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Voici l’Icon of the Seas, le plus gros paquebot de croisière au monde

Reste encore à savoir si le monde a besoin de véhicules aussi exubérants.

Même s’il reste du chemin à faire, le grand public est globalement beaucoup plus sensible à son impact environnemental qu’il y a quelques années, notamment en ce qui concerne les transports. Par exemple, de nombreux usagers ont opté pour des véhicules moins polluants, voire intégralement électriques. D’autres y réfléchissent à deux fois avant de mettre le pied dans un avion ou sur un yacht. Pourtant, certains constructeurs continuent de développer des véhicules qui vont complètement à l’encontre de cette tendance. La preuve avec l’Icon of the Seas, le nouveau titan de sa catégorie.

La compagnie maritime Royal Caribbean International vient de révéler les premiers rendus de ce gigantesque bateau de croisière qui devrait prendre la mer fin 2023. Il s’agit d’un titan des mers dont la longueur avoisine les 365 mètres, pour une hauteur totale de 20 ponts. Avec une jauge brute – la capacité de transport du navire – proche de 250.000 GT, il pourra embarquer presque 10,000 personnes (équipage inclus).

Selon la firme, il s’agit désormais du plus gros bateau de croisière au monde. Mais encore plus que ses proportions, c’est l’exubérance hallucinante du projet qui frappe immédiatement. Car l’Icon of the Seas ne sera pas qu’un simple bateau de plaisance; c’est aussi un vaste parc d’attractions flottant.

© Royal Carribean

Comme à bord de toute croisière, les passagers pourront bénéficier d’un grand nombre de restaurants, bars, boîtes de nuit, et autres options de divertissement “à la pointe de la technologie”. Ils pourront aussi profiter du plus grand parc aquatique maritime au monde. L’armateur affirme aussi que l’Icon disposera du plus grand nombre de piscines jamais vu sur un bateau de ce type. Et nous pourrions continuer d’énumérer les différentes activités pendant un long moment, vu le programme chargé proposé par RCI; aucun doute, les vacanciers auront de quoi faire à bord de ce bateau qui ferait passer le Titanic pour un vulgaire petit yacht. Un bijou d’ingénierie et d’aménagement, en somme.

Toujours plus grand, toujours plus gourmand

A la lecture de ces informations, on ne peut s’empêcher de remettre en question la pertinence d’un tel navire dans le contexte écologique actuel. La première raison, c’est que ces géants des mers sont aussi des gloutons patentés qui consomment une quantité phénoménale de carburant. D’après cette étude de l’Université du Colorado, les bateaux de croisière peuvent consommer 250 tonnes de fuel par jour – soit bien plus d’énergie que vos différentes voitures n’en consommeront tout au long de votre vie d’automobiliste, selon la même source.

Et cela se ressent directement au niveau des émissions de gaz à effet de serre. Selon cette étude repérée par Popular Science, un seul bateau de croisière émet à peu près autant de carbones que 12,000 voitures standard sur la même durée – voire davantage pour un géant comme l’Icon of the Seas. De plus, la plupart de ces navires fonctionnent au fioul brut – un carburant catastrophique pour l’environnement, encore bien plus que les carburants régulés qui font avancer nos voitures.

L’Icon of the Seas, en revanche, disposera apparemment d’un système de propulsion basé sur 6 moteurs au gaz naturel liquéfié (LNG), capables de développer 65,500 kW chacune. C’est une motorisation qui est explorée par divers armateurs, car elle est plus en adéquation avec nos objectifs climatiques. Il s’agira donc du navire le moins polluant de la flotte de Royal Carribean. Une initiative louable… à moins qu’il s’agisse surtout d’un coup de communication ?

Car si l’on en croit ce post du think tank américain Center for Strategic International Studies, il s’agit aussi d’un carburant qui suscite un certain scepticisme dans le milieu. Ses critiques affirment que la filière dans son ensemble souffre d’un gros souci de transparence qui empêche pour l’instant de vérifier objectivement l’intérêt écologique de cette approche. Ce qui est plus clair, en revanche, c’est que dans tous les cas, le simple fait d’utiliser du gaz naturel ne suffira pas à ramener le bilan carbone énorme de cette filière à des niveaux tolérables.

Quel avenir pour les bateaux de croisière ?

Dans ce contexte, ne faudrait-il pas en finir une bonne fois pour toutes avec ses aberrations flottantes ? Il ne s’agit pas de faire la morale aux amateurs de croisières, loin de là; libre à chacun de faire ce qu’il veut de son argent durement gagné et de profiter comme il le souhaite de vacances bien méritées. Mais dans le contexte actuel, la question mérite tout de même d’être posée.

Le cas de figure est différent de l’automobile, qui permet à la population de vivre sa vie au quotidien, ou de la marine marchande, qui reste pour l’instant indispensable à la logistique mondiale. Dans le cas des croisières, l’impact écologique est plus difficilement défendable dans la mesure où il s’agit intrinsèquement de divertissement pur et simple.

Ce qui est sûr, c’est que comme souvent en écologie, la protection de notre environnement ne sera pas une priorité dans cette industrie . D’après l’analyste spécialisé CruiseMarketWatch, le secteur pèse aujourd’hui près de 25 milliards de dollars; autant dire que malgré les interrogations, le monde de la croisière a encore de beaux jours devant lui.

À court et à moyen terme, le seul espoir reste donc de développer de nouvelles technologies qui permettront de réduire, ou au moins de contrebalancer l’impact de ces énormes navires de plaisance. Avec un peu de chance, si l’industrie y parvient, nos arrière-petits-enfants pourront peut-être profiter de somptueux voyages à bord de merveilles d’ingénierie comme l’Icon of the Seas sans avoir mauvaise conscience.

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8 commentaires
  1. L’humain et son hypocrisie maladive dans toute sa splendeur.

    Je pense qu’on a déjà quelques signes de dérèglement climatique flagrant mais non on continu de faire ce genre d’aberration à but lucratif au détriment de tout le reste…

  2. Etant agent portuaire, je peux dire que ce ne sont pas les croisières les plus polluant, mais les paquebot de fret qui ont des normes bien moins contraignantes à respecter que les croisière sur la consommation de mazout et la qualité de carburation… quand vous voyer des plaques de calamines voler après un départ de bateau de fret alimentaire qui vient de l’autre coté de la méditerranée et un bateau de croisière qui a une fumée blanchie par les système d’aspersion d’eau interne qui permettent de faire redescendre les particules dans un réservoir de récupération… là on vois vraiment la différence…
    Mais bon, allez faire comprendre ça à un écolo végan qui mange du quinoa qui vient par ces bateaux de fret de l’autre bout du monde…
    Chacun ses priorités…

  3. Je laisse jamais de commentaire d’habitude mais là faut vraiment arrêter. L'”article” est totalement orienté, ce n’est pas du journalisme, c’est un billet d’opinion. Une opinion qui se résume à “vous faites ce que vous voulez les croisiériste, mais souvenez-vous que vous êtes des enc*lés”. C’est quand même un comble de voir le Journal du Geek, la référence française de la culture geek et du hi-tech venir faire la morale sur ce terrain. Les gars… vos PC hors de prix conçus quasi uniquement pour faire tourner des jeux vidéos, les centaines de millions d’euro/dollar par série et par film que vous matez pour 15€ par mois et tous les gens et le matériel qu’il faut transporter d’un bout à l’autre de la planète pour les produire , vos figurines Pop qui finissent dans des placards, vos produits greenwashing type brosse à dent en bamboo connecté USB, les serveurs qui servent à faire tourner internet… vous pensez que tout ça vous rend légitime pour faire la morale aux autres? Je n’ai jamais fait de croisière de ma vie, mais je trouve ça exaspérant de juger et critiquer sans maitriser son sujet, sous couvert de journalisme et de liberté d’expression. C’est vraiment le Journal du Geek qui se plaint que ce navire ne sert qu’au divertissement alors que 90% de son contenu est lié au divertissement?
    Je ne dis pas que cet énorme navire est un cadeau pour la planète. Mais au moins il va servir 24h24 à divertir, nourrir et loger des milliers de personnes à la fois pendant des années, contrairement à nos gadgets hitech dont les batteries sont des consommables, qui doivent être renouvelés tous les 3/4 ans et qui ne servent que le propriétaire sur quelques heures par jour. Si vous voulez sauver la planète, commencez déjà par ça avant d’aller critiquer les autres.
    C’est à cause de gens comme vous, que le mouvement écologique est devenu une secte d’hypocrites fachistes qui ne sait que interdire et critiquer sans jamais apporter de solution. Une armée de bobos qui n’ont connu que le luxe des villes, diplômés de tiktok du haut de leur 25 ans, et qui pensent que la solution aux problèmes est “d’éveiller” les autres en jetant de la sauce sur des tableaux, en se collant les mains par terre ou en faisant les courses chez biocoop.
    Svp, commencez par vous regarder vous-même, et peut être qu’avec la force de frappe d’un site comme le votre, vous pourrez vraiment changer les choses calmement.

  4. euh ??? ça ne choque personne les délais annoncé ?!!
    1an pour construire et mettre en Mer le plus grand, gros bateau jamais construit qui plus est intégrera un parc d’attraction !!!
    même pour un simple chantier tel qu’une maison petit immeuble prend plus de temps.

  5. Si ce bateau est terminé fin 2023, le constructeur n’a pas un tuyau pour terminer le tram de Liège plus rapidement ? MDR….😂😂😂😂😂😂

  6. Que de commentaires, que de postures.
    Mais ne prend on pas le problème à l’envers?
    Il semble bien qu’actuellement, les croisiéristes ne sont pas en situation de répondre à la demande des consommateurs.
    Il leurs faut. donc répondre à cette demandes croissante, et quoi de plus économique que d’entasser les millier des personnes dans une même boite en leur offrant le superflu qu’ils espèrent.
    La révolution écologique ne viendra que d’un monde ou la majorité des personnes en sera convaincue.
    Et alors, ces barges se transformeront en résidences pour les migrants écologiques.

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