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Pour sa retraite, la NASA va offrir un saut de l’ange explosif à l’ISS

C’est officiel : l’ISS prendra sa retraite définitive après 2030, et la NASA a déjà dévoilé le programme de ses flamboyantes obsèques.

L’avenir de la Station Spatiale Internationale s’écrivait encore en pointillés jusqu’à ce que l’administration américaine valide le prolongement de son bail, qui devait initialement prendre fin en 2024. C’est désormais chose faite, et la station a bénéficié d’un dernier sursis jusqu’en 2030 ; L’occasion pour la NASA de révéler quelques détails sur le sort qui l’attend.

Au cours de ses 24 années d’activité, la station s’est rendue tellement indispensable que l’administration américaine a accepté de prolonger l’aventure aussi longtemps que possible. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin ; au-delà de cette nouvelle échéance, l’ISS sera trop vieille, et par conséquent trop peu fiable pour assurer la sécurité des astronautes et du matériel.

Elle ne sera donc pas confiée à des opérateurs privés, comme cela avait été un temps envisagé ; ceux-ci auront certainement à cœur de construire leurs propres engins, plus performants, ergonomiques et sécurisés. Mais au moins, cette illustre vieille dame aura droit à des obsèques flamboyantes qui prendront fin au beau milieu de l’océan.

Un coup de frein fatidique

En 2031, la NASA commencera donc à démanteler la station module par module. Les plus récents pourront être recyclés, voire réutilisés tel quel pour assembler une nouvelle structure comme les Russes envisagent de le faire. Les modules les plus anciens, en revanche, n’auront pas cette chance et passeront à l’étape suivante : le désorbitage.

Pour se maintenir sur une orbite stable (ou presque) à 400 km d’altitude, la station file autour de la Terre à environ 28.000 km/h. Mais si cette vitesse diminue, l’engin va perdre une partie de son inertie, qui ne suffit alors plus à compenser les effets de la gravitation. Résultat : cette dernière se met à arracher l’objet de son orbite, comme lorsqu’on arrête de faire tourner une fronde.

C’est ce phénomène que la NASA va exploiter ; il lui suffira de ralentir les modules en question au bon moment pour enclencher un processus de désorbitage irréversible, tout du moins en l’absence de moteur suffisamment puissant. Résultat : les restes de l’ISS vont finir par pénétrer dans l’atmosphère à plusieurs milliers de kilomètres par heure.

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© Norbert Kowalczyk

Un feu d’artifice grandiose avant le grand plongeon

C’est à ce moment que le feu d’artifice va commencer. Car s’il est facile de voyager à cette vitesse dans le vide de l’espace, c’est une autre histoire lorsqu’il faut se frayer un chemin à travers des milliards de molécules d’air. Dans ce contexte, la friction est immense, et les surfaces exposées vont donc chauffer très rapidement. Lorsqu’on prévoit de récupérer l’engin, il faut impérativement le protéger à l’aide de boucliers thermiques ; dans le cas contraire, une fois le pic de vitesse atteint, la température est telle que le vaisseau va devenir une véritable torche entourée d’un plasma à plusieurs millions de degrés. Des conditions extrêmes, et suffisantes pour vaporiser la majeure partie de la structure.

C’est précisément ce qui arrivera à l’ISS, qui n’est évidemment pas prévue pour encaisser de telles contraintes. Mais certains éléments pourraient tout de même survivre à cette fournaise, et donc se transformer en projectiles supersoniques extrêmement dangereux. Une éventualité qu’il serait bien imprudent de négliger ; fort heureusement, la NASA a déjà prévu le coup et tentera de viser le Point Nemo – “personne” en latin.

Un grand fracas, puis le silence éternel

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une zone de l’océan Pacifique très peu fréquentée, puisqu’il s’agit du point de la Terre le plus éloigné de toute terre émergée. Une dernière demeure idéale puisqu’elle permettra d’éviter tout accident en cas de mauvaise surprise au moment de la rentrée atmosphérique. C’est pour cette raison que le Point Nemo est progressivement devenu un véritable cimetière à satellites. L’ISS reposera donc aux côtés de certains de ses illustres ancêtres, dans le silence imperturbable de cette zone déserte.

Son autre avantage, c’est qu’il s’agit d’une zone encerclée par le Gyre Pacifique Sud, un puissant courant circulaire qui barre la route aux courants issus des régions côtières. Cela signifie que la région est très pauvre en nutriments. On n’y trouve que très peu d’espèces susceptibles de souffrir du crash de l’ISS. Si le simple fait de couler une telle structure parait évidemment discutable d’un point écologique, la NASA fait au moins son possible pour limiter les dégâts.

La “nouvelle” ISS a encore du pain sur la planche

D’ici là, la station a encore de beaux jours devant elle, et la NASA compte bien en profiter un maximum. “Nous avons hâte de pouvoir maximiser le rendement de l’ISS jusqu’à cette date”, explique le communiqué de l’agence. Une référence directe au changement de statut de l’ISS, qui est désormais ouverte aux entreprises et institutions privées. Elle va ainsi délaisser son statut de plaque tournante exclusive pour participer au développement de l’espace commerciale de demain, avant de prendre une retraite bien méritée qui va transformer la NASA en profondeur.

Reste encore un dernier point à aborder : avant le désorbitage, il faudra bien s’assurer que Tom Cruise ait quitté le module-studio où il tournera bientôt un film. Connaissant la proportion du bougre à réaliser ses propres cascades, quitte à prendre des risques considérables pour obtenir un plan spectaculaire, il serait capable d’y cramponner pendant la descente finale pour tenter d’en sauter en parachute !

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Source : NASA

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