un coup de jeune au film d’espionnage avec Kingsman : Services Secrets. 6 ans plus tard, le réalisateur change un peu la recette et nous plonge aux origines de la saga. Ce nouveau film fait-il des étincelles ?

Quand on pense film d’espionnage anglais, c’est souvent le nom de James Bond qui est mentionné en premier lieu. Une solide réputation que s’est forgée le personnage au fil des années, et qui continue encore d’attirer les foules. Il suffit de regarder les chiffres au box-office de Mourir peut attendre pour se dire que le personnage anglais a encore de beaux jours devant lui. Pour autant, l’agent campé par Daniel Craig semblait dernièrement être le seul et unique représentant de ce genre autrefois grandement apprécié.

Si un reboot de Le Saint est en préparation, force est d’admettre que les films dans la tradition du genre sont largement absents des salles obscures ces dernières années, les spectateurs préférant sans doute les combats musclés entre les super-héros. Pour autant, Matthew Vaughn avait réussi à redorer le blason du film d’espionnage auprès du public, avec le premier opus de la saga Kingsman.

Adapté des bandes dessinées de Mark Millar et Dave Gibbons, Kingsman suit les aventures du jeune Eggsy, un orphelin qui découvre que son père était un agent secret. Il va être recruté par Kingsman et rejoindre les rangs de la très sérieuse organisation secrète.

kingsman explosion guerre mondiale
© 2020 Twentieth Century Fox Film Corporation. All Rights Reserved

Divertissement à l’état pur, le film réussissait à allier les codes du genre à ceux de la comédie pour un cocktail détonnant et complètement jouissif. Un second volet sera produit deux années plus tard, toujours aussi déluré et trash. Le public est au rendez-vous et chacun des films rapporte plus de 410 millions de dollars au box-office. Rapidement, 20th Century Fox se décide à lui offrir une suite, ou presque.

The King’s Man : Première Mission entend revenir aux origines de l’organisation. Dans les années 1910, alors que les pires tyrans de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.

Casque à pointe et bottes de poilus

Ce nouveau volet tranche radicalement avec le ton des précédents opus. Vous êtes prévenus. Si les premiers films se voulaient être des pastiches de James Bond ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir, ici les inspirations sont bien différentes. Matthew Vaughn et Karl Gajdusek s’attaquent cette fois-ci au film de guerre en centrant leur intrigue sur les affrontements de 14-18. Les deux scénaristes n’oublient en revanche pas d’intégrer un vaste complot politique à leur narration.

Se sont-ils tiré une balle dans le pied ? Loin de là. Si on pouvait redouter ce changement de cap, force est d’admettre que même revisitée, la recette du cinéaste continue de nous surprendre. S’il n’a pas réinventé la poudre, Matthew Vaughn connaît sur le bout de doigt sa partition et accouche d’un divertissement certes plus sérieux, mais qui n’oublie pas d’ajouter un peu d’absurde ici et là.

kinsgman sequel
© 2020 Twentieth Century Fox Film Corporation. All Rights Reserved.

Malgré ses quelque deux heures, le film parvient à maintenir un rythme soutenu sans pour autant précipiter sa conclusion. Cet enchevêtrement d’intrigues et d’enjeux fonctionne plutôt bien, même dans ses élans dramatiques. The King’s Man : Première Mission est parfois même plus abouti que le second volet des aventures d’ Eggsy et Harry Hart.

En somme, c’est un peu comme si 1917 rencontrait Chapeau Melon et Bottes cuir. Le film n’évite en revanche pas quelques écueils et ce qui frappe surtout c’est la difficulté de faire se rencontrer ces deux univers diamétralement opposés. Une forme un peu bâtarde qui finit néanmoins par se faire oublier à mesure que l’on se rapproche de la conclusion. A certains égards, le film est un patchwork d’inspirations parfois cousu de fils blancs. Pas exempt de défaut certes, mais toujours aussi assumé.

The King’s Man sort l’artillerie lourde

Visuellement, Matthew Vaughn avait déjà fait des miracles avec les premiers volets. Ici, en plus des chorégraphies hypervitaminées, le réalisateur met en image une guerre des tranchées tout en son et lumière. Une efficacité de mise en scène rare dans le genre et qui parvient à donner du corps au récit. Le réalisateur excelle dans l’exercice, aidé par la photographie de Ben Davis (3 Billboards : Les Panneaux de la vengeance et Les Éternels).

Si les gags visuels sont moins nombreux, on ne s’est toujours pas remis de l’explosion de têtes du premier film, The King’s Man ne manque pas d’inventivité dans sa mise en scène. Au détour de plusieurs scènes de combat, le cinéaste nous en met plein les yeux. Ça se tabasse sévère, c’est violent, millimétré et carrément jubilatoire. On ne détaillera pas les scènes qui ont particulièrement retenu notre attention, mais sachez qu’elles sont plutôt nombreuses.

Une fine équipe

Qui dit nouvelle aventure dit nouveaux personnages, et forcément nouveaux acteurs. Exit Colin Firth et Taron Egerton, le nouveau duo est campé par Ralph Fiennes et Harris Dickinson. Autre monument du cinéma anglais, moins habitué aux comédies romantiques que l’interprète de Harry Hart, Ralph Fiennes fait une démonstration de tout son charisme pour jouer les nobles Anglais, un poil badass, mais toujours très distingué. Harris Dickinson n’est pas en reste, tout comme Gemma Arterton, seule représentante ou presque de la gent féminine.

Enfin, on terminera par Rhys Ifans, toujours impeccable dans son registre, à la fois loufoque et hilarant. Un maître de l’absurde qui fait une nouvelle fois des miracles, dans la peau de Raspoutine. Des choix de casting éclairés qui font mouche et permettent au film de combler ses quelques longueurs narratives.

gemme aterton dans kingsman
© 2020 Twentieth Century Fox Film Corporation. All Rights Reserved.

On terminera par la musique de Matthew Margeson et Dominic Lewis, qui manque un peu de densité. Elle n’arrive pas à marquer les esprits comme la partition des deux précédents opus de la licence, le départ d’Henry Jackman y est sans doute pour quelque chose. Néanmoins, on peut noter quelques fulgurances, notamment lors des scènes d’affrontement rhétorique et surtout physique avec Raspoutine.

On aura le loisir de retrouver Matthew Vaughn aux commandes de Kingsman 3, toujours avec Taron Egerton et Colin Firth dans les rôles principaux. Le tournage doit être lancé en septembre 2022, pour une sortie probablement l’année suivante.

Retrouver la saga Kinsgman sur Disney+

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Notre avis

Avec Première Mission, Matthew Vaugn n’invente certes pas la poudre mais fait naître un divertissement à l’état pur. Presque aussi loufoque que les précédents Kingsman, le film ne parvient pas toujours à faire se rencontrer ses multiples inspirations. A ne jamais choisir entre le film d’espionnage ou historique, la narration se perd parfois un peu. On retrouve néanmoins sans déplaisir la mise en scène explosive et inspirée de Matthew Vaughn.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
9 commentaires
  1. Totalement en désaccord avec cette critique. Où est l’humour des deux premiers ? où sont les dialogues percutants ? Les scènes grotesques se succèdent, avec toutefois quelques cènes d’action réussies comme le combat avec Raspoutine. Ralph Fiennes manque complètement de crédibilité. Son obstination à surprotéger son fils avec une absence totale de nuance est difficilement compréhensible. Polly, la gouvernante, joue la “deus ex machina” au moins 2 fois pour sauver la mise au scénario indigent. Il n’y a que Shola et Conrad qui émergent en tant qu’acteurs.
    Un très mauvais film, un très mauvais metteur en scène qui mise tout sur le “boum boum” et rien sur les dialogues. Et c’est lui qui va diriger l’épisode 3 ? Il a intérêt à prendre des cours rapidement.

  2. Film historique film de guerre Lles jeunes ne savent pas qui est Mata Hari ou l’homme au monocle Et Raspoutine est plus connu que les dirigeants grâce à Anastasia L’humour et la légèreté ne font pas partie de ce genre À voir pour se rappeler comment nos guerres ont commencé Très belles images et scènes d’action Trop nul que le jeune héros meurt et c’est long

  3. L’auteur de cette critique n’a probablement pas vu le même film dont j’ai été la malheureuse spectatrice. Je suis complètement en désaccord avec cette analyse qui ressemble davantage à une publicité, au demeurant. Le film cumule cliché sur cliché (ex: le personnage noir qui se sacrifie, la relation père-fils sans nuances, le vilain méchant au crâne rasé, plongé dans le noir tout le film et dont on aperçoit le visage à la fin, la bataille le long de la falaise etc.) C’est une déception. “Kingsman” avait permis de réinventer le film d’espionnage en usant/parodiant les codes du genre et via l’humour et le grotesque… Dans “Kingsman: première mission” l’humour tombe à plat, les longueurs se font sentir, le scénario n’est clairement pas au point.
    En somme, le film ne se distingue guère d’un blockbuster basique. Aucune innovation, peu d’originalité, c’est 6,90 euros bien mal dépensés pour une soirée.

  4. Incompréhensible cette critique. C’est un navé invraisemblable. Et comment écrire “film historique” quand la 1ère guerre mondiale est limitée à Angleterre / Allemagne / Russie et que le mot “France” n’est pas prononcé du film. Vous manquez d’amour propre ou n’avez jamais ouvert un livre d’histoire ? Comment manquer autant de discernement pour apprécier un film aussi raté, le réalisateur est votre cousin ?

  5. Complètement d’accord avec G : j’espère que ce film n’a pas la prétention d’être “historique” car sinon c’est une insulte aux 1,7 millions de morts Français de la 1ere guerre.
    Pour les jeunes qui ne font leur “culture” qu’à travers ce genre de film, ils en ressortent avec l’idée l’Angleterre était la seule à se “dresser fièrement” contre Guillaume II et l’empire Allemand : ridicule !

  6. Une hérésie historique qui occulte complètement la France, acteur majeur de cette guerre. Ce n’est clairement pas un film historique malgré l’apparition de personnages hauts en couleurs comme Raspoutine ou Mata-Hari (personnages complètement revisités afin d’amener des scènes d’action). C’est juste un film pan-pan/boum-boum qui n’a pas la fraîcheur (pour ne pas dire la naïveté) des deux précédents.

  7. Totalement nul,pas dutout de dynamisme à part quelques scènes réussies,film mou et rien à voir avec les kingman que l on a déjà eu!!!!!je déconseille fortement,si vous voulez perdre 2 heures de votre vie,c est une bonne alternative,le critique n a sûrement pas visionné le film ou était sous influence de substances pour pouvoir faire tant d éloges de ce nanar sans nom!!!!!!!!!!!!

  8. On se demande vraiment ce que Julie fait encore ici, tant ses critiques sont toujours à l’opposé de l’avis général, et sans réel argument. On dirait qu’elle n’y connait absolument rien en cinéma.

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