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Critique The Northman : un morceau (sanguinolent) de cinĂ©ma đŸȘ“

Si, pour vous, la culture viking s’arrĂȘte Ă  la sĂ©rie Ă©ponyme ou au Thor de Marvel, alors vous n’ĂȘtes pas prĂȘts Ă  embarquer pour The Northman et son rĂ©cit de vengeance emprunt de fantastique. Par contre, si vous aimez le cinĂ©ma, vous ĂȘtes au bon endroit.

Si certains accusent (pas forcĂ©ment Ă  tort) le cinĂ©ma hollywoodien d’ĂȘtre rentrĂ© dans une certaine torpeur en cultivant le goĂ»t du non risque avec des films interchangeables aux bases identiques (action, humour et fan-service, soit les trois lois du divertissement moderne), Robert Eggers continue de secouer le cocotier cinĂ©phile en proposant des projets fous. Et on serait fous de passer Ă  cĂŽtĂ©. AprĂšs avoir bousculĂ© le cinĂ©ma de genre avec The Witch et envoyer Robert Pattinson et Willem Dafoe se perdre dans un phare dans The Lighthouse, le rĂ©alisateur part pour le Nord de l’Europe pour s’intĂ©resser Ă  la mythologique nordique. Au bout de 2h15, le rĂ©sultat est sans appel, la sĂ©rie Vikings est Ă  The Northman ce que Wall-E est Ă  Robocop.

© 2022 FOCUS FEATURES LLC. ALL RIGHTS RESERVED.

 

The Northman nous conte la destinĂ©e du prince Amleth qui, Ă  peine passĂ© l’Ăąge d’homme, assiste Ă  l’assassinat de son pĂšre et Ă  l’enlĂšvement de sa mĂšre par son oncle, Flölnir. Ayant fait la promesse de venger les siens, Amleth devient un berserkr, un guerrier viking se battant avec une fureur bestiale. Lorsque, deux dĂ©cennies plus tard, l’occasion se prĂ©sente, il se dĂ©guise en esclave pour approcher son oncle. Avec l’aide d’Olga, une jeune slave Ă©galement esclave, il va mettre en route sa vengeance.

Hamlet le Barbare du Nord

Partant d’une histoire au final assez classique qui ne sera pas sans rappeler le Hamlet de Shakespeare, le rĂ©alisateur signe une Ɠuvre qui mĂȘle tragĂ©die familiale, hĂ©ritage et folie, le tout avec la sauvagerie d’un Conan le Barbare. Et mĂȘme si la carrure monstrueuse d’Alexander SkarsgĂ„rd ravive Ă  nos souvenirs celle d’Arnold Schwarzenegger, cette filiation tient davantage des Ă©crits de Robert E. Howard que du film de John Milius tant on retrouve l’agilitĂ© et l’intelligence du personnage romanesque qui faisait lĂ©gĂšrement dĂ©faut Ă  son pendant Autrichien musculeux.

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The Northman se rapproche Ă©galement des rĂ©cits d’Howard en prenant l’apparence d’un conte dans lequel les exploits des hommes deviennent des lĂ©gendes que l’on raconte et oĂč des ĂȘtres de chair cĂŽtoient l’immatĂ©riel. Bien sĂ»r, cette dimension fantastique ne tient pas tant aux travaux d’Hercule qu’au folklore viking dont le rĂ©alisateur et son co-scĂ©nariste Sjon (lui-mĂȘme auteur de romans) se sont imprĂ©gnĂ©s.

The Northman nous immerge totalement dans la mythologie nordique en accordant une grande importance aux rites et aux croyances en vigueur au dixiĂšme siĂšcle chez les Vikings. En ne faisant aucune distinction entre le rĂ©el et la psychĂ© de ses personnages, le film donne un aspect tangible Ă  ses versants les plus fantastiques. La magie et le divin existent parce que leur prĂ©sence ne fait aucun doute dans l’esprit des protagonistes. On voit ce qu’ils voient, qu’importe la nature de ces visions.

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Loin de ne signer qu’un banal rĂ©cit de vengeance, Eggers nous livre un large tableau d’une culture avec ses jeux, ses coutumes, la transformation de ses guerriers mi-hommes mi-animaux… Autant de matiĂšres qui enrichissent l’Ɠuvre et qui accompagnent le destin du guerrier.

God of War

Bien qu’il ne se montre finalement pas aussi gĂ©nĂ©reux en carnage qu’on pouvait le supposer, The Northman rappelle constamment que la carrure d’Alexander n’est pas lĂ  pour l’esthĂ©tisme. Lorsque la fureur guerriĂšre se dĂ©chaĂźne, le film prend soudain un ton bien plus horrifique avec un goĂ»t pour la bidoche qui ferait plaisir Ă  Mel Gibson. La violence est palpable et la cruautĂ© ĂŽ combien visuelle.

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The Northman est un film violent, que ce soit par son image ou ses propos, menĂ© par un casting habitĂ© par la folie, peu importe la nature de cette derniĂšre. Robert Eggers nous propose un cinĂ©ma primal oĂč les bĂȘtes humaines s’entre-dĂ©vorent dans l’acier et le sang.

Le rĂ©alisateur accouche d’une Ɠuvre sans concession qui multiplie les plans fantasmagoriques pour lier l’homme et l’animal, le rĂȘve et la rĂ©alitĂ©, la poĂ©sie et la barbarie. La beautĂ© est malaise, la cruautĂ© est majestĂ© et l’ensemble est enveloppĂ© dans une partition sonore flamboyante. Le cinĂ©aste avait l’ambition de rĂ©aliser le film de Vikings ultime. On est pas loin de penser qu’il a rĂ©ussi.

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Notre avis

Entre sauvagerie et rĂȘverie, le long-mĂ©trage se prĂ©sente comme un conte rude, animal, mĂ©lancolique qui fascine autant qu'il secoue. C'est un film dont le goĂ»t Ăąpre se rĂ©vĂšle dĂ©licieux en bouche. Peut-on encore dire que Robert Eggers est un rĂ©alisateur qui monte ? Non, The Northman vient dĂ©finitivement cĂ©lĂ©brer un rĂ©alisateur qui compte.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 9 / 10
5 commentaires
  1. Je ne comprends vraiment pas les critiques de ce film.
    Le film est beau mais qu’est ce qu’on se fait chier.
    J’ai pas du tout aimĂ© le scĂ©nario ni l’acteur principal en dessous de tout.
    Et pourquoi avoir mis un peu de fantastique dans le film. Il ne sert absolument à rien. Ça montre juste que le film n’est pas aboutit et ne sait pas quoi raconter


  2. J’ai l’impression d’ĂȘtre le seul Ă  avoir trouvĂ© ça trĂšs moyen, tant au niveau du scĂ©nario que de certaines scĂšnes.

  3. Je comprends juste que les critiques ne peuvent pas rĂ©el Ce film est d’un mauvais sans nom Mettre quasi Ă©toiles pour ça c est faire perdre la confiance que j’avais dans votre site que je suis depuis une dĂ©cade. Le film les acteurs et leurs prestations.. tout est nul.

  4. A l’avenir je serai plus mĂ©fiant concernant les critiques Ă©logieuses du JdG car, sauf Ă  revoir les grandes lignes de Hamlet, les points positifs de ce film sont rares mais j’ai quand mĂȘme Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© par la distribution, je suppose que les acteurs venaient faire dans le culturel Ă  moins que ce ne soit dans le vĂ©nal.

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