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Les Boeing 747 reçoivent toujours leurs mises à jour par… disquette

Lors de la dernière DefCon, une firme de cybersécurité a dévoilé que les Boeing 747, dont la mise en service date de 1970, recevaient toujours leurs mises à jour par… disquettes.  Comme quoi, elles sont encore utilisées autre part que sur les boutons “sauvegarde”.

© Patrick Campanal – Unsplash

Avec ses monstres d’aciers bardés de capteurs et de systèmes poussés, l’aéronautique est synonyme de technologie de pointe pour une bonne partie du public. Pourtant, ces bijoux d’ingénierie embarquent toujours quelques systèmes pour le moins archaïques. C’est ce qu’a révélé un hacker lors de la DefCon, la grand-messe des hackers qui se tenait cette année en ligne. PenTestParters, l’une des entreprises qui participaient à cette édition 2020, a en effet révélé que les mises à jour des Boeing 747-400 étaient réalisées… à l’aide de disquettes !

Voilà donc de quoi faire mentir les mauvaises langues : non, cette technologie ne subsiste pas seulement en tant qu’icône universelle de sauvegarde et elle fait même voler des avions ! Et pour cause : sans ces petits carrés de plastique, les 747 ne pourraient pas bénéficier des dernières mises à jour de leur système de navigation, qui doivent se faire tous les 28 jours. Chaque mois, un brave ingénieur armé d’une pochette entière de disquettes se retrouve assigné à la tournée des cockpits pour aller les installer manuellement.

Remplacer les disquettes : pas forcément rentable…

Et il ne s’agit pas uniquement des 747 : d’après The Verge, d’autres appareils seraient aussi concernés ! Selon le média américain, ces derniers nécessitent même des tas de disquettes différentes pour mettre à jour toute l’avionique de l’appareil. On peut se demander pourquoi diable personne n’a remplacé ce support vieux comme le monde. Certaines compagnies aériennes ont déjà commencé à s’en débarrasser, mais remplacer ces systèmes sur des appareils très vieux n’a rien de simple. De plus, avec bientôt 50 ans de bons et loyaux services, ce modèle commence à vieillir. Il semble donc compréhensible que les compagnies ne souhaitent pas investir des millions pour remplacer des équipements certes désuets, mais qui ont fait leurs preuves et continuent de fonctionner.

…ni même souhaitable

De plus, se précipiter pour remplacer ces systèmes ne serait pas forcément bénéfique. Chacun se souvient de l’exemple du 737 Max. Cet avion embarquait une flopée de logiciels de pointe… dont la défaillance a causé les événements tragiques que l’on connaît aujourd’hui. Ces systèmes présentent même un avantage en termes de cybersécurité.  Puisque ces appareils ne peuvent être mis à jour qu’à l’aide d’une disquette portée par un opérateur humain, cela signifie qu’un pirate informatique ne dispose en théorie d’aucune surface d’attaque (ou presque) à l’intérieur de l’appareil. Par exemple, l’année dernière, un professeur en cybersécurité a réussi à faire planter une partie des systèmes d’un Boeing 777-36N(ER) à l’aide d’une simple attaque par dépassement de tampon (buffer overflow). A partir de cet exemple, on peut aisément imaginer qu’un pirate informatique puisse détourner un avion sans avoir à quitter le confort de sa maison. Vous l’aurez compris : dans un secteur où la sécurité prendra toujours le pas sur la course à l’innovation, nouveau ne signifie pas forcément meilleur !

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1 commentaire
  1. “non, cette technologie ne subsiste pas seulement en tant qu’icône universelle de sauvegarde et elle fait même voler des avions ! “

    Non, cette technologie apporte des Màj dans un avion, quand une disquette fera voler un avion on aura tous le sien dans son garage!

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