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La Russie a bien tenté de pirater l’élection américaine, la source des révélations démasquée par la NSA

Un rapport confidentiel de l’agence de sécurité nationale publié par The Intercept décrit la manière dont les Russes ont tenté d’interférer dans les élections américaines. La source de cette fuite a été démasquée et arrêtée par la NSA grâce à… une imprimante.

Guardians

Lundi 5 juin, The Intercept publie un document confidentiel de la NSA accusant le renseignement militaire russe de plusieurs cyberattaques. Le rapport, daté du 5 mai 2017, confirme une série de cyberattaques russes contre les élections américaines et les infrastructures de vote (électronique dans sa grande majorité aux Etats-Unis).

Pour la NSA, il ne fait pas de doute que le renseignement militaire russe, General Main Staff Intelligence Directorate ou GRU, se cache derrière toutes ces tentatives, même si elle n’en fournit pas les preuves ou la manière dont elle est parvenue à ces conclusions dans ce rapport. De la même manière, The Intercept précise que ce document n’est peut-être pas définitif, il pourrait s’agir d’une simple analyse.

La Russie a bien tenté de s’immiscer dans les élections US

Dans son rapport, la NSA explique que le renseignement russe a lancé les hostilités en août 2016 contre VR Systems, une entreprise éditrice de logiciel électoral sous contrats avec 8 États américains.

Une campagne de phishing avec de faux mails Google a été menée pour récupérer des identifiants et informations sur l’entreprise. Deux mois plus tard, les 31 octobre et 1er novembre, soit la veille du scrutin, les pirates ont enclenché la phase 2 de l’attaque en visant spécifiquement les organisations gouvernementales locales. Pour crédibiliser leur hameçonnage, ils y ont attaché un document Word vérolé agrémenté d’informations subtilisées en amont. 122 adresses ont été ciblées, probablement des fonctionnaires chargés du vote électronique, précise la NSA.

L’Agence de sécurité nationale décrit brièvement deux autres opérations de piratage — phishing à nouveau — liées aux élections et censément menées par les Russes. Cependant, la NSA ne précise pas si cette campagne de phishing a produit ses effets sur le vote. Le pirates ont néanmoins « obtenu et conservé l’accès à des éléments de plusieurs conseils électoraux ». Le logiciel de VR Systems gère les listes électorales, mais pas le décompte des votes. C’est néanmoins un rouage important des élections US, ce qui en fait une cible de choix.

La source démasquée et arrêtée

Même si le rapport ne révèle pas les preuves à disposition de la NSA, c’est le compte rendu américain le plus détaillé sur l’ingérence russe jamais publié.

Dans la foulée de cette publication, le département de la Justice a annoncé l’arrestation de Reality Leigh Winner, une sous-traitante de 25 ans, considérée comme la source potentielle de The Intercept. Celle-ci est accusée d’avoir recueilli et transmis des informations confidentielles à la presse.

Les Guignols

La jeune femme a été trahie par une imprimante. Les pages du rapport PDF mis en ligne par le site co-fondé par Glenn Greenwald portait une empreinte cryptée invisible : trois points jaunes. Ils permettent de lutter contre la contrefaçon, mais aussi de retrouver le lieu et l’heure de l’impression d’un document.

3 points jaunes pour tout témoin

Alertée par une fuite au sein de ses services (un journaliste a appelé un sous-traitant du gouvernement pour confirmer les informations du document, celui-ci a contacté les autorités), la NSA n’avait plus qu’à remonter la piste. Il n’aura fallu qu’une poignée d’heures pour démasquer la source du site.

Avec ce rapport, certains éléments apparaissent sous un jour nouveau. Comme le refus du directeur de la NSA, Mike Rogers, de démentir publiquement, sur demande de Trump, le bien-fondé de l’enquête du FBI sur une éventuelle collusion entre la Russie et l’équipe Trump lors des élections. Une enquête qui couta sa place au patron du FBI, James Comey, viré du jour au lendemain par le président. Officiellement pour sa mauvaise gestion de l’affaire des e-mails d’Hillary Clinton…

Après des semaines de dénégations, le président américain a dû reconnaître que le Parti Démocrate a été piraté par des agents étrangers, comme l’assurait le renseignement américain.

Le Kremlin nie tout en bloc

Des agents étrangers russes ? Niet pour son Tsar. La semaine dernière encore, Vladimir Poutine rejetait une nouvelle fois en bloc les accusations des États-Unis sur les interférences russes : « Nous ne nous sommes pas engagés dans cette voie-là et nous n’avons pas l’intention de le faire ».

crédits – Gage Skidmore – Flickr

L’absence de preuve du rapport pourrait conforter la thèse complotiste défendue par le président russe quelques jours plus tôt. Poutine estime en effet que des pirates américains pourraient très bien être à l’origine de l’attaque menée contre le Parti Démocrate, et qu’ils auraient pu dissimuler de faux indices pour faire incriminer la Russie.

« Les hackers peuvent être n’importe où. Ils peuvent être en Russie, en Asie, même en Amérique, en Amérique latine. Il peut même y avoir des hackers aux Etats-Unis, d’ailleurs, qui ont pu très subtilement et professionnellement rejeter la faute sur la Russie ».

Donald Trump exposé par ces révélations

Tout juste a-t-il concédé que des hackers russes indépendants (donc non affiliés au gouvernement) avec des « tendances patriotiques » ont pu se rendre coupables de tels crimes. Ce mardi encore, le Kremlin a « fermement » démenti les informations du rapport publié par The Intercept.

Ces révélations interviennent quelques jours avant l’audition de Mike Rogers devant le Comité du Renseignement du Sénat pour une autre affaire, et celle de James Comey devant le Congrès concernant l’ingérence de la Russie dans les élections américaines. Gageons qu’ils seront longuement interrogés sur ces nouvelles révélations.

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16 commentaires
  1. On vous prend pour des cons.

    Aux USA les votes électroniques ont eu lieu principalement dans les grands centres urbains. Or, il se trouve que c’est Hillary Clinton qui a obtenu la majorité des votes dans les grandes villes. Si les Russes avaient piraté les machines de vote électroniques, c’est Trump qui aurait remporté le vote des grands centres urbains. Cela montre que la Russie n’a rien piraté, ou que ses agents sont des incapables… ce dont je doute.

    Les Démocrates ne cessent de parler de la filière Russe depuis la victoire de Trump. C’est un plan ridicule visant à renverser Trump en l’accusant faussement d’avoir gagner les élections grâce aux Russes.

    Pendant ce temps, la CIA et la NSA américaine espionne impunément le reste du monde.
    Faites ce que je dis, pas ce que je fait.

    1. De la clairvoyance sur JDG, je like mais fait gaff ya pas mal desprit fragile ici… On te traite deja de complotiste derriere les rideaux :p

    2. Le piratage ne s’arrete pas aux machines à voter!
      Il est surtout question du piratage du parti democrate, des allées et venues de proche de trump en russie, ou à l’ambassade.
      Il a surtout ete sauve de la faillite par les banques russes.
      Il en a ete de mm ici. On sait tres bien d’ou la blonde haineuse tiens son financement et ses ordres.
      Pour preuve, le jour du debat, elle a sorti le fake du compte caché dans un paradis fiscal, fake qui est venu du piratage par les russes, et diffuser par l’extreme droite suprémassiste américaine.

  2. Bobard et racisme russophobe, haine gratuite contre Trump et Poutine, bref c’est le package du libérale quoi.

    Par contre curieusement pas un seul mot sur l’ingerence de Soros sur les elections (financement de la campagne de hillary et de certaines machines à voter).

    Pour bien s’informer lisez autre chose que le JDG qui ne fait que relayer la doxa officielle, internet regorge de sites d’informations bien plus indépendant et crédible.

    1. oui, c’est inadmissible qu’un site puisse critiquer notre grand pays qu’est la Russie.
      Vivement que Putine dirige l’Europe, qu’on les fouttent au Goulag !

  3. J’adore la confirmation “si si on vous dit c’est la Russie ! Par contre les preuves vous vous les foutez dans le c… hein, on fait comme ça ?” et les sites qui diffusent à tout va x)

  4. Et on ne parle pas de l’ingérence de l’Arabie Saoudite dans la campagne de Clinton ? C’est toujours 2 poids 2 mesure dans la presse. Et depuis quand les sois-disant “documents confidentiels de la NSA”, qui en fait ne le sont pas apparemment, sont une source fiable ? Où est la neutralité chez JDG ? Bref, autant de questions que l’on est pas censé ce poser dans un article d’information…

  5. “Même si le rapport ne révèle pas les preuves à disposition de la NSA, c’est le compte rendu américain le plus détaillé sur l’ingérence russe jamais publié.”

    pas de preuves donc c’est du flan et ouvertement de la propagande de guerre néo con / gauchiste va t’en guerre.

    en plus c’est pas comme si c’était la 1ere fois que les mythos du deep state US nous pondaient une histoire à dormir debout.

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