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Envie de voir des explosions atomiques en boucle ? Il y a une chaîne YouTube pour ça

Le Laboratoire national de Lawrence Livermore, aux États-Unis, a mis la main sur plusieurs vidéos déclassifiées d’essais nucléaires, les a digitalisés et a publié le tout sur YouTube.

De nos jours, un peu moins de 20 000 têtes nucléaires dorment sagement dans des entrepôts et silos ultra-sécurisés à travers le monde. À eux deux, la Russie et les États-Unis détiennent 95% de l’arsenal nucléaire total. Il faut dire que l’Oncle Sam et l’ex-Union Soviétique se sont livrés une féroce course à l’armement atomique durant la Guerre froide. À tel point qu’en 1986, cinq ans avant la fin de la Guerre froide, l’arsenal mondial s’élevait à plus de 70 000 armes nucléaires.

Atom Bomb Baby

Rien qu’entre 1945 et 1962, les États-Unis ont conduit plus de 200 essais nucléaires pour étudier les effets des bombes nucléaires et thermonucléaires (la première repose sur la fission de l’atome, l’autre sur la fusion de noyaux atomiques). Chacune des détonations a été filmée sous tous les angles possibles, afin d’aider les scientifiques dans leurs tâches d’analyses. Sur cette unique période, plus de 10 000 vidéos ont été produites, puis archivées dans divers lieux secrets à travers le territoire américain.

Si ces films étaient condamnés à vieillir dans un entrepôt au point de devenir inutilisables, ils sont en train de connaître une seconde jeunesse. En effet, à l’heure actuelle, plus de 4 200 films ont été numérisés, et 750 ont été déclassifiés par le gouvernement des États unis, c’est-à-dire rendus public.

Greg Spriggs, physicien en armement au Laboratoire national de Lawrence, à l’origine de ce projet de sauvegarde, a décidé d’en publier une soixantaine sur YouTube. En rééditant ces vidéos d’essais nucléaires et en les rendant accessibles à tous, Greg Spriggs espère aider les physiciens nucléaires à travers le monde à en apprendre plus sur les explosions atomiques.

«Nous n’avons aucune donnée expérimentale sur l’utilisation des armes [nucléaires, ndlr] modernes dans l’atmosphère», explique Greg Spriggs dans une vidéo. «Tout ce que nous possédons sont ces vieux tests, ce qui est un peu compliqué».

Il faut dire que les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre sur les effets d’une détonation atomique en haute altitude. D’autant que les pays signataires du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires n’ont plus le droit de conduire des tests en conditions réelles. Ces vidéos déclassifiées pourraient donc éclaircir plusieurs zones d’ombres, et ce, malgré la mauvaise qualité de certaines séquences. Sur les cinq dernières années, Greg Spriggs a analysé entre 400 et 500 films.

Cependant, déclassifier ces films est un véritable chemin de croix bureaucratique. Interrogé par Wired, Greg Spriggs explique que pour chaque film, il faut remplir un formulaire à l’attention du ministère de l’Énergie, puis attendre qu’un employé valide sa requête, ce qui prend un certain temps, vu le nombre de vidéos.

Bonus : Un timelapse créé par Orbital Mechanics qui nous montre à quel point l’humanité aime jouer avec le feu (nucléaire).

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