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AT&T et Time Warner, une fusion à 85 milliards de dollars

Le géant des télécommunications s’est offert le mastodonte Time Warner, qui comprend HBO, CNN et Warner Bros. Un deal record que les autorités de la concurrence ne manqueront pas d’examiner sous toutes les coutures.

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Est-on à l’aube de voir apparaître un nouveau mastodonte des médias ? C’est le chemin pris par AT&T, le leader des opérateurs télécoms US, en s’offrant Time Warner pour 85 milliards de dollars (78 milliards d’euros environ), 108,7 milliards de dollars (99,8 milliards d’euros) si on compte la dette.

Time Warner, c’est HBO (les séries Game of Thrones, Westworld, Girls, True Detective, etc.), les studios Warner Bros (et donc DC Comics et les licences Batman, Superman, Justice League & Co), mais aussi les chaines CNN et Entertainment.

Une fusion au montant strastosphérique

Si la somme peut surprendre par sa démesure, elle est commune à ce genre de deal. Plus tôt cette année, AT&T rachetait DirecTV (télévision par satellite) pour 48,5 milliards de dollars, devenant ainsi le premier diffuseur de télévision aux États-Unis en termes d’abonnés devant Comcast.

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Par ailleurs, les récentes acquisitions des concurrents d’AT&T, qui diversifient leurs offres de contenus, ne lui laissent pas de grandes marges de manœuvre dans un marché des télécoms aujourd’hui saturé. Les opérateurs télécoms cherchent aujourd’hui à diversifier leur offre de contenu sur Internet et mobile afin de pallier le déclin de la télévision payante. Cette fusion est le mariage des tuyaux et du contenu, désormais recherché par les opérateurs.

Les opérateurs misent tout sur le contenu

Comcast et NBC Universal ont scellé leur avenir commun en 2009 (finalisée en 2011) et l’opérateur vient de s’offrir DreamWorks Animation pour 3,8 milliards ; Verizon doit finaliser le rachat de Yahoo pour quelques milliards, après l’achat d’AOL en mai 2015 pour 4,4 milliards. Pour rappel, AOL avait un temps fusionné avec Time Warner en 2000, avant que ce dernier ne décide de s’en séparer en 2009. Avec leurs acquisitions dans les médias et le divertissement, les FAI US se mettent directement en concurrence avec des créateurs de contenus venus du numérique comme Netflix ou Amazon Prime.

Leur croissance, avec l’acquisition de nouveaux clients notamment, en dépend. Par ailleurs, créateurs de contenus et annonceurs ne peuvent que se réjouir d’un tel rapprochement. Pour les uns, cette fusion est gage d’une visibilité exponentielle et de nouveaux marchés, pour les autres de publicités à placer sur différents supports à destination de cibles très variées.

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Un deal record qui pose déjà question. En effet, la fusion de ces deux géants créera une entité protéiforme impressionnante, un conglomérat à même de dominer plusieurs secteurs des médias et de l’internet. Avec cette vente, AT&T s’offre également une partie de la plateforme de streaming Hulu, dont Time Warner détient 10% avec Disney, NBCUniversal et la 21th Century Fox.

Un deal risqué et bientôt disséqué

Les risques de monopole n’étant pas loin, ce rapprochement sera surveillé de près. En outre, AT&T propose déjà aux développeurs et aux marques de payer pour apparaitre sur les supports d’AT&T (téléphone, câble, internet), à terme, l’opérateur va-t-il privilégier les vidéos Time Warner sur son réseau par rapport aux autres, piétinant ainsi le principe de la neutralité du Net ?

Si la vente a été validée par les conseils d’administration des deux firmes samedi 22 octobre, elle doit encore l’être par l’autorité de la concurrence US, la FCC (Federal Communications Commission). Et d’aucuns prédisent que les termes de la fusion seront scrutés à la loupe par le gendarme des télécommunications.

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Conflits d’intérêts, monopole, concentration des médias, neutralité du Net autant de sujets sur lesquels devront se pencher les autorités de régulations avant de valider ce rachat historique. Donald Trump a d’ores et déjà promis qu’il s’opposerait à cette fusion s’il était élu président, « trop de pouvoir est détenu par trop peu de personnes », estime-t-il. Hillary Clinton quant à elle a promis de renforcer les autorités de la concurrence en cas de victoire.

En 2011, AT&T avait courtisé T-Mobile avant que la FCC ne mette le holà considérant que cette nouvelle entité engendrerait une position oligopolistique.

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1 commentaire
  1. Une bonne entreprise si on en crois wikipedia. Miam Miam
    Tout ceci est bien rassurant pour l’avenir des USA et du monde.
    Vive les Multinationale ultra dominatrice et violeuse de vie. Merci

    MERCI

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