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La hausse du CO2 atmosphérique a un effet inattendu et très problématique sur les cultures

Plus le temps passe, plus les conséquences des gaz à effet de serre deviennent évidentes et préoccupantes.

Même s’il est aujourd’hui acquis que l’accumulation de gaz à effets de serre va immanquablement avoir des conséquences désastreuses, les chercheurs s’attendaient à ce que cette situation ait au moins un avantage. Vous savez probablement que les plantes vertes consomment du dioxyde de carbone en pratiquant la fameuse photosynthèse indispensable à notre existence ; puisque cette ressource sera de plus en plus abondante, les plantes pourraient s’adapter en développant des modes de photosynthèse encore plus efficaces, ce qui pourrait rendre les cultures encore plus productives.

Mais une nouvelle étude suggère désormais qu’en parallèle, ce gaz pourrait aussi avoir des effets plus discrets mais diamétralement opposés. C’est en tout cas la conclusion des travaux de l’équipe d’Alain Gojon, directeur de recherche à l’Institut des Sciences des Plantes à Montpellier.

La photosynthèse, un mécanisme vital

Très sommairement, le processus de photosynthèses permet aux plantes vertes de convertir un mélange d’eau et de CO2 atmosphérique en glucose grâce à la lumière du Soleil, grâce aux chlorophylles qui leur donnent leur couleur. Le sucre est ensuite métabolisé pour produire de l’énergie, mais aussi d’autres substances indispensables. On peut par exemple citer la cellulose, principal constituant des parois des cellules végétales.

© Ali Shah Lakhani – Unsplash

Mais le problème, c’est que la photosynthèse ne se suffit pas à elle-même. Pour grandir, les plantes ont aussi besoin d’autres espèces chimiques qu’elles ne peuvent pas produire grâce à ce processus. On peut par exemple citer le fer, le phosphore, mais aussi et surtout l’azote ; ce dernier est extrêmement important, car c’est un composant crucial des acides aminés qui servent ensuite à produire des protéines.

Or, ces derniers sont indispensables pour produire les tissus de la plante. En cas de carence, les végétaux sont donc exposées à des tas de problèmes de croissance… et ils ne seraient pas les seuls à en souffrir. Car sans rentrer dans le détail du métabolisme, ce qu’il faut retenir, c’est que les qualités nutritionnelles des plantes chlorophylliennes dépendent en grande partie de cet approvisionnement en azote.

Un lien contre-intuitif entre le CO2 et la croissance des plantes

Or, il se trouve que de nombreuses études ont déjà mis en évidence un phénomène étrange; des chercheurs ont constaté que la concentration en nutriments des plantes avait significativement baissé au fil des années. Et cette dynamique concerne la planète entière.

Aujourd’hui, lorsqu’on observe ce genre de tendance à l’échelle globale, il s’agit d’une sorte de signal d’alarme ; cela conduit souvent les chercheurs à flairer un lien soit avec le réchauffement climatique en lui-même, soit avec l’accumulation de gaz à effet de serre qui en est à l’origine – à tort ou à raison.

Et d’autres études ultérieures ont fini par montrer une corrélation aussi contre-intuitive que préoccupante entre l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 locale et la perte de minéraux chez les plantes. Une conclusion pour le moins étonnante, connaissant la façon dont les plantes utilisent et continueront d’utiliser ce gaz; mais d’après l’équipe de Gojon, le lien est assez évident. « Ce qui est clair, c’est que la teneur en nutriments des principales cultures utilisées partout sur Terre, comme le riz et le blé, est affectée négativement par l’augmentation du CO2 », explique l’auteur principal de ces travaux.

© Glenn Carstens-Peters – Unsplash

Un mécanisme encore très mal compris

Reste encore à déterminer ce qui se trame en coulisses. Est-ce vraiment une conséquence discrète de l’augmentation du CO2 atmosphérique ? La question reste entière. Pour l’instant, il existe plusieurs théories qui cherchent à expliquer comment ce surplus pourrait interférer avec l’assimilation des nutriments, alors qu’en parallèle, ce gaz demeure absolument indispensable à la physiologie des plantes vertes. La plus populaire se base sur le fait que la concentration en CO2 n’a pas été aussi élevée depuis le Pliocène, une ère géologique qui a pris fin il y a… 3 millions d’années.

« Le CO2 est un changement environnemental auxquelles les plantes n’ont pas eu à répondre depuis au moins 3 millions d’années », expliquent les scientifiques dans leur papier. « Contrairement aux autres contraintes abiotiques (stress hydrique, température…), il n’y a eu aucune pression de sélection pour pousser les plantes à développer des réponses adaptatives ».

Pour l’instant, aucun consensus n’a encore émergé ; même si cette corrélation statistique est désormais bien documentée, ce scénario ne propose qu’une bribe de réponse. En l’état, personne ne peut affirmer dans quelle mesure l’augmentation du CO2 atmosphérique serait  responsable d’une baisse de la concentration en minéraux des plantes.

Un mystère à résoudre de toute urgence

Ce qui est certain, en revanche, c’est que notre atmosphère ne va pas se débarrasser de ce surplus de dioxyde de carbone de sitôt. Et c’est hautement problématique ; car selon l’équipe de Gojon, cette tendance va donc très probablement avoir des conséquences regrettables. « Cela va avoir un impact fort sur la qualité de la nourriture et la sécurité alimentaire à l’échelle globale », affirme le chercheur.

Et comme souvent dans le cadre de la crise climatique, ce sont les régions les plus démunies qui en souffriraient le plus. « Dans les pays en développement, ça pourrait être un énorme problème parce que le régime de base dans ces régions n’est déjà pas riche en protéines, et les plantes qui poussent dans un milieu trop concentré en CO2 présentent 20 à 30 % de protéines en moins. »

© Maxim Tolchinskiy – Unsplash

Il reste une dernière conséquence délétère à mentionner, et pas des moindres ; il pourrait s’agir du point de départ d’un cercle vicieux comme on en trouve déjà des tas en climatologie appliquée. Cette perte de nutriments conduira à une croissance plus lente. À l’échelle globale, cela se traduira par une baisse globale du pompage de CO2 par les plantes. Cela signifie que la concentration atmosphérique en CO2 augmentera encore plus vite, ce qui diminuera encore la teneur en minéraux… et ainsi de suite.

Pour Gojon et son équipe, la conclusion est donc limpide : il est désormais très urgent de mener une enquête en profondeur pour déterminer l’origine de ce phénomène, ainsi que des pistes d’action concrète pour y remédier s’il s’agit bien d’une réponse au CO2. Dans le cas contraire, il faudra trouver d’autres explications aux corrélations observées. Espérons que cet appel sera entendu, car quelle que soit son origine,  cette dynamique pourrait avoir d’autres conséquences plus discrètes, mais tout aussi délétères.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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7 commentaires
  1. Il y a de l’info dans cette article et en même temps de la désinformation.
    Au final l’article aborde un sujet qui n’est pas maitrisé par les scientifiques et dont l’auteur ne sait pas quoi faire…. ce qui donne quelque chose de flou, qui n’apporte rien sur le sujet principale en titre.
    Dommage :/

  2. C’est n’importe quoi cet article …
    On sait parfaitement que la valeur nutritionnelle et la concentration en minéraux sont en chute libre depuis le début de l’agriculture intensive !
    Ca n’a rien à voir avec le CO2 !
    Tu m’étonnes qu’il n’y ait pas de consensus =)

  3. @Felix : ce qui est bien est la qualité scientifique de votre assertion.
    Déjà vous omettez sciemment ou non la notion de multi critère.

    Comme cela est indiqué, ce phénomène est vrai PARTOUT y compris dans les zones africaines ne faisant pas d’agriculture intensive.
    Ensuite ce n’est pas le même phénomène ; l’agriculture intensive provoque le stockage des minéraux dans de plus en plus de plante, épuisant de fait le sol. Là on parle d’une diminution de la concentration absolue, indpendante de la quantité de plante.

    On est dans des problèmes multi critères, pas aussi simpliste qu’une simple agriculture intensive.

  4. @srikiki ; quelle désinformation svp ?
    Aucun sujet n’est maitrisé en entier par la sciences, par principe, la science nétant pas une croyance.
    Par contre il y a des constatations claires qui apportent par rapport au sujet… On a des hypothèses nouvelles qui apparaissent , le fait de ne pas les comprendre entièrement n’invalide pas l’information qu’apporte ces hypothèses.
    Vous écrivez bien en français sans savoir pourquoi les règles que vous utilisez existent, là c est pareil : on ne maitrise pas encore les règles mais cela n’empeche pas de réagir a ce qui est constaté et de l’utiliser pour améliorer les processus

  5. C’est complètement pipeau. Tout indicateur qui dérive est corrélé positivement ou négativement avec la concentration de CO2 dans l’atmosphère, parce que celle-ci ne fait qu’augmenter.

    Le récit oublie que la culture sous serre dans une atmosphère enrichie en CO2 est une technique agricole assez courante. Suffisamment courante pour être passée dans la littérature et intégrée à l’intrigue de la trilogie sur Mars de Kim Stanley Robinson.

    Je cite une note du ministère de l’agriculture de l’Ontario : de manière générale on recommande un enrichissement à 1000 ppm …. pour maintenir la serre à 1300 ppm pendant la journée.

    Pour rappel, la concentration actuelle en CO2 de l’atmosphère est d’un peu plus de 400 ppm, donc on dispose d’une expérience considérable de l’agriculture avec beaucoup de CO2.

    Il y a un chapitre “dommages causés aux plantes par l’enrichissement en CO2” qui dit:
    Nécroses sur les vieilles feuilles de tomate et de concombre, problèmes dans la culture de certaines fleurs (violette africaine et freesias : coloration, difformités)
    Les autres problème cités sont liés aux polluants quand le CO2 est obtenu par combustion d’un hydrocarbure inadapté, une pratique déconseillée et peu écologique par ailleurs, mais pratique quand il faut aussi chauffer la serre.

    De tels articles sont affligeants parce qu’ils témoignent surtout de la méconnaissance du monde par les influenceurs auto-promus, qui prétendent dicter les conduites à tenir aux autres.

    Pour plus d’informations écrire à AG.info.omafra at Ontario.ca

  6. Bonjour,
    Si vous voulez recycler le CO2 alors utiliser un BICARBONISEUR AU CO2 EcoLP pour le traitement total de votre calcaire dans votre eau. 10kg de CO2 par an par famille soit l’équivalent de planter un petit arbre par an. De plus vous ne gaspillez plus 10% d’eau par rapport à la régénération de la résine d’un adoucisseur d’eau au sel et vous ne buvez plus d’eau salée. 100% d’eau potable pour vous et sans tarte pour vos machines.

  7. Article faut indirectement par l’agro-industrie chimique , désinformation et diversion totale: depuis les années 50 Monsanto connais très bien le principe de son glyphosate utilisé (au départ comme agent orange pour tuer l’ennemi humain, ensuite pour perturber tous végétaux en phase de reproduction, de pousse) :oui et tout le monde le sait mais les lobbies font ce genre d’article pour diverger les opinions: l’usage intensif (même s’il est régulé comme ils disent) du glyphosate agglomère tous les minéraux fer cuivre magnésium, et on le retrouve dans les nappes d’eau mais absent des terres de cultures. Un point c’est tout. Ne cherchez pas ailleurs

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