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Dossier : “Les partis de l’Internet”, condamnés à n’être que des partis de l’Internet ?

Parti ukrainien de l’Internet (UIP) Site officiel : http://www.ipu.com.ua/ Présent depuis 2007 mais enregistré officiellement depuis avril 2010. QG à Odessa en Ukraine. Qui ? Fondé…

Parti ukrainien de l’Internet (UIP)

Internet_Party_of_Ukraine

Site officiel : http://www.ipu.com.ua/
Présent depuis 2007 mais enregistré officiellement depuis avril 2010. QG à Odessa en Ukraine.
Qui ? Fondé et dirigé par Dmytro Golubov, présumé hacker, il sera acquitté faute de preuves. Le parti se revendique premier « parti d’internet » au monde.

Slogan : « gouvernement électronique/numérique contre la bureaucratie » et souhaite « créer un gouvernement numérique en Ukraine »

Meilleur fait d’arme : le 29 mars, pour la présidentielle du 25 mai 2014, le Parti Ukrainien de l’Internet a présenté son candidat répondant au nom et à la silhouette de Darth Vader. Le seigneur Sith avait alors déclaré dans un communiqué publié par le parti :

Moi seul peut faire un empire de notre république, lui redonner sa gloire passée, lui rendre ses territoires perdus et sa fierté

Sa candidature a été refusée, son identité n’étant pas vérifiable.

Programme : http://www.ipu.com.ua/page/Programma/
Sur le site officiel de l’Ukrainian Internet Party (UIP), son leader livre le programme (idée-applications) autour duquel s’articule le projet de l’UIP.
Et d’en expliquer les tenants et aboutissants en déroulant les objectifs à atteindre et la façon dont le parti compte les mettre en œuvre dans tous les domaines de la société.

  • Informatisation de l’ensemble du pays : écoles, signature électronique, e-recensement, vote électronique, transparence du vote des députés
  • Supprimer la bureaucratie dans son sens péjoratif : e-notaire, budget publique en ligne et accessible à tous les citoyens ukrainiens, factures électroniques (moins coûteux), e-licence, crowdfunding, création de marchés publiques en ligne, etc.
  • Transition vers les médias numériques : l’UIP se dit contre la pression exercée sur les journalistes et soutien aux projets de nouveaux médias en ligne pour le développement des idées présentes dans le programme du Parti ukrainien de l’Internet
  • Cours d’informatique et de langues étrangères gratuits pour tous les citoyens d’Ukraine, bibliothèque en ligne, accroissement des établissements d’enseignement d’Etat en opposition à la « commercialisation » (privatisation ?) de l’enseignement secondaire et supérieur
  • Réduction du nombre de taxes dont l’abolition de la TVA
  • Impôt sur le revenu unique de 25%
  • Nanotechnologie et robotique comme secteurs prioritaires : développer les recherches, l’information et les activités éducatives dans le secteur des nanotechnologies et de la robotique, analyser leurs aspects économiques et politiques. Opérer le « rapatriement des connaissances » afin d’inverser le phénomène de « fuite des cerveaux ». Organiser des compétitions internationales de travaux scientifiques pour espérer attirer les subventions internationales, etc.
  • Création de zones offshore en Ukraine afin d’accueillir sociétés et multinationales
  • Retrait du GAFI : effective depuis 2011
  • + différents projets civils web dont celui des « villes électroniques intelligentes ».

Comme on le voit, le programme nécessite une informatisation du pays (développement et amélioration du parc existant, formation, cadre juridique nécessaire) et ce, déclinée dans tous les domaines : politique, financiers, économique et commercial, enseignement, science, etc.

Dmitri_Ivanovitch_Goloubov_UIP
Le leader de l’UIP, Dmytro Golubov

Le principal axe est donc d’instaurer un « e-gouvernement » en Ukraine.
Ce nouveau gouvernement passe par la fusion de « toutes les autorités publiques et leurs permettent de fournir ses services au public via Internet, terminaux électroniques ou mobiles » et ce à l’ensemble des citoyens (particuliers et professionnels, entrepreneurs). Ils souhaitent générer des interactions entre le gouvernement, les entreprises et les citoyens qui constituent le « modèle de base de l’e-gouvernement ».

Tous nouveaux projets de société émanant du e-gouvernement, quel qu’en soit le domaine se fera par le prisme du numérique et promet une totale transparence.

Le parti promet plus d’autonomisation, de transparence, d’amélioration dans l’accès aux services rendus, une légitimé des opérations (rendue possible par la signature électronique), la protection des données personnelles des citoyens fréquentant les lieux et portails publics, l’évaluation de la qualité des services.Il souhaite à terme une « représentation complète des intérêts de tous les utilisateurs d’Internet au sein du Conseil suprême de l’Ukraine » par exemple.

En paraphe de sa tribune-programme, le chef du Parti Internet de l’Ukraine, Dmitry Goloubov, énonce vouloir faire de l’UIP, le « parti du XXIe siècle ».

L’UIP prône donc un e-gouvernement et le tout numérique appliqués à l’ensemble de la société, les Partis Pirate ont-il la même ambition ?

Sommaire
1. Les partis de l’Internet : présentation et généralités
2. Du deep web à l’arène politique : Julian Assange & Kim Dotcom
3. Parti Ukrainien de l’Internet : Dark Vador, président !
4. Le Parti Pirate suédois, la genèse
5. Le Parti Pirate français, entretien avec Jérôme Leignadier-Paradon et Éric Mahuet
6. Conclusion : Seulement des partis de l’internet ?

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11 commentaires
  1. “Ils défendent en premier lieu leur parti, leurs intérêts corporatistes et ceux des copains.”

    chapeau a Eric Mahuet pour avoir dit la vérité sur les politiciens.

  2. Le Parti Pirate est à mon sens très mal nommé. Il n’a rien de Pirate.

    définition:
    Littéraire. Personne qui pille, s’enrichit des dépouilles d’autrui : Les pirates de la finance.Personne qui pille les ouvrages des autres en copiant ou en démarquant.En apposition avec ou sans trait d’union, indique qu’une activité se déroule dans la clandestinité, en dehors de la légalité, qu’un produit est ainsi obtenu : Radio-pirate. Édition pirate.

    Informatique

    Personne qui contourne à des fins malveillantes ou même détruit les protections d’un logiciel, d’un ordinateur ou d’un réseau informatique.

  3. Eric, le nom de “Parti Pirate” est de l’auto-dérision. La réflexion d’origine est : “Ils nous traitent de pirates lorsque nous partageons de savoir et la culture, et bien créons le parti des pirates!”

  4. Je comptais voter pour le Parti pirate et finalement non. Si le Parti pirate veut avoir plus de sens il va falloir qu’il fasse certaines propositions plus crédibles. Deux députés au parlement européen c’est pas mal mais peut mieux faire quand même.

  5. C’est moche à dire mais les articles d’Élodie sont les seuls qui me donnent l’impression d’un travail de journaliste, impliquant disons au moins plus d’une heure de travail (sur le même article, hein).

    No offense!

  6. Au final, je ne connaissais pas. Oui à certains trucs que je trouve excellents, comme interdire le brevetage du vivant. Mais ça reste trop idéaliste. En fait, ces horribles pirates sont d’aimables frégatiers qui vont naufrager au milieu d’un banc de requins s’ils se lancent en politique. J’aime bien leurs idées. Du coup, ils me sont très sympathiques, mais j’ai bien peur que ce soit trop irréaliste. Les gentils, ça ne gagne qu’au cinéma.

    Je relève que cet article est “écrit” et bien renseigné. Ca me change des tableaux et autres graphiques… bien utile, mais l’humain, dans tout ça, hein? hein? 😀

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