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Test de Kirby et le Monde oublié : le festin qu’on attendait

Avec sa bouille ronde et son appétit d’ogre, Kirby revient cette année pour une nouvelle aventure en 3D digne des plus grands jeux Nintendo.

Avec une sortie prévue dans deux jours sur Nintendo Switch, Kirby et le monde oublié avait pris les joueurs de cours au moment de son officialisation. Il faut dire que l’adorable petite boule rose à l’appétit d’ogre commençait à nous manquer : à l’exception des jeux de combat Kirby Fighters 2 et Super Kirby Clash (respectivement sortis en 2019 et 2020), il fallait remonter à 2018 avec Kirby Superstar Allies pour retrouver le personnage dans une aventure bien à lui. Cette année, Nintendo et HAL Laboratory mettent les bouchées doubles, avec un nouvel épisode 3D aussi beau que bon, à consommer sans modération.

Découvrir Kirby et le monde oublié sur Nintendo Switch

Overdose de mignonnerie

C’est sans doute la première chose qui saute aux yeux lorsqu’on lance le titre : Kirby et le Monde oublié est beau, très beau. Sans être révolutionnaire, le jeu prouve définitivement que les capacités graphiques de la Switch peuvent donner de belles surprises, n’en déplaise à Légendes Pokémon Arceus sorti il y a un peu plus d’un mois.

Kirby et le monde oublié méchants
© Nintendo

Il faut dire qu’en plus d’être un régal pour les yeux, Kirby et le monde oublié s’ancre dans un univers très (trop) mignon. Avec son physique de petite boule de bubble-gum toute rose, le personnage principal est définitivement adorable. Les méchants eux-mêmes ne font pas exception. L’ambiance édulcorée se ressent jusque dans les décors, et si elle ne plaira sans doute pas à tout le monde, il faut admettre qu’elle est maîtrisée de bout en bout. La bande originale contribue elle aussi à poser l’ambiance joviale de la licence, et termine de nous faire fondre.

Pour autant, l’aventure n’est pas qu’un long fleuve tranquille. Le jeu permet de choisir son niveau de difficulté, avec un mode facile qui permettra de profiter du paysage, et un mode difficile qui se voudra plus punitif en cas de défaite, mais aussi plus généreux en cas de victoire.

Kirby passe à la 3D

Alors que Mario a depuis longtemps cédé à l’appel de la 3D, Kirby était jusqu’à présent resté adepte des jeux de plateformes 2D. Le monde oublié change pourtant la donne cette année, et marque la première incursion du personnage dans la troisième dimension. Un parti-pris qui fonctionne à merveille : si les niveaux restent relativement linéaires dans leur progression, le titre autorise désormais l’exploration de chaque recoin de la map pour dénicher objets cachés et Waddle Dee en détresse. Pas de quoi révolutionner le genre, l’objectif reste de rallier un point A à un point B. Pour autant, cette nouvelle liberté de mouvement permet de s’attarder plus en détail sur les magnifiques décors environnants, qui renferment souvent quelques secrets cachés.

Le jeu aurait sans doute mérité un monde ouvert. Pour autant, la linéarité des niveaux est loin d’être un inconvénient une fois la manette en main. Kirby et le Monde oublié s’offre des mécaniques parfaitement huilées, doublées d’un gameplay aux petits oignons. Tout s’enchaîne naturellement, dans un rythme et une fluidité qui ne devraient laisser aucun joueur sur sa faim. Entre les énigmes (plutôt faciles, il faut l’admettre), les phases d’exploration, et les boss, les pérégrinations du personnage se suivent mais ne se ressemblent pas. Chose assez rare pour être mentionnée, la richesse des décors et du gameplay est telle qu’on ne s’est jamais retrouvé avec l’impression de tourner en rond.

Le digne successeur de Super Mario Odyssey ?

Sorti en 2017 en même temps que la Nintendo Switch, Super Mario Odyssey fait partie de ces jeux qui ont marqué l’histoire de leur console. Beau, intelligent et doté d’un gameplay original, le titre n’avait toujours pas trouvé de challenger à sa hauteur, malgré les rumeurs d’un second opus attendu pour l’année prochaine.

Kirby et le monde oublié
© Nintendo

Dans ses grandes lignes, Kirby et le Monde oublié reprend pourtant quelques ingrédients de la formule Odyssey, à commencer par la beauté de ses décors 3D. Sur ce plan-là, il faut l’admettre, les nouvelles aventures du glouton rose n’ont rien à envier au plombier moustachu. Chaque univers où Kirby s’égare est un régal, et on ne parle même pas du gameplay, lui aussi parfaitement maîtrisé. Fidèle à lui-même, le personnage peut, comme à son habitude, gober ses ennemis pour s’accaparer leurs pouvoirs. Petite nouveauté cependant, ces derniers peuvent désormais être améliorés depuis l’armurerie Waddle Dee, ce qui ajoute une dimension RPG anecdotique mais intéressante. De nouveaux pouvoirs font également leur apparition ce qui ne gâche rien à l’expérience, même pour les joueurs et les joueuses de longue date.

La comparaison entre Super Mario Odyssey et Kirby et le Monde oublié s’arrête pourtant à leur graphisme et au plaisir qu’ils nous procurent. En termes de durée de vie d’ailleurs, Kirby peine à surpasser son aîné. Il faut dire qu’Odyssey n’avait pas fait dans la demi-mesure, avec plus d’une dizaine d’heures de jeu pour venir à bout du boss final. Ici ce n’est clairement pas le cas. Rien de dramatique cependant, on a largement le temps d’en prendre plein les yeux.

Il y a pourtant un point où Kirby et le Monde oublié parvient à mettre KO Mario : son mode coopératif. Comme dans Odyssey, il est possible de vivre l’aventure en local à deux joueurs, dans un mode asymétrique qui permet d’incarner Bandana Waddle Dee. Force est de constater que le personnage a définitivement plus de ressources que ce pauvre Cappy, qui peinait à trouver sa place à New Donk City.

Une recette maîtrisée

Malgré quelques prises de risque et nouveautés très appréciables, Kirby et le Monde oublié ne révolutionne pas le genre. Aspirée dans un mystérieux vortex, la petite boule rose se retrouve perdue dans un monde abandonné qu’elle devra explorer pour sauver ses amis Waddle Dee des griffes des Beast Pack. Pour mener à bien sa mission, le personnage peut compter sur son appétit légendaire, qui lui permet de voler les pouvoirs ennemis.

Kirby et le monde oublié voiture
© Nintendo

Force est de constater qu’après quatre ans d’attente, la gloutonnerie de Kirby n’a pas faibli. Il semblerait même qu’elle ait empiré : désormais, la boule rose ne se contente plus d’avaler ses ennemis, mais s’attaque aussi aux objets inanimés. Avec le transmorphisme, les joueurs peuvent prendre le contrôle d’une flopée d’éléments du décor, depuis les cônes de chantier jusqu’aux voitures, en passant par les distributeurs de soda. Un parti-pris qui vient apporter un vrai renouveau ingame. Si Kirby a les yeux plus gros que le ventre, ses crises d’hyperphagie ont surtout l’avantage de nous offrir des pouvoirs redoutables. Le concept d’ingurgiter un escalier entier se révèle un peu surprenant de prime abord, mais devient vite aussi naturel que de piloter le personnage à travers un centre commercial désaffecté.

S’il manque parfois de liberté, le monde oublié de Kirby regorge de détails et de missions annexes qui raviront les complétistes. C’est d’ailleurs ce qui fait tout son sel : chaque élément du jeu se révèle parfaitement huilé, depuis l’aventure principale jusqu’aux missions bonus qui viennent challenger les joueurs entre deux niveaux. En saupoudrant un gameplay connu de tous d’une bonne dose de nouveauté, cet opus parvient à trouver le juste équilibre entre nostalgie et prise de risque, ce qui manquait cruellement à Nintendo ces dernières années.

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Notre avis

Avec ses graphismes adorables, sa bande originale entraînante et ses mécaniques abouties, Kirby et le Monde oublié est finalement tout ce qu’on attendait. Le jeu nous sert une belle dose de nostalgie en empruntant aux origines de la licence, tout en y apportant une vraie modernité, et pas seulement sur la forme. Comme dans Super Mario Odyssey, on aurait sans doute préféré un monde ouvert plutôt que de simples niveaux linéaires. Pour autant, le titre est tellement rythmé qu’on oublie vite cette petite déception. À conseiller aux fans de la première heure comme aux nouveaux arrivants, le monde oublié promet décidément de rester mémorable.
Note : 9  /  10

Les plus

  • Des graphismes beaux et aboutis
  • Une prise de risque qui paie
  • Le mode coopératif asymétrique

Les moins

  • L'absence de monde ouvert
  • Parfois un peu trop facile
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