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The Boys : ce qu’il faut savoir sur le comics avant de découvrir la série choc d’Amazon

Habitué au politiquement incorrect avec ses précédentes créations, Garth Ennis imagine entre 2006 et 2012 la série The Boys, une satire brutale et ultra provocatrice des histoires de super-héros qui ont bercé notre imaginaire collectif. Succès outre-Atlantique, le comics reste encore aujourd’hui assez méconnu en France. Mais les choses pourraient bien changer avec la sortie de la série éponyme, prévue pour le 26 juillet 2019 sur Amazon Prime Video. Petit tour d’horizon de ce qu’on sait du comics, et de ce qu’on attend de la série. 

** Attention, cet article contient des spoilers sur les comics The Boys, mais aussi des spoilers potentiels sur la série **

Avec The Boys, ce n’est pas la première fois que Garth Ennis s’aventure sur le terrain du trash et de la violence. Qu’il s’agisse de Preacher, de Hellblazer, ou plus généralement de l’ensemble de son œuvre, l’auteur multiplie les scènes de violence sous toute ses formes, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle, et n’hésite pas à être très cru dans son traitement scénaristique et graphique. Un parti-pris qui peut déplaire, voir heurter au premier abord, mais qui n’est (presque) jamais gratuit. 

On vous aura prévenu, le comics The Boys est réservé à un public averti, et il n’est d’ailleurs pas rare de croiser au détour des pages des scènes de sexe explicite, des viols, ou même de la torture. Si on ne sait pas encore à quoi ressemblera la série, il y a fort à parier que l’adaptation télévisuelle des aventures du P’tit Hughie ne suive le même chemin côté violence. Les quelques trailers dévoilés jusqu’à présent semblent en tous cas assez fidèles à l’œuvre originale, qu’il aurait été dommage, voir préjudiciable d’édulcorer. En France (comme à l’étranger d’ailleurs), il ne serait en revanche pas étonnant que le programme reçoive la classification 16+. 

[nextpage title=”Des super-héros pas si super “]Dans l’univers impitoyable de The Boys, les super-héros sont devenus des stars mondiales, corrompues par la gloire et l’argent. Quand la plupart se fichent complètement de sauver le monde, certains vont carrément plus loin, et agissent en toute impunité au-dessus des lois et de l’éthique. Avec son comics, Garth Ennis pose un constat simple mais pourtant diablement logique : Pourquoi les êtres dotés de pouvoirs surnaturels seraient forcément mus par une abnégation sans faille et une soif de justice inébranlable ?

Dans The Boys, les super sont non seulement des sales types comme les autres, mais ils sont surtout protégés par les lois, et notamment par Vought, la société qui gère leur image auprès du grand public, et qui les transforme en redoutables outils marketing. Super obsédés, super corrompus… Dans le comics, ce sont les super héros qui sont du mauvais côté de la balance. Une situation qui a d’ailleurs posé problème à DC Comics au début des années 2000. Initialement propriétaire des droits de la série par l’intermédiaire de sa filiale Wildstorm, la célèbre maison-mère de Batman, Superman et leurs alliés se montre rapidement gênée du ton adoptée par The Boys.

Si ce n’est pas la première fois que des super-héros “méchants” sont montrés dans les pages des comics DC, les présenter comme des looser corrompus et malsains semble plus embarrassant. Après seulement six numéros, la série est abandonnée, mais DC accepte de céder les droits aux auteurs, afin que ces derniers puissent poursuivre leur aventure chez Dynamite Entertainment. Un label indépendant beaucoup plus souple concernant le ton du comics, qui laisse à Garth Ennis une plus grande liberté de création. 

Si DC Comics a eu du mal à cautionner le ton et l’histoire de The Boys, ce n’est pas tant pour sa violence que pour ses protagonistes. La série a beau s’ancrer dans un univers indépendant, les personnages dépravés dépeints par Garth Ennis font sans aucun doute référence à des figures emblématiques du super-héroïsme, que ce soit côté DC ou Marvel. Ainsi, les Seven et leurs méthodes de recrutement si particulières parodient la célèbre Justice League of America, avec The Homelander dans le rôle d’un Superman despotique et détraqué. Plus tard dans les comics, Hughie et ses alliés rencontrent également les G-Men, un groupe de super-héros adolescents qui rappelle fortement les X-men, mais qui cache en réalité un redoutable réseau pédophile. Même Stan Lee a droit à son pastiche avec le personnage de La Légende, un scénariste à la retraite ayant contribué à l’essor des super-héros au travers de ses comics propagandistes. Des références en pagaille, plus ou moins subtiles, et qui contribuent grandement à la réussite de l’univers si particulier développé par l’auteur. 

[nextpage title=”De la violence, mais pas que “]

The Boys contient plus de scène sexuelles et violentes (souvent les deux en même temps) que certains ne pourraient le supporter, c’est un fait. Pourtant, les comics et la série ont l’intelligence de ne pas tout miser sur le trash et le graveleux, en allant beaucoup plus loin que son apparente brutalité gratuite. La banalisation de certains comportements, que les lecteurs jugeront (à juste titre) intolérables apparaît en réalité comme une critique cynique de la société américaine, et notamment des dérives portées par le surarmement, la privatisation de la sécurité ou encore l’impuissance d’une masse aveugle face à une élite privilégiée.

Finalement dans The Boys, ce sont des hommes sans charisme ni pouvoir qui vont décider de jouer les héros face à des supers corrompus et démissionnaires. Une morale pas si absente malgré le pessimisme ambiant qui règne dans le comics, et qui rend la série bien plus profonde qu’il n’y paraît. 

Espérons que l’adaptation audiovisuelle de The Boys, signée Eric Kripke, Evan Goldberg et Seth Rogen et prévue pour le 26 juillet prochain sur Amazon Prime, saura tirer le meilleur du comics, tout en s’affranchissant des quelques longueurs qui l’alourdissent à certains moments. Dans tous les cas, si les scénaristes décident de ne pas édulcorer le show, comme les choses tendent à se confirmer dans les différents trailers, on s’attend à du très grand spectacle.

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4 commentaires
  1. Il suffit de voir le nouveau clip de Slipknot tombé hier pour savoir si oui ou non la série va être en accord avec la violence du comics originel

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