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Avec Aya et la sorcière, Goro Miyazaki initie Ghibli à l’animation 3D

Aya et la sorcière vient de sortir sur Netflix. Le long-métrage de Goro Miyazaki est le premier Ghibli en animation 3D. Nous avons abordé ce changement de cap avec le réalisateur lors d’une interview.

Crédits : Ghibli

Ghibli fait son entrée à l’ère du numérique. Le studio japonais vient de dévoiler sur Netflix son premier long-métrage 3D, Aya et la sorcière. Un changement de cap assez ambitieux pour la maison qui se démarquait jusqu’ici de ses concurrents grâce à son coup de crayon malicieux et la poésie prégnante de ses récits. Aya et la sorcière fait donc figure de point de bascule pour le studio. Nous avons rencontré son réalisateur, Goro Miyazaki, pour en discuter avec lui.

Aya et la sorcière est le premier Ghibli en animation 3D. Pourquoi avoir choisi d’opérer ce changement et qu’est-ce que cela apporte au long-métrage ?

Il y a plusieurs motivations derrière ce choix. Avant ce projet, j’avais réalisé une série télévisée qui s’appelle Ronya : fille de brigands et qui était réalisée en 3D. J’avais alors ressenti un certain nombre des possibilités formelles qu’apporte la 3D et j’avais envie à titre personnel de m’y atteler à nouveau. Ensuite, le producteur du studio Ghibli m’a dit qu’il serait bien qu’il puisse à l’avenir continuer le dessin traditionnel et être en mesure de relever le défi de produire des films en 3D. Ces différentes envies se sont conjuguées dans l’idée de réaliser un film entièrement en animation numérique.

Y a-t-il des éléments scénaristiques qui ont été difficiles à retranscrire en 3D ? Ou à l’inverse est-ce que cela offre plus de liberté par rapport à l’animation traditionnelle ?

Ce récit sur le plan technique est un matériau tout à fait propice. Il est resserré en terme de personnages et de lieux. S’il avait fallu créer et décrire de nombreux protagonistes et les faire voyager dans diverses contrées, cela aurait été très difficile. Finalement, Aya et la sorcière se prêtait très bien à la 3D.

En parlant de personnages, sur lequel avez vous préféré travailler? Lequel vous ressemble le plus ?

Je me sens proche à certains égards de chacun d’entre eux. Je comprends et peux ressentir une certaine empathie pour ce qui fait le mauvais caractère d’Aya et ce qui peut apparaître, dans le cas de Belle Yaga, comme un manque de patience typiquement adulte lorsque la fillette lui demande de lui apprendre la magie. Il y a des choses qui ne s’enseignent pas et qui doivent s’apprendre avec le temps, c’est une philosophie qui me parle.

L’Héritage est une thématique centrale dans l’intrigue. On retrouve d’ailleurs certaines inspirations du côté de votre père, notamment pour le personnage d’Aya qui n’est pas sans rappelé celui de Kiki. Était-ce pour nous une manière de rendre hommage à son œuvre ?

Plus qu’un hommage intentionnel, j’aurais tendance à dire que c’est quelque chose qui n’est pas vraiment conscient. Ça s’explique surtout par le fait que l’influence la plus importante dans mon travail d’animation vient de mon père. Ça me semble naturel.

D’ailleurs, quelles ont été vos inspirations pour ce film ?

Il y a différentes sources d’influence, l’une d’entre elles est le travail d’illustration qui a été fait pour la traduction japonaise du livre. Il y a énormément de chose qui ont une influence sur moi, des choses que j’aime. Je ne saurais pas trop répondre.

C’est la seconde fois qu’un roman de Diana Wynne Jones est adapté chez Ghibli. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de porter les aventures de la jeune orpheline à l’écran ?

Au départ, c’est mon père et le producteur des studios qui m’ont présenter le livre en me suggérant de l’adapter. Ce qui m’a le plus séduit, c’est ce personnage d’une enfant turbulente qui manipule son entourage pour obtenir ce qu’elle veut et qui n’hésite pas à rendre la monnaie de leur pièce à tout ceux qui lui jouent des tours. J’ai beaucoup aimé la voir réussir à s’intégrer dans cette maison et devenir finalement éminemment sympathique.

Aya et la Sorcière nous laisse un peu sur notre faim. Beaucoup de questions restent sans réponse. Sans en dire trop sur l’intrigue, peut-on espérer une suite aux aventures de la petite fille ?

Oui, on pourrait l’imaginer comme une perspective tout à fait lucrative. (Rires) Beaucoup de gens me disent que ça serait bien de faire une suite, mais je suis un peu embarrassé.

 Aya et la sorcière est disponible sur Netflix. Il suit les aventures d’une jeune orpheline qui est adoptée par un mystérieux couple : Bella Yaga et Mandrake. L’espiègle Aya va découvrir qu’ils cachent tous les deux un lourd secret, ils sont des sorciers.

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