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Dossier : “Les partis de l’Internet”, condamnés à n’être que des partis de l’Internet ?

Du deep web à l’arène politique Julian Assange – Wikileaks party Site officiel : http://www.wikileaksparty.org.au/ On ne présente plus Julian Assange, fondateur controversé et/ou adulé de…

Du deep web à l’arène politique

Julian Assange – Wikileaks party

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Site officiel : http://www.wikileaksparty.org.au/

On ne présente plus Julian Assange, fondateur controversé et/ou adulé de Wikileaks. En mars 2012, sa candidature au Sénat australien est annoncée via le compte Twitter de Wikileaks :

Nous avons découvert qu’il est possible pour Julian Assange de se présenter au Sénat australien bien qu’assigné à résidence. Julian a décidé de se présenter

Fin 2012, l’idée de la création d’un parti concourant à ce dessein est officiellement actée. En janvier 2013, John Shipton, le père de Julian Assange, crée le parti au pays des wallaby et inscrit son fils sur les listes électorales (condition nécessaire pour se présenter).

Le 2 juillet 2013, depuis l’ambassade d’Équateur à Londres où il est réfugié, le whistleblower lance officiellement son parti politique, le Wikileaks Party (WLP), espérant faire son entrée au Sénat australien lors des élections sénatoriales du 14 septembre 2013. Las, après une campagne chaotique qui aura fait la part belle aux couacs et polémiques – la démission de plusieurs membres du WLP (dont le cofondateur de Wikileaks) à trois semaines de l’échéance électorale, le parti échoue, il enregistre un score national des plus confidentiels : 0.66%, soit 88.100 votes. Néanmoins, le parti ne désarme pas et sera présent aux échéances de 2014.

Idéologie : Le Wikileaks Party s’inscrit dans une idéologie libertaire (au sens de liberté individuelles). Lors des élections 2013, le parti promeut l’idée d’une loi protégeant le secret des sources des journalistes et les whistleblowers mais également l’idée d’une information libre.
Wikileaks Party se présente ainsi et déclare son « attachement aux principes fondamentaux de courage civique nourris par la compréhension, la véracité et la libre circulation de l’information. »

Objectif : Wikileaks Party souhaite transposer les valeurs de transparence prônées par le site Wikileaks dans la vie politique : « C’est un parti qui pratiquera en politique ce que Wikileaks a fait en matière d’information, en tenant tête aux puissants et en mettant en lumière l’injustice et la corruption. »

Parmi les objectifs compris dans la Constitution of the Wikileaks Party LTD : protection des droits de l’Homme et des libertés, la transparence de l’action gouvernementale et des entreprises, politique et de l’information, reconnaissance de la nécessité d’une égalité entre les générations et le soutien au droit à l’autodétermination des Aborigènes et des îles du détroit de Torrès.

Kim Dotcom – Internet Party

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Site officiel : https://internet.org.nz/
Création : Mars 2014
Particularité : il a officiellement lancé son parti en janvier 2014, date anniversaire du raid ayant conduit à son arrestation en 2012. Par ailleurs, n’étant pas natif de Nouvelle-Zélande, Dotcom ne peut prétendre à aucune investiture. Pour cela, il doit demander et obtenir la nationalité néo-zélandaise. Espère-t-il que son parti prenne assez d’ampleur pour peser au niveau national et ainsi l’obtenir ? Bien que détenteur du droit de vote, il est possible qu’il ne puisse pas se rendre aux urnes pour voter pour son propre parti, l’audience de son extradition est fixée au 7 juillet. Quoiqu’il en soit, on peut imaginer que Dotcom pilotera son parti en laissant la place à d’autres tout en restant sa (meilleure ?) vitrine médiatique.

Cible : son mouvement est “destiné à ceux qui se préoccupent de l’avenir numérique et qui souhaitent une société ouverte, libre et équitable ». Plus spécifiquement, il s’adresse aux citoyens qui “n’ont jamais voté auparavant, qui ont été déçus par le vote ou qui n’aiment pas le choix actuel ».


Si nous continuons à enregistrer de nouveaux membres à ce rythme-là, nous en aurons bientôt plus que le National Party dans quelques jours 🙂

Leitmotiv: « Le Parti d’Internet a été fondé sur l’esprit de l’internet pour obtenir une société ouverte, libre, juste, connectée et innovante. »
« Un parti qui vous donnera un internet plus rapide et moins cher, créera des emplois dans l’High-tech, protégera votre vie privée et préservera votre indépendance. »

Programme

  • Internet haut-débit illimité pour tous et moins cher
  • Booster l’innovation et développer les jobs high tech en Nouvelle-Zélande
  • Stopper la surveillance du gouvernement à l’encontre des citoyens et établir une charte consacrant les droits des individus sur Internet
  • Renforcer l’indépendance de la Nouvelle-Zélande notamment en rejetant l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique (TPP)
  • Réforme du droit d’auteur
  • Instaurer une monnaie numérique soutenue par le gouvernement
  • Un gouvernement responsable vis-à-vis de ses citoyens
  • Moderniser l’école et le système éducatif
  • Environnement : encourager les énergies vertes et protéger l’environnement.

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Appelé à se prononcer sur le programme du Parti politique de Kim Dotcom, Nicolas Falempin, co-secrétaire national du Parti Pirate France (PPFR), concède à Konbini que les idées défendues par le fondateur de Megaupload sont « compatibles » avec leurs idées :

« En l’état, ce qu’il propose est compatible avec nos idées. Tout comme lui, nous luttons pour la protection de la vie privée, contre le big data… »

Avant d’apporter une nuance importante quand on lui demande si Kim Dotcom aurait pu appartenir au PP présent en Nouvelle Zélande :

« Tout d’abord, le Parti Pirate descend d’une vision de la société propre. Nous avons un projet de société assez complexe, on veut changer les choses profondément, pas uniquement sur Internet ! Je ne pense pas que Dotcom ait ce projet. Il est dans le partage, les droits d’auteur, il n’est pas pour un changement de société global »

Nicolas Falempin oppose à Kim Dotcom son projet qui « n’est pas pour un changement de société global ». Nous verrons par la suite si le Parti Pirate s’inscrit dans ce type de projet.

Pour Kim Dotcom et Julian Assange, leur parti semble encore servir leur propre dessein, phagocyté par leur aura médiatique, leur programme se revendique encore majoritairement pro-internet malgré quelques propositions hors numérique encore trop peu développées pour envisager l’établissement d’un programme qui fasse écho à l’ensemble de la société.

Sommaire
1. Les partis de l’Internet : présentation et généralités
2. Du deep web à l’arène politique : Julian Assange & Kim Dotcom
3. Parti Ukrainien de l’Internet : Dark Vador, président !
4. Le Parti Pirate suédois, la genèse
5. Le Parti Pirate français, entretien avec Jérôme Leignadier-Paradon et Éric Mahuet
6. Conclusion : Seulement des partis de l’internet ?

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11 commentaires
  1. “Ils défendent en premier lieu leur parti, leurs intérêts corporatistes et ceux des copains.”

    chapeau a Eric Mahuet pour avoir dit la vérité sur les politiciens.

  2. Le Parti Pirate est à mon sens très mal nommé. Il n’a rien de Pirate.

    définition:
    Littéraire. Personne qui pille, s’enrichit des dépouilles d’autrui : Les pirates de la finance.Personne qui pille les ouvrages des autres en copiant ou en démarquant.En apposition avec ou sans trait d’union, indique qu’une activité se déroule dans la clandestinité, en dehors de la légalité, qu’un produit est ainsi obtenu : Radio-pirate. Édition pirate.

    Informatique

    Personne qui contourne à des fins malveillantes ou même détruit les protections d’un logiciel, d’un ordinateur ou d’un réseau informatique.

  3. Eric, le nom de “Parti Pirate” est de l’auto-dérision. La réflexion d’origine est : “Ils nous traitent de pirates lorsque nous partageons de savoir et la culture, et bien créons le parti des pirates!”

  4. Je comptais voter pour le Parti pirate et finalement non. Si le Parti pirate veut avoir plus de sens il va falloir qu’il fasse certaines propositions plus crédibles. Deux députés au parlement européen c’est pas mal mais peut mieux faire quand même.

  5. C’est moche à dire mais les articles d’Élodie sont les seuls qui me donnent l’impression d’un travail de journaliste, impliquant disons au moins plus d’une heure de travail (sur le même article, hein).

    No offense!

  6. Au final, je ne connaissais pas. Oui à certains trucs que je trouve excellents, comme interdire le brevetage du vivant. Mais ça reste trop idéaliste. En fait, ces horribles pirates sont d’aimables frégatiers qui vont naufrager au milieu d’un banc de requins s’ils se lancent en politique. J’aime bien leurs idées. Du coup, ils me sont très sympathiques, mais j’ai bien peur que ce soit trop irréaliste. Les gentils, ça ne gagne qu’au cinéma.

    Je relève que cet article est “écrit” et bien renseigné. Ca me change des tableaux et autres graphiques… bien utile, mais l’humain, dans tout ça, hein? hein? 😀

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